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Plus de 2 400 Algériens dans les prisons françaises

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Plus de 2400 algériens sont actuellement incarcérés dans les prisons françaises soit 16,7% de la population carcérale étrangère en France, rapporte ce dimanche le journal Liberté citant des statistiques trimestrielles (d’août à octobre 2020) sur les détentions en milieu fermé rendues publiques récemment par le ministère français de la Justice.

Dans le détail, le nombre d’algériens actuellement incarcérés dans les établissements pénitentiaires français est de 2 453 sur un total de 14 684 étrangers et 7 942 Africains. Les ressortissants algériens en détention en France sont plus nombreux que les Marocains (1 916) et les Tunisiens (992).

Si les motifs des incarcérations n’ont pas été dévoilés, Marc Duranton, délégué aux prisons à l’ONG d’aide aux sans-papiers Cimade, cité par le journal, la plupart des Algériens sont en prison pour des délits de droit commun, précisant, par ailleurs, que beaucoup parmi les incarcérés sont en situation irrégulière. « Comme ils ne sont pas documentés, la justice préfère les enfermer, parfois abusivement », a souligné.

Selon le quotidien national, outre les prisons, les Algériens sont « en surnombre dans les centres de rétention administrative », où « 4 100 compatriotes ont été recensés en 2019 sur un total de 54 000 étrangers en situation irrégulière. »  « Au début de la crise sanitaire, les autorités (françaises) avaient décidé de réduire les effectifs pour freiner les contaminations, mais la Cimade, comme d’autres associations, note un regain du taux de remplissage, qui avoisine 90% dans certains centres », a relevé la même source. 

En raison de l’aggravation de la situation épidémiologique liée au coronavirus, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, a demandé aux ministères français de la Justice et de la Santé de fermer les centres de rétention administrative ou de faire baisser drastiquement leur activité.

De son côté, la Cimade a reproché aux autorités françaises de maintenir des sans-papiers en détention et au péril de leur vie, alors qu’il est devenu presque impossible de les renvoyer dans leurs pays à cause de la fermeture des frontières.

“Le sens légal de ce genre de retenue est par conséquent complètement dévoyé. La loi prévoit, en effet, qu’une personne peut être privée de liberté dans la perspective raisonnable d’éloignement. Or, actuellement, la plupart des expulsions n’ont pas lieu et on ne sait pas quand elles vont reprendre. Visiblement, on veut juste enfermer des personnes en rétention sans espoir aucun de les expulser. C’est simplement de la privation de liberté inutile et violente”, a fait savoir Paul Chiron, responsable du soutien juridique dans les centres de rétention, au site Migrants Infos, repris par Liberté.

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