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Ali Haddad : « Said Bouteflika n’est pas mon ami »

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Lors de l’audience de mercredi à la Cour d’Alger où s’est poursuivi l’audition des accusés dans les affaires de montage automobile et le financement occulte de la campagne électorale du candidat à l’élection présidentielle d’avril 2019, Abdelaziz Bouteflika, l’ancien président du Forum des chefs d’entreprise et homme d’affaire, Ali Haddad, a nié toute relation amicale avec Said Bouteflika, frère cadet et conseiller de l’ex-président déchu.

Selon le compte-rendu de son audition rapporté par le journal El Watan de ce jeudi 14 janvier 2021, l’ex-patron des patrons, qui a comparu aux côtés des hommes d’affaires Hassan Larbaoui, Ali Haddad, les deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ainsi que son fils Fares Sellal, a été longuement interrogé sur ses relations avec Saïd Bouteflika, le financement de la campagne électorale du président déchu et le blanchiment d’argent. « Je n’ai pas déboursé un dinar pour cette campagne », a déclaré Ali Haddad.

Invité par la juge à s’expliquer sur le chèque de 180 milliards de centimes qu’il aurait débloqué à cet effet (une somme révélée par l’homme d’affaires Mazouz), Ali Haddad, qui est en détention à la prison de Tazoult à Batna, a indiqué que « c’est faux ». « Je n’ai jamais donné un chèque de cette somme ». «Je vous dis et je vous le répète que je n’ai pas donné un sou pour cette campagne », a-t-il dit en réponse à une question de la magistrate qui lui a demandé s’il n’a pas contribué via une somme en espèce. 

L’ex-président du FCE a répondu par la négative à la question de la juge de savoir pourquoi il était chargé de la collecte de l’argent pour la campagne électorale alors qu’il y avait une direction chargée de cette opération. La juge lui a rappelé que dans le PV de la gendarmerie, il avait déclaré avoir été contacté par Saïd Bouteflika pour cette mission.

« Said Bouteflika n’est pas mon ami »

« Non, j’ai dit que Said Bouteflika cherchait un comptable, il m’a téléphoné pour me demander si je pouvais lui en dépêcher un de ma société ; il ne m’a pas saisi pour la collecte de l’argent », a expliqué Ali Haddad, qui a été également interrogé sur sa relation avec Said Bouteflika.

A ce propos, Ali Haddad a indiqué que Said Bouteflika n’était pas son ami, mais qu’il entretenait avec lui une relation de travail. « C’est le frère du Président, je ne pouvais que dire oui, lorsqu’il me demande un travail. Said Bouteflika n’est pas mon ami, on n’a jamais déjeuné, ni dîné et encore moins partis en vacances ensemble », a-t-il dit.

Selon Ali Haddad, le FCE ne s’est jamais lancé dans un projet ou même l’organisation d’un séminaire sans l’accord de la Présidence et que parfois c’est cette dernière qui dicte l’ordre du jour d’un séminaire ou d’une rencontre surtout si cela se déroule à l’étranger.

Lors de l’audience, les sommes avec lesquelles ont contribué les hommes d’affaires au financement de la campagne du 5ème mandat ont été énumérées : Mazouz a débloqué un chèque de 39 milliards de centimes, Larbaoui a remis un chèque de 20 milliards, l’homme d’affaires Metidji a participé avec 10 milliards, Bellat avec un chèque de 5 milliards, Benhamadi  avec 5 milliards  et un citoyen avec 10 millions.

« Je ne connais pas Mazouz, ni Larbaoui ni les autres! »

Ali Haddad a été interrogé par la juge sur les autres hommes d’affaires qui ont déboursé de l’argent pour cette campagne. L’ex-patron des patrons a dit ne pas connaître Mazouz, ni Larbaoui, ni les autres ! Une réponse qui a stupéfait et le procureur et la juge. Cette dernière s’est dit ne pas comprendre comment le président du FCE ne pouvait pas connaître ces hommes connues dans le monde des affaires.

A ce propos, Ali Haddad a expliqué : « Mazouz est venu par hasard au siège du FCE avec dans sa poche un chèque. Il m’a révélé que pour des raisons personnelles, il ne pouvait pas se rendre au siège de la direction de la campagne de Bouteflika. J’ai alors pris le chèque et en allant chez moi, j’ai fait une halte au siège et je l’ai déposé contre une décharge au nom de Mazouz ».

Interrogé sur l’origine des milliards  retrouvés dans son entreprise  ETRHB de  Dar El Beida (Alger). Ali Haddad a indiqué : « Cet argent se trouvait au  siège de la direction de campagne de Abdelaziz Bouteflika. Said m’a appelé et m’a demandé, pour des raisons de  sécurité, de garder cet argent à mon niveau dans mon coffre-fort. Je n’ai pas demandé des explications. Il devait récupérer cette somme destinée à payer le personnel recruté pour la gestion de cette campagne, plus tard. »

La juge a rappelé à Ali Haddad que la loi interdit ces pratiques et surtout « le mélange de la politique et l’argent ». Ce à quoi l’ex-président du FCE a dit tout ignorer  de cette loi, et qu’il n’avait aucun lien avec la campagne, lui qui a toujours soutenu les mandats de Bouteflika. « A la demande de Said Bouteflika, j’ai mis à leur disposition plusieurs locaux, mais pas gracieusement. C’était une location », a encore expliqué Ali Haddad.

Lors de cette audience, Ali Haddad a rejeté  toutes les accusations  portant sur le blanchiment d’argent.

A noter que le procureur général près la Cour d’Alger a requis, mercredi, 10 ans de prison à l’encontre de l’ancien président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad.

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