AccueilLa uneFrontières algéro-marocaines : Que se passe-t-il à El Arja-Figuig ?

Frontières algéro-marocaines : Que se passe-t-il à El Arja-Figuig ?

Date:

Depuis quelques semaines, les médias marocains mènent une violente campagne médiatique contre l’Algérie, après que les autorités algériennes aient fixé récemment un délai aux exploitants marocains de Figuig de la palmeraie d’El Arja, située à Beni Ouenif, wilaya de Béchar, de quitter les lieux. Cet ultimatum prendra fin demain jeudi 18 mars 2021. La décision des autorités algériennes a été prise « pour des considérations sécuritaires, liées principalement à la prolifération du trafic de drogue dans la région », rapporte ce mercredi le journal El Watan.

Si officiellement, les autorités des deux pays gardent le silence, les médias marocains accusent l’Algérie d’avoir « spolié des terres marocaines ». En réalité, ces terres exploitées depuis les années 1990 par les ressortissants marocains de Figuig sont en territoire algérien.

« Depuis le début des années 1990, les Marocains de Figuig traversent la ligne de démarcation frontalière, entre leur pays et l’Algérie, pour rejoindre El Arja, cette petite oasis située sur le territoire algérien, pour exploiter les nombreux palmiers qui y poussent et qui donnent une bonne variété de dattes », explique le journal, qui rappelle que « cette ligne de frontière n’a jamais été remise en cause ni suscité un problème quelconque. Le tracé a été reconnu par le Maroc et l’Algérie en 1972, à travers un accord qu’ils ont signé et déposé auprès de l’Onu. »

Selon la même source, depuis quelques semaines, des quantités de plus en plus importantes de résine de cannabis, en provenance de Figuig, sont saisies dans la région de Beni Ouenif et de Béchar.

Une source de la daïra de Beni Ouenif a expliqué à El Watan : « Les autorités locales de Beni Ouenif ont pris attache avec leurs homologues de Figuig pour qu’elles informent les exploitants marocains qu’ils n’ont plus le droit d’accéder à El Arja. Malheureusement, l’information n’a pas circulé. Une délégation d’officiers militaires et de responsables locaux s’est déplacée à El Arja pour s’entretenir avec ces exploitants. Ces derniers ont été informés qu’ils ne pouvaient plus continuer à venir à El Arja, et qu’ils avaient dix jours pour quitter les lieux. Un ultimatum a été arrêté au 18 mars, au-delà duquel tout ressortissant marocain qui traversera la frontière sera appréhendé ».

Il a précisé que ces exploitants, « pas plus d’une quarantaine, n’ont pas fait dans la résistance. Ils savaient tous qu’ils étaient sur une terre algérienne, qui ne leur appartenait pas. Certains ont demandé un délai d’une dizaine de jours pour prendre leurs équipements, qui leur a été accordé ».

Réaction du gouverneur de Figuig

Les agriculteurs marocains ont organisé une manifestation samedi 13 mars dans la ville d’El Figuig, pour crier leur colère contre les autorités de leur pays et demander des indemnisations. Le gouverneur de la province marocaine de Figuig a réagi hier 16 mars dans un communiqué diffusé par l’agence de presse marocaine MAP.

« Le mardi 16 mars 2021, le gouverneur de la région de Figuig a tenu une réunion avec des exploitants de terres agricoles situées dans la zone dite « Al-Arja » en présence du représentant des terres de la communauté soulalyia « Oulad Slimane » et de membres du conseil de cette communauté », lit-on dans le communiqué repris par la presse marocaine MAP.

Le document précise : « Cette réunion était consacrée à étudier la situation des terres agricoles situées au nord de Oued Al Arja, à la frontière maroco-algérienne, après la décision temporaire et conjoncturelle prise par les autorités algériennes et interdisant l’accès à cette zone à compter du 18 mars courant. »

« Dans son intervention, le gouverneur de la province de Figuig a indiqué que cette réunion était consacrée à examiner les solutions possibles pour atténuer les répercussions de la décision susmentionnée sur les exploitants de ces terres agricoles, soulignant que l’autorité provinciale, en coordination et concertation continues avec les organes représentatifs de la communauté soulaliya et des exploitants de ces terres agricoles, et les exploitants de terres agricoles concernés par la décision des autorités algériennes, reste mobilisée pour étudier et élaborer des solutions qui tiennent compte de toutes les options », ajoute la même source.

« Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une série de rencontres organisées par les autorités provinciales et locales de la région de Figuig avec des représentants d’Oulad Slimane et les exploitants de terres agricoles situées dans la région d’El Arja », conclut le communiqué.

Articles associés

Derniers articles