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Affaire des fils de Gaïd Salah contre El Watan : le tribunal demande un complément d’enquête

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Le tribunal correctionnel d’Annaba a rendu sa décision, lundi 23 novembre 2020, dans le procès en diffamation intenté par Adel et Boumediene, les fils du défunt général major Ahmed Gaid Salah, au quotidien national El Watan, en demandant un complément d’enquête, a rapporté le journal Liberté

« Des éclaircissements, qui devront porter, comme l’a exigé le juge, sur, entre autres,  l’identité complète de l’auteur de l’article incriminé, la désignation formelle du représentant légal d’El Watan, autre que le directeur de la publication, Tayeb Belghiche, qui s’était, quant à lui, présenté en tant qu’accusé, à l’audience de ce même tribunal, le 9 novembre dernier », a précisé la même source qui a ajouté que « le tribunal correctionnel d’Annaba n’a pour autant pas fixé la date d’un nouveau procès dans cette affaire ».

Pour rappel, les enfants de Gaïd Salah ont porté plainte en septembre dernier contre le journal El Watan suite à la publication, le 31 août dernier, d’un article intitulé « Les enfants de Gaïd Salah détenteurs de nombreux biens : Les détails d’une fortune à l’ombre du général ».

L’article a été considéré par les plaignants comme étant « attentatoire à leur honneur et à leur considération » et à ceux de leur défunt père, « en sa qualité de chef d’état-major de l’ANP et vice-ministre de la Défense nationale avant son décès ».       

A noter que les deux fils de Gaïd Salah n’ont pas assisté au procès mais ils ont demandé par le biais de leur avocat une indemnisation d’un montant de 10 millions de DA, à titre de dédommages et intérêts. Lors du procès, l’avocat des plaignants a minimisé la valeur des biens cités danl’article.

De son côté, l’avocat d’El Watan, Me Boutamine a déclaré dans sa plaidoirie : « Nous sommes étonnés de la demande du parquet qui, le même, a visé la plainte alors qu’elle ne comportait pas l’identification des parties poursuivies. La pratique judiciaire établit que ce type de requête est rejetée par le parquet si elle est incomplète. Ce n’était pas le cas ».

« Ce procès a démontré que tout ce qui a été écrit dans l’article d’El Watan repose sur des faits provenant de sources publiques, officielles et jamais inquiétées », a-t-il dit, en rappelant : « D’autres journaux ont évoqué la même problématique à l’égard des plaignants. Nous avons démontré que la véracité des faits repose sur des documents officiels, qu’il n’y a aucun caractère diffamatoire dans le fait de donner la liste des biens des plaignants, non exhaustive cependant. »

L’avocat a ajouté : « Le journal n’a évoqué que la suspicion entachant leurs biens quant à la légitimité de leur légalité. Et ce sont des sources officielles qui existent depuis 2017, reprises par plusieurs médias avec la même photo du défunt, de son vivant, sans qu’il n’y ait aucune poursuite judiciaire à leur encontre ni de sa part ni de ses enfants. »

« Il n’avait pas aussi l’intention de nuire, puisque le contexte est caractérisé par une lutte contre la corruption avec des charrettes de personnalités publiques et militaires qui ont été emprisonnées. C’est là le rôle de la presse à travers son droit d’informer », a expliqué l’avocat d’El Watan.

A la barre, le directeur de publication d’El Watan, Tayeb Belghiche, a indiqué : « Nous n’avons fait que notre travail d’investigations journalistiques. A aucun moment nous n’avons diffamé qui que ce soit ».

Dans son réquisitoire du 9 novembre, le représentant du ministère public a requis une peine de 3 mois de prison ferme et une amende de 50 000 DA à l’encontre du directeur de la publication du quotidien El Watan.

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