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Twitter et Facebook suspendent Donald Trump après des violences à Washington

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Twitter et Facebook ont dégainé une arme que les anti-Trump n’espéraient plus: les plateformes ont temporairement bloqué le compte du président sortant, et Twitter l’a même menacé de suspension permanente, une mesure sans précédent décidée mercredi dans la foulée des violences au Capitole par les partisans du milliardaire républicain.

Donald Trump tente depuis des mois de jeter le discrédit sur la présidentielle du 3 novembre dernier, et n’a pas cessé de dénoncer des élections « truquées ». Il avait prévenu qu’il tenterait d’empêcher le Congrès de certifier officiellement mercredi la victoire de Joe Biden, et certains de ses partisans l’ont pris au mot, envahissant l’assemblée dans un climat insurrectionnel.

Twitter a retiré trois tweets du président, dont une vidéo où il appelait les manifestants à « rentrer chez eux » mais où il déclarait aussi sans preuves que l’élection avait été « volée ».

C’est la première fois que la plateforme enlève des tweets du chef d’Etat pour des raisons autres que les droits d’auteur. D’ordinaire, elle se contente de masquer ou d’ajouter des avertissements aux messages problématiques, relevant de la désinformation ou attaquant le processus démocratique, notamment.

C’est surtout la première fois qu’elle bloque le compte aux 88 millions d’abonnés, central dans la stratégie de communication du milliardaire républicain. « Le compte de @realDonaldTrump sera bloqué pendant douze heures après le retrait de ces tweets. Si ces tweets ne sont pas supprimés (par leur auteur, ndlr), le compte restera bloqué », a expliqué le réseau sur son compte dédié à la sécurité.

Facebook et YouTube ont également retiré la vidéo ambivalente du président. « C’est une situation d’urgence et nous prenons des mesures d’urgence appropriées, y compris le retrait de la vidéo du président Trump (…) qui, au final, contribue au risque de violence au lieu de le diminuer », a expliqué mercredi après-midi Guy Rosen, un des vice-présidents de Facebook, en charge de l’intégrité de la plateforme.

Plus tard, Facebook a emboîté le pas à Twitter, suspendant son compte pour 24 heures sur la plateforme et aussi sur l’application Instagram. « Nous avons déterminé deux infractions à nos règles sur la page du président Donald Trump », a expliqué la communication du groupe californien sur Twitter. « Cela signifie qu’il perd la capacité de poster sur la plateforme pendant cette période ».

Les échanges étaient survoltés mercredi sur les réseaux sociaux, où la manifestation et l’invasion du Capitole ont été relayées en direct.

Les entreprises californiennes ont tenté de parer au plus pressé. Twitter a réduit la portée des messages encourageant la violence – ils ne pouvaient pas être retweetés ou « aimés ». YouTube a retiré les directs montrant des émeutiers avec des armes à feu ou tenant des propos inflammatoires.

Guy Rosen s’est dit « horrifié » par les événements du jour dans un communiqué où il explique que ses équipes ont cherché et retiré tous les contenus appelant de près ou de loin à la violence. Mais les réseaux ont été largement critiqués pour leur lenteur qui a parfois été perçue comme de la complaisance par une partie de la société civile. De nombreux observateurs accusent les plateformes d’avoir laissé le président sortant et ses partisans violents organiser leur rassemblement grâce à leurs services. « C’est trop peu, trop tard », a réagi dans un communiqué l’organisation militante anti-Facebook baptisée « Real Facebook Oversight Board » (« Véritable Conseil de surveillance de Facebook »).

« 24 heures, ça ne suffit pas. Il reste 13 jours jusqu’à l’investiture du président élu Joe Biden, autant d’occasions pour Trump de semer le chaos ».

« Hey Mark Zuckerberg, Jack (Dorsey), Susan Wojcicki et Sundar Pichai – Donald Trump a provoqué une attaque violente contre la démocratie américaine », a tweeté le comédien engagé Sacha Baron Cohen, interpellant les patrons de Facebook, Twitter, YouTube et Google.

Les relations entre Donald Trump et les réseaux sociaux se sont tendues depuis mai dernier, quand Twitter a commencé a épinglé certains de ses messages enfreignant son code de conduite. Le locataire de la Maison blanche et son camp les accusent de « censure » et ont tenté de prendre des mesures de rétorsion, en s’attaquant par exemple à la loi qui protège leur statut juridique d’hébergeur (au lieu d’éditeur). Plusieurs études ont pourtant montré que la droite américaine était bien présente et très efficace sur les réseaux sociaux. 

Certains internautes farouchement pro-Trump fréquentent en outre assidûment des plateformes conservatrices, comme Parler, où fleurissaient mercredi les messages de soutien aux émeutiers du Capitole.

Afp

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