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Procès Khalifa Bank : Aboudjerra Soltani auditionné en tant que témoin

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Le procès de l’affaire Khalifa Bank s’est poursuivi mardi pour le troisième jour consécutif au tribunal criminel près la Cour de Blida et a vu l’audition de Aboudjerra Soltani en tant que témoin en sa qualité d’ancien ministre du Travail.

Aboudjerra Soltani a nié avoir reçu une quelconque notification relative au dépôt de fonds de différentes caisses relevant de son ministère, au niveau de Khalifa Bank, quand il était à la tête du ministère du Travail, a rapporté l’agence officielle APS.

Selon lui, les différentes décisions relatives aux caisses du ministère, dont la Caisse nationale d’assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS), la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC) et le Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS), qui ont déposé des fonds considérables à Khalifa Bank, « ont été prises par les membres du conseil d’administration, qui sont tenus d’en informer le ministère de tutelle, dans un délais de 15 jours. Ce qui n’a pas été fait lors de la prise des décisions du retrait de ces fonds à partir de banques publiques pour les déposer dans cette banque privée », a-t-il déclaré.

D’autres témoins ont été auditionnés par la présidente de l’audience. L’expert comptable, Hamid Foufa, désigné sur ordre du tribunal pour réaliser une expertise financière sur la situation de Khalifa Bank, a déclaré que la relation de travail entre les agences et la caisse principale de Cheraga était « chaotique ».

Dans son témoignage devant la présidente de l’audience du procès qui a débuté avant-hier dimanche, suite à la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé en 2015, Foufa a déclaré avoir constaté, suite à sa désignation sur ordre du juge d’instruction du tribunal de Cheraga, pour réaliser une expertise financière sur la banque « El Khalifa », « une absence de coordination dans la gestion du travail » entre les agences et la caisse principale sise à Cheraga .

Il a signalé que l’expertise financière réalisée en mai 2004, et ayant concerné la caisse principale de Cheraga, a donné lieu à l’enregistrement d’un trou financier de plus de 3,277 milliards de DA, suite à des retraits de fonds de neuf agences, où des trous financiers ont été également enregistrés, et qui n’ont pas été déposés à la caisse principale.

L’expert a expliqué que les fonds retirés des neuf agences et non déposés à la caisse principale « ont été transférés vers d’autres destinations inconnues », estimant qu’il s’agirait d’un « détournement de fonds, dans le cas ou il ne subsiste aucune trace des sommes retirées ».

A son tour, l’inspecteur principal Madjid Regaoua, chargé de l’inspection de la caisse principale de Khalifa Bank en mars 2003, a dévoilé l’existence de trous financiers , soulignant que d’ »énormes sommes d’argent ont été retirées des agences et n’ont pas été déposées à la caisse principale ».

Le membre de la commission bancaire de la Banque d’Algérie, Omar Namous, a également déclaré, dans son témoignage devant le tribunal, que la commission d’inspection dont il était membre, a fait le constat de « nombreux dépassements dans la banque El Khalifa, notamment concernant le non respect du droit des changes, et de la loi interne des banques ».

Hier lundi, le tribunal a fini d’auditionner la totalité des accusés, au nombre de 12, dans cette affaire, dont le principal accusé Abdelmoumène Khalifa, ex-PDG du Groupe Khalifa, et a entamé aujourd’hui mardi l’audition des témoins et des parties civiles.

Le principal accusé Abdelmoumène Khalifa (actuellement en détention), de même que d’autres accusés non arrêtés, sont poursuivis pour les chefs d’inculpation de « constitution d’association de malfaiteurs », « falsification de documents officiels et usage de faux », « vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption », « falsification de documents bancaires », et « banqueroute frauduleuse ».              

Créée en 1998, la banque Khalifa avait été dirigée par Ali Kaci. Le conseil d’administration avait confié, par la suite, la présidence du Groupe à Abdelmoumène Khalifa qui l’a géré en qualité de Président-directeur général de 1999 à 2003.

En 2015, Abdelmoumène Khalifa a été condamné par le tribunal criminel près la Cour de Blida à 18 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de DA avec confiscation de l’ensemble de ses biens

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