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Benabderrahmane : « L’IRG représente 43 à 45% des revenus de la fiscalité ordinaire, c’est énorme et handicapant »

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Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a indiqué, ce lundi, que l’IRG sur salaires  représente 43 à 45% des revenus de la fiscalité ordinaire de l’Etat. Le ministre a qualifié ce taux d' »énorme » et « handicapant » pour la masse de population fonctionnaire et employée.

Intervenant sur les ondes de la radio Chaîne 3, le ministre des Finances a été interrogé sur la possibilité de rendre obligatoire l’utilisation du chèque pour mettre fin à l’économie du cash. Aymen Benabderrahmane a estimé que c’est une alternative et qu’au niveau de son département on réfléchit à toutes les pistes et à toutes les possibilités.

« Nous sommes passés par la conformité fiscale vécue dans les années 2014, 2015 et 2016, ce qui n’a pas eu l’effet escompté », a-t-il rappelé en ajoutant qu’ils sont en train d’étudier toutes les alternatives. « Le tout est de faire un travail de pédagogie, de sensibilisation au niveau de la population détentrice de ce cash, mais aussi au delà et essayer d’inclure le marché parallèle qui est là et qui est une réalité, qui impacte notre économie, qui est résilient par ailleurs. Il faut faire en sorte que ce marché parallèle soit inclus et absorbé, mais là, c’est un travail didactique, de pédagogie et d’approche qu’on doit faire, et le tout est de regagner la confiance de cette population qui gravite autour de ce marché », a-t-il expliqué.

Rappelant que l’historique du marché parallèle remonte aux années 1990 durant lesquelles l’Etat était affairé à combattre les fléaux et les hordes terroristes. « Ce marché parallèle, vu que l’Etat s’est dessaisi un petit peu de la sphère économique, a pris le relais mais d’une manière un petit peu anarchique, ce qui a donné lieu au marché parallèle d’aujourd’hui », a-t-il dit, en ajoutant : « Ce marché parallèle, nous ne sommes pas ses ennemis, au contraire, nous essayons de l’absorber et l’inclure dans la sphère du réel ».

Soulignant que la masse monétaire circulant hors circuit bancaire est estimée à plus de 6000 milliards de dinars, Aymen Benabderrahmane a indiqué que son département est en train d’œuvrer pour inclure et bancariser cette masse d’argent et aussi pour rassurer la population détentrice et les gens qui gravitent autour du marché parallèle.

Selon le ministre : « Si on veut aller vers l’équité et la justice fiscale, et à la diminution de la pression fiscale, il faut élargir l’assiette fiscale ». « Les gens qui sont en train de subir cette pression fiscale, ce sont les fonctionnaires et les employés. L’IRG (Impôt sur le revenu global) sur salaire représente 43 à 45% des revenus de la fiscalité de l’Etat. C’est énorme et handicapant pour la population fonctionnaire et employée », a déclaré le ministre des Finances.

Le ministre a relevé que « le recensement de la population fiscale n’a pas eu lieu depuis une trentaine d’années. Ce n’est pas normal. » « On a hérité d’une situation qui est hélas, une réalité. On essaie de l’affronter. On essaie de mettre en place les mécanismes pour assurer une inclusion fiscale à travers le recensement de la population fiscale et l’adhésion de cette population, engager une approche rationnelle envers celle-ci, pour la ramener vers notre sphère, et surtout, la rassurer sur les avantages que représente la fiscalisation de leurs activités, en terme d’abord, d’inclusion sociale, couverture sociale et en terme de rétribution de la retraite. Tout ça, ce sont des avantages et des privilèges que l’Etat accordera à cette population-là », a-t-il expliqué.

« Cette population-là, j’en suis sûr et certain, en méconnaissance de ces avantages, ne voit que le côté négatif de la fiscalisation. Ce ne sont pas des masses d’argent que ces gens vont payer,  c’est par catégorie bien entendu. On est en train de travailler et la réforme du Code fiscal va dans ce sens assurer cette population de contribuable. On veut que cet instrument fiscal, soit un instrument d’adhésion volontaire. Les gens doivent adhérer volontairement. on va faire un travail d’approche envers cette population », a indiqué le ministre qui a estimé qu’il y a une méconnaissance de la chose fiscale, non pas seulement de la part de la population qui est déjà fiscalisée, mais celle qui gravite en dehors.

Pour le ministre : « L’IRG sur les salaires ne doit pas constituer cette marge qui est actuellement la sienne dans la fiscalité ordinaire de l’Etat. Il faut qu’on trouve un mécanisme de redistribution de cette pression-là, mais encore une fois, en assurant un élargissement de l’assiette fiscale », a-t-il plaidé, en ajoutant que cela se fera avec une adhésion de la population fiscale, en estimant que cette adhésion aura lieu, parce que « les gens comprendront finalement que c’est dans leur intérêt ».

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