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Pour le Pr Kamel Bouzid, la campagne du référendum est derrière la flambée du Covid-19

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La campagne du référendum pour la révision de la Constitution qui s’est déroulée du 7 au 28 octobre dernier est derrière la recrudescence actuelle de la pandémie du coronavirus en Algérie, a estimé mercredi, le professeur Kamel Bouzid, chef du service oncologie du centre Pierre et Marie Curie du CHU Mustapha d’Alger.

Dans un entretien accordé à Esseha.com, le Pr Kamel Bouzid a, de prime abord, révélé l’augmentation du nombre de contaminations parmi les personnels de santé au premier front depuis neuf mois dans la lutte contre la Covid-19. Il a fait savoir que dans son service, six infirmiers et 12 médecins sont confinés.

« En juillet-août-septembre, la situation paraissait relativement maîtrisée parce qu’il y avait 250-200 nouveaux cas et de 7 à 10 décès par jour. De manière totalement irresponsable, les walis ont donné des autorisations de meeting pour la campagne de sensibilisation au référendum du 7 au 28 octobre. Et on a vu sur les différentes télévisions des salles où il y avait entre 600 et 1000 personnes sans port de bavette et sans distanciation physique. Donc maintenant, dans la première semaine qui suit cette farce, on paye », a expliqué le Pr Kamel Bouzid. «C’est mon point de vue et je ne pense pas que j’ai tort », a dit l’oncologue.

« On a beau jeu de dire que nos concitoyens sont indisciplinés, ces meetings n’auraient jamais dû être autorisés, et c’est de la responsabilité des walis puisqu’on nous a expliqué qu’on a décentralisé sur les walis. Regardez maintenant où on en est. Ceux qui payent c’est mon personnel, mes patients », a-t-il dénoncé.

Soulignant que de l’avis des membres du Comité scientifique « la situation est inquiétante et risque de le rester d’ici à fin décembre », le Pr Bouzid a estimé que la flambée actuelle de la pandémie en précisant « n’est pas une deuxième vague contrairement à ce qui s’est dit, mais, la poursuite de la pandémie qui a commencé en mars ».

Selon lui, « ça reflète exactement le tort qu’on fait ces meetings politiques autorisés par les walis sur la population algérienne. Je parle d’irresponsabilité parce que je suis gentil, mais je n’en pense pas moins ».

« Maintenant, en ce qui concerne ce que ça va devenir, personne n’est au courant. C’est une nouvelle maladie, tous les jours on en apprend un peu plus. Tout ce qu’on peut dire jusqu’à maintenant, c’est que ça passe par la prévention, la désinfection des surfaces, le port systématique de la bavette, le lavage régulier des mains à l’eau savonneuse ou au gel hydro-alcoolique et le respect de la distanciation sociale dont je répète, elle n’a pas été respectée pendant la campagne de sensibilisation au référendum », a-t-il conclu.

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