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Pr Djidjik : « on est à environ 20 000 nouveaux cas par jour sur le grand Alger »

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Le professeur Réda Djidjik, chef de service d’immunologie médicale au CHU Béni Messous à Alger, a indiqué ce mardi 17 novembre qu’environ 20 000 nouveaux cas de contamination au coronavirus sont enregistrés chaque jour rien que sur la région du grand Alger.

Interrogé par le journaliste de la Chaîne III, Ahcene Chemache, Pr Djidjik  s’est exprimé sur la situation épidémiologique en Algérie qui connait depuis plusieurs jours une forte recrudescence des cas de contamination par la Covid-19.

« Nous sommes face à une deuxième vague ou Acte II de la pandémie du Covid-19 », a affirmé Pr Djidjik. « Ce qui caractérise cette deuxième vague ou Acte II, il y a un nombre important de contaminations par rapport à la première vague. Nous sommes en train de vivre une situation alarmante et préoccupante avec des milliers de cas », a-t-il dit.

« Je peux vous donner un calcul tout simple : si on prend les officines du grand Alger, nous avons environs 1000 officines (pharmacies, ndlr). Il y a eu un sondage ou un questionnaire qui a été fait on demandant aux différentes officines combien de traitement covid-19 que vous vendez par jour. Je parle du traitement azithromycine, vitamine C et zinc : La première ligne de traitement qu’on donne », a expliqué le chef de service d’immunologie médicale au CHU de Beni Messous.

Et de préciser : « Les officines ont répondu qu’elles vendent entre 30 à 50 traitement covid-19 par jour. Si on multiplie par mille, ça fait 40 000 ventes de traitements Covid-19 par jour sur le grand Alger. On enlève 10 000 car peut-être il y a des gens qui prennent le traitement sans avoir la certitude d’avoir les symptômes, je pense qu’on est à environ 20 000 nouveaux cas par jour sur le grand Alger ».

« Nous sommes dans une situation très alarmante en matière de nombre de cas contaminés. Evidemment, si on a beaucoup de cas, il y’aura beaucoup de cas sévères et de décès », a-t-il alerté, en ajoutant que les structures hospitalières sont saturées par l’affluence de cas sévères et qui ont besoin d’oxygène.

« Je pense qu’il faut arrêter rapidement cette chaîne de transmission pour permettre aux hôpitaux de respirer et de prendre en charge correctement les cas sévères. En arrêtant cette chaîne de transmission, en faisant les gestes barrières et en étant très stricte en confinant la population au moins pour une ou deux semaines, on casse cette chaîne de transmission pour absorber cette nouvelle vague en matière de prise en charge des patients », a expliqué Pr Djidjik. 

Et d’ajouter : « On est dans une situation qui bouge, qui n’est pas la même. Je pense qu’il faut qu’on ait cette capacité d’adaptation à chaque nouvelle situation », a-t-il préconisé, en soulignant que « cette nouvelle vague nous l’avons sentie dès le mois de septembre ».

« Dès la mi-septembre ou la troisième semaine du même mois, nous avons senti qu’il y avait un changement dans la situation épidémiologique du Covid-19, et le résultat est là, on est à la mi-novembre et ces des milliers de cas qui affluent », a relevé Pr Djidjik qui pense qu' »il faut s’adapter à la nouvelle donne », car, selon lui, « maintenant, ce n’est plus les malades tout-venant qui viennent à l’hôpital, mais, ce sont ceux qui ont besoin de réanimation et d’oxygène qu’il faut prendre correctement en charge ».

« Les structures hospitalières sont actuellement en surcharge. Je pense qu’il faut réfléchir à d’autres solutions au niveau du Conseil scientifique du Covid-19 au niveau du ministère de la Santé pour prendre en charge ces malades, surtout en réanimation et oxygène », a recommandé le chef de service au CHU de Beni Messous, en citant des structures comme les chapiteaux ou au Palais des expositions Safex (Alger). « Probablement, si ça continue comme ça, on peut être débordés au niveau des structures hospitalières », a-t-il prévenu.

Evoquant la situation du personnel de la santé qui est au premier front dans la lutte contre le coronavirus depuis maintenant neuf mois, Pr Djidjik a indiqué que les professionnels de la santé ont payé un lourd tribut dans cette lutte contre la pandémie. Il a appelé à mettre une stratégie pour protéger ce personnel. « Si ça continue comme ça, on n’aura personne qui prendra en charge les citoyens dans quelques jours », a-t-il alerté, en ajoutant que dans la plupart des services, plus de 50% du personnel de santé est contaminé. « Il faut mettre un couloir vert pour ce personnel et le prendre en charge rapidement », a-t-il plaidé.

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