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Produits financiers: la Chine séduit les investisseurs du monde, mais des défis subsistent

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Obligations, actions, tout ce que vend la Chine est prisé par les investisseurs étrangers. L’économie du pays affiche la plus forte croissance et les rendements sur ses produits financiers sont intéressants, comparés à ceux des marchés européens, et aux obligations américaines.

Les marchés financiers chinois se positionnent de plus en plus comme des places de choix pour plusieurs investisseurs dans le monde entier.

Ils sont en quête de rendement élevé et recherchent des alternatives aux marchés financiers des pays développés. Ceux-ci offrent une faible rentabilité des obligations, et une progression boursière qui est morose (hors Etats-Unis) et une reprise économique incertaine.

Ce 27 octobre 2020, les yeux étaient rivés sur l’offre publique initiale d’Ant Group, une société de technologie financière appartenant au milliardaire chinois Jack Ma, et qui permet de mobiliser jusqu’à 34,5 milliards $. Aux dernières nouvelles, le lancement de l’opération à Hong Kong a été largement sursouscrit par les investisseurs ; ce qui promet une belle progression sur le marché secondaire.

Les fonds étrangers ont augmenté leurs avoirs en dette souveraine chinoise au montant record de 439 milliards de yuans (66 milliards de dollars) au dernier trimestre de l’année, selon les calculs de Bloomberg. Avec un rendement de 3,19%, les obligations de référence à 10 ans de maturité sont attrayantes pour les traders étrangers en Chine, à un moment où 16 000 milliards $ de dette mondiale rapportent moins de 0% d’intérêt. 

Aussi, les institutionnels étrangers achètent des obligations en yuans parce que la devise a connu une forte progression depuis quelque temps. En plus, ils bénéficieront d’un soutien à long terme en raison des véhicules d’investissement passifs, comme FTSE Russell, qui en octobre, a suivi JP Morgan Chase & Co et Bloomberg Barclays en incluant les obligations chinoises dans leurs indices phares.

La Chine a de quoi plaire. Comme au lendemain de la crise de 2008, elle se positionne comme étant le moteur de la croissance dans le monde, dans la perspective post-covid-19. Lors des récentes rencontres du FMI et de la Banque mondiale, il a été largement admis qu’à l’horizon 2025, le pays de Xi Jinping contribuera à hauteur de 27,34% à la croissance économique mondiale. Un niveau qui égale celui de l’ensemble des pays développés.

Mais la bonne santé chinoise cache quelques petits défis. Déjà, la croissance post-covid-19 est intéressante, mais à 2,2%, elle est moins forte que celle de l’après crise des subprimes qui avait culminé à près de 9%. Par ailleurs, la croissance économique actuelle connait une distorsion en Chine. On remarque selon les chiffres de l’administration des statistiques de ce pays que la production industrielle a progressé plus vite que la consommation globale.

Cela peut se comprendre, car contrairement aux économies développées qui ont soutenu la consommation et les marchés via un mélange de réponses monétaires et budgétaires, les autorités de Pékin ont quant à elles privilégié la réponse budgétaire, soutenant massivement les entreprises du secteur de la production. Il y a de même le défi de la réalité des données chinoises. La croissance dans ce pays couvre d’importantes inégalités qui ne sont pas forcément exprimées sur les comptes nationaux, mais qui peuvent avoir un coût budgétaire à moyen terme.

Enfin, la dette des acteurs économiques qui font le dynamisme du produit intérieur brut continue de progresser en Chine. La dette des ménages à fin 2019 a atteint 54,3% du PIB. En 1995, lorsque le pays entrait dans les années glorieuses de croissance à deux chiffres, ce ratio était de seulement 7% ; ce qui donnait de la marge pour booster la consommation.

Une autre donnée qui peut inquiéter, c’est la dette des entreprises non financières, aujourd’hui moteurs de croissance de la Chine. Elle a certes baissé en comparaison avec son niveau le plus élevé du deuxième trimestre 2017, mais à la fin de l’année 2019, elle culminait encore à 150,3% du PIB. Plusieurs de ces sociétés étant liées à l’Etat central, on peut y voir un risque de dette contingente pour le gouvernement central.

La Chine séduit, mais il faudra bien surveiller les fondamentaux de sa solidité actuelle.

Ecofin

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