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L’enjeu capital des énergies renouvelables pour palier aux restrictions des débouchés du gaz naturel

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Les débouchés du gaz naturel étant en train de se réduire progressivement chaque année pour, sans doute, définitivement se fermer à un proche horizon, il y a chez les experts d’ « Energia et du « Cluster » des énergies renouvelables, une réelle déception face au manque de célérité des pouvoirs publics, à anticiper la prochaine débâcle de l’industrie des énergies fossiles et son nécessaire remplacement, par une industrie des énergies renouvelables à base de soleil, vent, biomasse et autres, dont l’Algérie regorge.

La concurrence internationale en matière de commercialisation de gaz naturel est pourtant apparente ne serait-ce qu’en termes de profusion de gazoducs déjà opérationnels et de nombreux autres en construction.

Dans peu d’années la concurrence sera si féroce que l’Algérie aura du mal à commercialiser les réserves dont elles dispose. Il est donc temps que l’Algérie passe à autre chose, le commerce des énergies renouvelables en occurrence.

En effet, l’Algérie est probablement le pays Africain et Méditerranéen qui dispose du potentiel d’énergies renouvelables le plus important à l’échelle régionale. Il est aussi le pays qui peut mobiliser le plus de ressources humaines et financières pour développer cette immense disponibilité, pour peu que la volonté politique soit clairement exprimée et, surtout suivie d’effets.

Le pays dispose d’un large éventail d’énergies renouvelables, mais c’est le solaire qui est le plus à la portée des investisseurs, qui maîtrisent de mieux en mieux les coûts, l’évolution de la technologie et, bien entendu, les données du marché. Autant d’éléments fondamentaux pour établir des business-plans favorables aux affaires dans ce domaine qui évolue à grande vitesse un peu partout dans le monde, sauf malheureusement en Algérie où le diktat pétro-gazier continue à sévir.

L’Algérie est en effet l’un des plus importants gisements d’énergie solaire au monde avec une durée d’insolation de 2.000 à 3.900 heures par an, et une irradiation journalière de 3.000 à 6.000 Wh/M2, soit l’équivalent de 10 fois la consommation mondiale. Eu égard à ces statistiques particulièrement favorables au développement de l’énergie photo voltaïque, le gouvernement algérien avait décidé de lancer dés l’année 2011, un programme à long terme d’énergie renouvelable de 22.000 MW destiné à la production d’électricité qui se faisait jusqu’alors à base d’énormes quantités de gaz.  

Le programme en question prévoyait la mise en place à l’horizon 2030, d’une capacité de production d’électricité de 12.000 MW exclusivement destinée au marché intérieur. Tout un éventail d’énergies renouvelables parmi lesquels 7.200 MW en thermo solaire, 2.800 MW en photovoltaïque, et 2.000 en éolien devaient en être issus. Une tranche supplémentaire de 10.000 MW avait même été prévue pour être exportée vers la Tunisie, le Maroc et les pays africains limitrophes. L’objectif ouvertement affiché était d’économiser un maximum de gaz naturel qui serait destiné à compenser la régression des quantités de gaz destinées à l’exportation.

Mais comme le lancement de ce programme a pris du retard et que les technologies solaires avaient entre temps beaucoup évolué, le gouvernement algérien a décidé en février 2015 de modifier de façon importante le programme initial en donnant la priorité à la production d’électricité. Plus de la moitié de la production d’énergie renouvelable à produire (22.000 MW) est ainsi réservée à l’électricité (10.575 MW), soit, 12.OOO MW en photovoltaïque, 4.000 MW en éolien, 2.000 MW en thermos-solaire, et le reste entre la biomasse, la cogénération, et la géothermie.

L’objectif de ce programme était motivé par trois raisons fondamentales:  Une baisse notable des réserves d’hydrocarbures et une relative stagnation de la production depuis 2007,  un accroissement rapide de la consommation locale d’énergie qui se fait au détriment des exportations et, bien entendu, la mutation mondiale vers les énergies renouvelables.

Ce programme a été accompagné par l’adoption d’un cadre juridique favorable à la promotion des énergies renouvelables à travers, non seulement, les incitations multiformes destinées à l’investissement dans l’industrie des énergies renouvelables et leurs usages, mais aussi, à la promotion d’une industrie des équipements de production y afférents.

La volonté politique de promouvoir les énergies renouvelable ayant été exprimées au plus haut sommet de l’Etat (Conseil des Ministres de 2015 et Conseil National de l’Energie en 2020), l’application des mesures édictées buttera malheureusement sur l’écueil de la bureaucratie. Le message ne semble pas avoir été entendu et le secteur peine toujours à concrétiser les projets pour lesquels il y avait pourtant eu consensus sur la priorité. De ce fait, il n’a malheureusement été réalisé de 2015 et 2018 qu’une capacité de 354 MW d’énergie photovoltaïque, avec toutefois quelques prometteuses initiatives privées en matière de production de panneaux photovoltaïques.

Le démarrage effectif de cet ambitieux programme devait commencer en 2020 à la faveur d’un appel d’offre portant réalisation durant les deux prochaines années d’une première tranche de 4050 MW. La composante énergétique du programme prévoit la création d’un partenariat destiné à financer, construire et exploiter plusieurs centrales photovoltaïques de 1030 MW chacune. On ignore tout des résultats des appels d’offres et des partenariats qui devaient en résulter.

La composante industrielle vise quant à elle à financer, réaliser et exploiter un certain nombre d’usines d’équipements et de composants destinés aux centrales photovoltaïques. Pour ce faire, les responsables de Sonatrach et Sonelgaz, avaient affirmés quelques temps après les décisions du conseil des ministres de 2015,  leur détermination à privilégier la formule du partenariat avec des sociétés nationales et étrangères qui maîtrisent le mieux la fabrication des équipements et les divers métiers des énergies renouvelables. Des actions concrètes auraient été déjà été engagées dans ce sens, mais aucune information fiable n’a filtrée de ces sociétés sur lesquelles repose le destin énergétique du pays.

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