AccueilLa uneRévision de la constitution : Une campagne référendaire à deux vitesses

Révision de la constitution : Une campagne référendaire à deux vitesses

Date:

Voter pour ou contre la révision de la constitution, une question qui se trouve sur les lèvres de tous les algériens.

C’est le débat central du moment, les échos de la campagne référendaire, qui aborde sa 2e semaine, renseigne déjà sur un penchant pour un « oui », qui fait l’objet d’appel de la part de la majorité des intervenants.

Une campagne qui bat son plein, et qui vire doucement vers une campagne de sensibilisation sur ses éventuels effets novateurs, et leurs impacts sur la société, si le projet est couronné par un succès.

Cela dit, on n’en est pas encore au constat d’un consensus autour de l’amendement de la loi fondamentale. La nébuleuse islamiste ne l’entend pas de cette oreille, et affiche un « non », qui semble ressurgir des entrailles d’une situation déjà vécu, et pour laquelle les algériens ont tiré leurs conclusions, et ont pris parti pour la stabilité et la paix dans leurs pays. Une position qui ne fait l’unanimité au sein de la mouvance islamique et qui renvoie une image d’une division qui dénote du double jeu que certains leaders des partis islamiques, ont adopté pour renforcer leur positionnement sur la scène politique.

De son côté la sphère de l’opposition se débat dans des guerres intestines qui ne finissent pas, et tien mordicus à son principe de boycott, alors qui les partis de l’ancienne alliance présidentielle pataugent dans les méandres d’une refonte de leurs bases. De leurs coté les démocrates de décontenancés par des positions versatiles se perdent dans une errance issue d’une ambition chimérique, celle de pouvoir récupérer le mouvement populaire pacifique, pour se frayer un chemin sans embuches vers une période de transition.

Dans ce cas de figure, que reste-t-il pour animer la campagne référendaire ? si ce n’est l’implication  offensive de la société civile, et les formations politiques qui ont choisi de donner toutes ses chances à ce rendez-vous d’exprimer la voix du peuple. Est-ce à dire que  la tendance positive qui se confirme chaque jour pour le passage de la révision, annonce un réel changement dans la société après le 1er novembre ? Il va sans dire que les dispositions et mesures nouvelles contenues dans la mouture finale du projet de révision de la constitution, actent réellement le passage à une nouvelle ère ou la justice sociale l’état de droit, la protection des droits et des libertés, sont garanties et font l’argumentaire des animateurs de la campagne.

Mais de là à assurer que sur le terrain leur application sera à la hauteur de leur portée, le défi demeure de taille. C’est cette part de doute qui hante les esprits et qui fait basculer une partie de l’opinion publique dans un négativisme qui prend largement son origine dans une période de gouvernance despotique qui a duré plus de 20 ans. Ce qui rend la tâche du pouvoir en place plus ardue et en quête d’une crédibilité difficile à atteindre. Autrement dit, en plus des efforts consentis pour se rapprocher du peuple et comprendre ses préoccupations, le gouvernement est appelé à convaincre les citoyens, que la révision de la constitution est un nouveau départ pour lequel  tous les algériens doivent contribuer.

C’est vers cette finalité que devrait se diriger la sensibilisation qui marque la campagne référendaire, car expliquer et convaincre est certes nécessaire, mais démontrer par quels moyens ces amendements trouveront le chemin de la concrétisation, demeure le gage incontournable pour la réussite de cette opération.

Cependant, il est clair que les incitations au refus catégorique, en tant qu’acception à l’aveugle, ne sont que tentatives de ponction sur une liberté du peuple, fraichement arrachée, celle de décider seul de son sort, le 1er novembre. Ce qui est pour l’heure une campagne qui semble se développer sur deux vitesses, n’est autre que l’absence de vulgarisation des modes de concrétisation des changements annoncés.   

Articles associés

Derniers articles