AccueilLa uneRévision de la Constitution : Tamazight cible des islamistes

Révision de la Constitution : Tamazight cible des islamistes

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Les islamistes font front commun pour exprimer leur rejet du statut de la langue tamazight dans le projet de révision de la Constitution adopté en septembre dernier par l’APN et le Conseil de la nation. Ce projet de révision constitutionnelle sera soumis à un référendum le 1er novembre prochain.

Dans le préambule du projet d’amendement de la Constitution, l’article 4 stipule que « tamazight est également langue nationale et officielle. »

Ce qui irrite les partis islamistes c’est le statut que confère la nouvelle Constitution à la langue tamazight et son inscription parmi les articles de la loi fondamentale qui ne pourront pas être amendés dans le futur.

Les partis d’obédience islamiste que sont le Mouvement pour la Société et la Paix (MSP), mené par Abderrazak Makri, El Binaa de Abdelkader Bengrina, le parti Front justice et développement (FJD) dirigé par Abdallah Djaballah, et le parti Ennahda, se sont attaqués tour à tour, il y a plusieurs jours, au statut de la langue Tamazight dans la nouvelle Constitution. Ce mardi 6 octobre, c’est au tour de l’association des Oulémas d’émettre des « réserves » au sujet de « certains points » du projet d’amendement de la Constitution, notamment, l’article 4 qui consacre tamazight langue nationale et officielle.

Dans leurs sorties médiatiques, ces partis islamistes sont allés jusqu’à qualifier l’officialisation de tamazight comme « une menace pour la langue arabe » et « l’unité de la nation ». 

Le parti El Binaa a publiquement affiché son aversion pour l’officialisation de la langue amazighe. En septembre dernier, son leader Abdelkader Bengrina a vivement critiqué l’article 4 du projet de révision constitutionnelle. Selon lui, « la négativité flagrante de ce projet est de garder l’article 4 tel qu’il est, bien qu’il soit l’héritage empoisonné de régime de le issaba et de le constitution de Bouteflika », a-t-il déclaré dans un communiqué rendu public.

Il a déclaré qu' »il n’y aura pas de deuxième langue en Algérie pour les raisons objectives et constitutionnelles », en ajoutant que « l’Algérie et le nation algérienne son une et unies avec son histoire, son destin, ses frontières, son drapeau, sa religion et sa langue, la langue de coran ».

Si le parti El-Bina d’Abdelkader Bengrina a décidé de voter en faveur de la révision constitutionnelle, tout en dénonçant le statut de tamazight, les autres formations d’obédience islamiste ont choisi de s’opposer en appelant leurs partisans à voter « Non » lors du référendum du 1er novembre prochain.

En effet, le MSP de Abderrazak Makri tout en annonçant sa participation au référendum, il a appelé ses partisans à voter contre le projet de révision constitutionnelle. Lors d’une conférence de presse tenue fin septembre écoulé, Abderrazak Makri, sans contester ouvertement l’officiellement la langue tamazight, a critiqué l’inscription de Tamazight parmi les articles de la Constitution qui ne peuvent faire l’objet d’amendements dans le futur. Makri a appelé à reconnaître tamazight « dans son cadre arabo-islamique ». Le président du MSP a toujours associé l’officialisation de tamazight à l’usage de la langue française dans les institutions de l’État.

Abdallah Djaballah, président du FJD, a lui aussi affiché son hostilité à l’officialisation de tamazight, en considérant a considéré la nouvelle Constitution comme une « menace pour les constantes », notamment l’article 4 portant sur le constitutionnalisation de la langue tamazight.

Au cours d’une conférence organisée également en septembre, Djaballah a considéré que la constitutionnalisation de Tamazight, est une manœuvre pour « casser la langue arabe » et rendre service à la langue française.

L’association des Oulémas a estimé qu’avec l’officialisation de tamazight. c’est la langue arabe qui s’en trouvera « bousculée par la langue locale d’une seule région, ce qui ouvrirait les portes à un conflit linguistique en Algérie ».

L’association présidée par Abderrazak Guessoum dit s’inquiéter pour « l’unité nationale ». Elle propose néanmoins de « promouvoir les langues locales » et de les transcrire en caractères arabes.

 

 

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