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La voie libre pour la première femme africaine à la tête de l’OMC

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L’administration Biden a levé vendredi le principal obstacle à la nomination de Ngozi Okonjo-Iweala à la tête de l’Organisation mondiale du commerce, en apportant « son soutien appuyé » à la candidature de la Nigériane qui deviendrait ainsi la première femme à diriger cette institution internationale basée à Genève.

La seule autre candidate à ce poste qui restait encore en lice, la ministre sud-coréenne du Commerce Yoo Myung-hee, a officiellement renoncé vendredi. Pour l’heure, la Corée du sud n’a pas encore fait savoir si elle soutiendrait Mme Okonjo-Iweala.

Mme Yoo a consulté les Etats-Unis, qui sous Donald Trump étaient son principal soutien, et d’autres capitales et « décidé de renoncer à sa candidature », avait indiqué le ministère sud-coréen du Commerce.

Puis à Washington, les services du représentant américain au Commerce (USTR) ont dévoilé que l’administration Biden-Harris apportait « son soutien appuyé » à la candidature du Dr Ngozi Okonjo-Iweala au poste de prochain directeur général de l’OMC. « Le Dr Okonjo-Iweala apporte la richesse de ses connaissances en économie et en diplomatie internationale grâce à ses 25 ans à la Banque mondiale et grâce à deux mandats en tant que ministre nigériane des Finances », ont-ils estimé, ajoutant que les Etats-Unis étaient désormais prêts à s’engager dans la prochaine phase du processus de nomination « pour parvenir à une décision consensuelle ».  Ce détail est important puisque le choix du nouveau directeur exige un consensus.

Le processus de désignation d’un successeur au Brésilien Roberto Azevedo, parti un an avant la fin de son mandat pour raisons familiales, était dans l’impasse depuis l’automne. Le comité chargé de la succession avait annoncé le 28 octobre que la candidate la mieux placée pour faire l’objet d’un consensus était la Nigériane, qui se fait appeler Dr Ngozi. En plus d’être la première femme à la tête de l’OMC, elle serait la première directrice générale originaire d’Afrique. 

Les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, lui avaient barré la route, lui préférant Mme Yoo, première femme à avoir été ministre du Commerce dans son pays, estimant qu’elle avait plus d’expérience. La position de l’ex-administration Trump avait bloqué le processus.

La docteure Ngozi Okonjo-Iweala est restée sur la réserve vendredi avant que les Etats-Unis ne dévoilent leur position, attendant la fin du processus de sélection, a indiqué sa porte-parole. Pour le Dr Ngozi, « l’OMC doit tourner son attention vers la pandémie de Covid-19 et la reprise économique mondiale ».

Un diplomate européen s’est réjoui de la nouvelle. « C’est une heureuse nouvelle pour le multilatéralisme. Plus rien ne s’oppose à ce que les membres désignent très rapidement la candidate nigériane, la docteur Ngozi Okonjo-Iweala qui a remporté le processus de sélection », a-t-il indiqué à l’AFP. « Avec l’impulsion de sa nouvelle directrice générale, l’OMC pourra envisager ses négociations sur les subventions à la pêche et préparer sa 12è conférence ministérielle en 2021 », a-t-il souligné.

Les dossiers ne manquent pas pour tirer l’OMC de sa crise quasi existentielle.  Le prochain chef de l’institution devra non seulement affronter la crise économique mais encore la crise de confiance dans le multilatéralisme et dans le bien-fondé de la libéralisation du commerce mondial, le tout sur fond de guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales, la Chine et les Etats-Unis.

A la mi-octobre, Ngozi Okonjo-Iweala avait indiqué vouloir se donner deux priorités pour montrer que l’OMC est indispensable. Elle souhaite pouvoir présenter à la prochaine Conférence ministérielle de l’organisation un accord sur les subventions à la pêche -qui est pour l’heure au point mort- pour démontrer que l’OMC peut encore produire des avancées multilatérales. L’autre priorité sera de rebâtir l’organe de règlement des différends – le tribunal de l’OMC – qui a été torpillé par l’administration Trump et est en état de mort cérébrale. « Je suis la candidate de la réforme », avait-elle alors affirmé. Sur ce point, l’administration Biden a d’ores et déjà souligné vendredi qu’elle avait « hâte de travailler avec » la nouvelle directrice « pour réaliser la nécessaire réforme de fond de l’OMC ». Les démocrates rejoignent sur ce point leurs prédécesseurs qui avaient, eux, aussi appelé à réformer cette organisation.

Le porte-parole de l’OMC, Keith Rockwell, a dit pour sa part que « la Corée du sud n’a pas encore indiqué ce qu’elle allait faire en termes de soutien à Mme Ngozi ».

L’OMC a une réunion prévue les 1er et 2 mars de son Conseil général, mais le porte-parole a souligné que ce calendrier pouvait être accéléré si besoin.

Afp

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