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Attar : « L’Algérie peut et doit survivre avec un baril à 60 dollars ou moins »

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Le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar a estimé que « l’Algérie peut et doit survivre avec un baril à 60 dollars ou moins »

Le ministre de l’Energie s’est exprimé dans un entretien accordé au journal Liberté ce dimanche 4 octobre en réponse à une question sur la capacité de l’Algérie « de survivre plus d’une année avec un prix du baril de pétrole à moins de 60 dollars, dans l’état actuel de ses finances publiques et du manque de compétitivité de son économie en dehors des hydrocarbures ? »

« A mon avis, il ne faut plus se poser ce genre de question à l’avenir, et agir d’abord pour décider de ce que nous devons faire progressivement à court et moyen termes pour sortir de cette dépendance de la rente pétrolière », a expliqué le ministre, tout en rappelant l’objectif fixé par le président de la République et qui vise la réduction de 20% de cette dépendance à court terme.

« Les plus grands gisements ont été malmenés depuis deux décennies »

Evoquant la nécessité de relancer la production déclinante d’hydrocarbures en Algérie, Attar a reconnu que « les plus grands gisements ont été malmenés depuis deux décennies par un soutirage accéléré, mais hélas non accompagné de mesures de conservation et de rénovation des techniques d’exploitation ».

Selon lui, cette situation est due essentiellement au « retard dans la rénovation des techniques d’exploitation et à l’absence d’initiatives en matière d’amélioration des taux de récupération, d’une part, et de développement avec mise en production rapide des nouveaux gisements découverts même s’ils sont de petite taille, d’autre part ».

Il s’agit de manque d’initiatives en matière de suivi de l’état des puits en production et d’insuffisance du renouvellement des réserves : « Ce sont deux chantiers importants que nous sommes décidés plus que jamais à faire avancer dans les meilleurs délais », insiste-t-il.

Le ministre de l’Energie a mis en exergue l’importance de promulguer les 43 décrets d’application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, pour permettre le lancement d’une large campagne de promotion du partenariat aussi bien en amont qu’en aval.

Pour ce faire, Abdelmadjid Attar a indiqué que son département a mobilisé pas moins de 70 cadres de haut niveau, organisés au sein de 7 groupes de travail et un comité de pilotage, et qui ont pu préparer jusqu’à maintenant 25 décrets exécutifs alors que le reste devrait être finalisé avant la fin de l’année 2020.

« Aucune crainte » sur la souveraineté du pays sur ses ressources naturelles et son sous-sol

Le ministre de l’Energie a tenu a rassuré que la nouvelle sur les hydrocarbures ne représente aucun risque pour la souveraineté du pays sur ses ressources naturelles et son sous-sol.

« Il n’y a absolument aucune crainte à ce sujet pour plusieurs raisons. D’abord, parce que la loi est conforme aussi bien à l’ancienne qu’à la nouvelle Constitution, à savoir que les richesses du sous-sol sont et seront toujours la propriété de la collectivité nationale », a-t-il expliqué en précisant que « 75% de la production actuelle en pétrole et en gaz sont assurés par Sonatrach seule à partir d’environ la même proportion des réserves contrôlées par elle. »

« La nouvelle loi sur les hydrocarbures n’est pas rétroactive, d’une part, et ne s’appliquera que pour les futures découvertes, d’autre part. Et même quand elle permet aux partenaires de basculer un contrat de partenariat existant vers la nouvelle loi, cela ne concernera que les réserves restantes en partenariat et leur production, sachant aussi que leur part de production dans ces dernières est dans tous les cas inférieure à 49%, ce qui correspond en général à une moyenne de 20 à 25% maximum de la production totale à titre de rémunération et amortissement », a explique Abdelmadjid Attar.

Il a rappelé que « le partenariat a été bénéfique au cours des années les plus difficiles (1990-2000) et a contribué au renouvellement des réserves sans remettre en cause cette souveraineté. » « Il n’a pas pu donner les mêmes résultats au cours des deux dernières décennies, aussi bien en amont qu’en aval, pour des raisons d’instabilité juridique et managériale, mais aussi à cause d’un contexte économique mondial défavorable, aggravé par un manque de compétitivité de notre pays. Il est parfaitement possible de rattraper ce retard, sans aucun risque sur la souveraineté nationale », a-t-il dit.

La réduction des dépenses de Sonatrach n’auront pas d’impact sur ses capacités d’investissement

Concernant les instructions du président de la République relatives à la réduction des dépenses de Sonatrach, Attar a rassuré qu’elles n’auront pas d’impact sur les capacités d’investissement et d’exploration pétrolière et gazière de la compagnie.

A ce propos, le ministre a expliqué qu’il est question « de supprimer les dépenses et les charges inutiles, (….) de réduire les coûts d’exploitation, (…) de privilégier l’intégration nationale, surtout en matière de sous-traitance dans tous les domaines, pour réduire les importations ».

Selon lui, il s’agit également de  » différer légèrement et à court terme les investissements qui n’ont aucun impact immédiat sur les capacités de production ou de valorisation, de privilégier le partenariat en matière d’exploration et de grands projets structurants pour alléger le poids en matière d’investissement sur Sonatrach et de réorganiser et centrer les activités de Sonatrach sur ses métiers de base, avec des règles d’éthiques universelles. »

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