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Mebtoul : « Quelle rentabilité de l’exploitation des gisements du fer de Gara Djebilet et du phosphate de Tébessa ? »

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La signature d’un mémorandum d’entente, le 30 mars 2021, entre l’Entreprise nationale de fer et de l’acier (FERAAL) et un consortium d’entreprises chinoises, pour l’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet (wilaya de Tindouf) a fait réagir les spécialistes du domaine.

Pour le professeur Abderrahmane Mebtoul, l’exploitation et les exportations des mines demandent du temps pour leur réalisation et de leur teneur physique dont une grande partie de la matière est rejetée dans l’atmosphère et donc des investissements additionnels de recyclage pour éviter la pollution, surtout pour le cas de Tebessa, proche des cités urbaines.

Sur la rentabilité de ces projets, M. Mebtoul explique que le prix mondial du phosphate brut est resté stabilisé entre janvier/mars 2021 entre 75/85 dollars la tonne métrique. Pour le phosphate de Tébessa, les réserves sont estimées entre  2,2 et 2,6 milliards de tonnes dont seulement 24 % de pentoxyde de phosphate. Ainsi, selon lui, si l’on exporte trois millions de tonnes de phosphate brut annuellement à un cours moyen optimiste de 100 dollars nous aurons un chiffre d’affaires de 300 millions de dollars et trente millions de tonnes 3 milliards de dollars.

« Pour le fer de la mine de Ghar Djebilet, ses réserves sont estimées à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard de tonnes sont exploitables et devant distinguer pour les importations actuelles le fer brut de ses dérivées. Entre janvier et début mars 2021, le cours fluctue entre 100/115 dollars la tonne. Pour un cours de 100 dollars la tonne, pour une exportation brute de 3 millions de tonnes/an, nous aurons un chiffre d’affaires de 300 millions de dollars et pour 30 millions de tonnes  3 milliards de dollars auquel il faudra retirer 50% de charges (le coût d’exploitation est très élevé) restant entre pour 3 millions de tonnes 150 millions de dollars  et  pour 30 millions de tonnes 1,5 milliard de dollars. Ce montant est à se partager selon la règle des 49/51%, avec le partenaire étranger restant à l’Algérie en cas de 30 millions de tonnes environ 750 millions de dollars. Il faut donc descendre à l’aval de la filière où, le prix de l’acier février/ mars 2021, sur le marché mondial est de quatre à cinq fois le prix du fer brut, (500/550 dollars la tonne),  avec des investissements lourds et à rentabilité à moyen terme », explique-t-il.

Le professeur conclut qu’en ces moments de grands bouleversements géostratégiques, c’est par une nouvelle gouvernance  et  un discours de vérité collant avec la réalité sociale, que l’on trouvera les solutions à la crise actuelle qui ne touche pas seulement l’Algérie mais tous les pays, avec l’impact de l’épidémie du coronavirus qui devrait modifier considérablement tant les politiques économiques que les relations internationales.

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