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Procureur : Khalifa « ne peut pas avoir été une victime de l’ancien système »

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Le Procureur général près le tribunal criminel (Cour de Blida), Zoheir Talbi, a estimé mercredi, que l’accusé principal dans l’affaire Khalifa Bank, Abdelmoumène Khalifa, ancien P-dg du Groupe Khalifa « ne peut pas avoir été victime de l’ancien système comme il le prétend ».

Dans son réquisitoire au 4ème jour du procès des accusés dans l’affaire Khalifa Bank, rouvert suite à la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé en 2015, le Procureur général a déclaré que l’accusé principal « ne peut pas avoir été une victime d’une vengeance et d’un règlement de compte de l’ancien système, comme il le prétend, au regard des avantages qui lui ont été accordés durant la période de création du Groupe Khalifa, dont Khalifa Bank ».

Il a souligné pour preuve, qu' »aucune mesure conservatoire ou du moins disciplinaire, qui s’imposait par la force de la loi, n’a été prise contre l’accusé principal, en dépit des infractions et dépassements flagrants constatés par les commissions d’inspection ».

Il a cité, entre autres infractions, « l’absence de documents de payement et de factures », et les « importantes insuffisances dans le système informatique de comptabilité ».

« En l’absence de tout contrôle, le responsable de Khalifa Bank a persisté dans ses dépassements », a-t-il déduit.

La création de Khalifa Bank était « en infraction avec les lois de la République »

Le représentant du parquet général s’est, également, interrogé sur « la capacité de l’accusé Abdelmoumène Khalifa à créer ce Groupe, dont Khalifa Bank, vers laquelle des responsables d’entreprises publiques se sont précipités pour y déposer leurs fonds », et  sur sa « capacité à réunir une fortune colossale en deux ans, en partant de rien ».

Le Procureur général a estimé, à ce titre, que la création de Khalifa Bank était « faussée depuis le départ, et en infraction avec les lois de la République, à commencer par la délivrance de deux faux actes pour l’obtention d’un crédit auprès de l’agence de la Banque de développent locale, pour arriver à la modification de son statut et le remplacement de son gérant, deux mois seulement après la création de la banque, sans l’agrément du gouverneur de la Banque d’Algérie ».

S’agissant des accusés, qui ont nié durant l’audience les déclarations faites précédemment sous prétexte qu’elles leur ont été « attribuées », le Procureur général a affirmé que les déclarations ont été notifiées dans des procès officiels, devant le juge d’instruction et en présence de la défense des accusés », ajoutant qu’il était « impossible d’affirmer le contraire de ce qui a été dit dans ces rapports, sauf par un recours pour faux ».

Prison à perpétuité requise contre Abdelmoumen Khalifa

A la fin de son réquisitoire, le Procureur général a requis la perpétuité à l’encontre de l’accusé principal dans l’affaire Khalifa Bank, Abdelmoumène Khalifa, avec la confiscation de l’ensemble de ses biens, saisis dans le cadre de cette affaire.

D’autres peines allant de 20 ans à quatre années de prison ont été requises contre les 11 accusés restant.

En 2015, l’accusé principal Abdelmoumène Khalifa a été condamné par le tribunal criminel près la Cour de Blida à 18 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de DA avec confiscation de l’ensemble de ses biens.

Abdelmoumène Khalifa (actuellement en détention), de même que d’autres accusés non arrêtés, sont poursuivis pour les chefs d’inculpation de « constitution d’association de malfaiteurs », « falsification de documents officiels et usage de faux », « vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption », « falsification de documents bancaires », et « banqueroute frauduleuse ».

Créée en 1998, la banque Khalifa avait été dirigée par Ali Kaci, avant que le conseil d’administration ne confie la présidence du Groupe à Abdelmoumène Khalifa, qui l’a géré en qualité de Président-directeur général de 1999 à 2003.

APS

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