Noureddine Tounsi, ancien employé du port d’Oran et lanceur d’alerte dans la lutte contre la corruption, a été interpellé lundi dernier, puis placé en garde à vue de 48 heures au siège de la sûreté de wilaya et placé mercredi sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal correctionnel de Cité Djamel (Oran), rapporte ce samedi le journal Liberté.
Selon la même source, le procureur de la République poursuit « le lanceur d’alerte pour intelligence avec l’étranger, divulgation de secrets professionnels et outrages et violences à fonctionnaires et institutions de l’État. »
Me Farid Khemisti, avocat de Noureddine Tounsi, cité par Liberté, a indiqué que la justice reproche à son client « ses liens avec la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) », qualifiée, selon lui, de « partie étrangère ». Il est également reproché au lanceur d’alerte « ses interventions virulentes sur les réseaux sociaux dénonçant le fonctionnement de la justice et le comportement suspect de certains magistrats. »
“Comme son nom l’indique, la PPLAAF est une structure qui vise à protéger les lanceurs d’alerte, ce que Noureddine Tounsi est depuis plusieurs années. Quant aux reproches qu’il fait à certains magistrats, il affirme disposer de preuves irréfutables à l’appui”, a indiqué l’avocat, qui s’est dit surpris par la gravité des charges retenues contre son client.
Selon Liberté, « il y a quelques jours encore, Tounsi dénonçait le refus du parquet général d’Oran d’enregistrer une plainte contre les dérives de magistrats qu’il avait déposée à travers la plateforme numérique du ministère de la Justice. »
« J’ai reçu un message me confirmant l’enregistrement de ma réclamation et m’enjoignant de me rendre au parquet général d’Oran pour déposer le dossier. Mais l’instance judiciaire a refusé d’accuser réception”, avait-il dénoncé.