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Les PME piliers de l’agriculture sur le continent, pour la Banque africaine de développement

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Des agripreneurs (entrepreneurs agricoles) parmi les plus prometteurs du secteur des petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique se sont retrouvés lors d’une table ronde virtuelle dans le cadre du Forum sur la révolution verte en Afrique (AGRF, 8-11 septembre), pour appeler à des investissements plus sélectifs, à une accélération des acquisitions d’entreprises et à une coopération plus grande pour aider l’Afrique à se nourrir elle-même et à nourrir la planète.

La Banque africaine de développement a organisé cette rencontre virtuelle, intitulée « L’intégration des systèmes alimentaires africains dans la perspective des champions des PME », sous la forme d’une réunion parallèle avant le début du Forum, la plus importante conférence sur l’agriculture africaine, tenue pour la première fois en ligne.

L’animatrice du webinaire, Atsuko Toda, directrice à la Banque, chargée du Financement agricole et du développement rural, a indiqué que les participants à cette table-ronde avaient été sélectionnés pour leur capacité à utiliser des solutions innovantes, pour avoir développé leurs propres modèles d’entreprise, montré leur compétence et avoir démontré leur impact sur les systèmes alimentaires. « Nous constatons l’importance du rôle que vous jouez et des risques que vous prenez, et la Banque souhaite vous offrir plus de visibilité afin que les décideurs politiques puissent comprendre la nature des difficultés auxquelles vous êtes confrontés et aider les champions des PME à se développer », a affirmé Atsuko Toda.

Le groupe des « champions des PME » africains, constitué de dirigeants de PME appartenant aux sous-secteurs de la production, de la transformation, de la logistique, de la numérisation de l’agriculture et de la chaîne de stockage du froid au sein du système alimentaire du continent, avait préparé le terrain pour les participants à ce webinaire en présentant les défis et les opportunités auxquels ils sont confrontés lorsqu’ils tentent de répondre aux demandes des systèmes alimentaires d’Afrique. Certains ont affirmé que les politiques, les programmes et le financement en Afrique étaient ciblés sur les grandes organisations et les grandes entreprises, et qu’il existait toujours en Afrique une focalisation trop importante sur les importations agricoles. « Surtout si vous êtes une PME, il est vraiment difficile de pénétrer le marché et de faire quelque chose d’important », a regretté Nicholas Alexandre, directeur international des ventes de LORI, une entreprise de logistique axée sur la technologie, basée au Kenya.

D’autres ont faire part de leur expérience face aux obstacles. Par exemple, Nnaemeka Ikegwuonu, responsable de ColdHubs, une entreprise basée au Nigéria, a raconté que sa société d’opérateur en énergie solaire et en entreposage frigorifique permettait une conservation plus longue des produits des agriculteurs, diminuant ainsi la contrainte de mise en vente rapide des produits sur le marché à des prix moins compétitifs. Il a précisé que ColdHubs investissait dans les infrastructures de stockage, afin que les agriculteurs puissent bénéficier de ses prestations à un prix raisonnable. « Nous réduisons pour les petits exploitants agricoles, le risque de posséder d’immenses chambres froides parce que nous les concevons, les exploitons et les entretenons. Nous proposons un modèle de service de paiement à l’utilisation », a déclaré Nnaemeka Ikegwounu.

La société kényane SunCulture, qui offre aux exploitants agricoles des services d’irrigation à l’énergie solaire, utilise également un programme similaire de tarifs des prestations « aligné sur la croissance ». Samir Ibrahim, PDG de SunCulture et champion de PME, a déclaré que les entrepreneurs africains avaient pu bénéficier d’une aide au développement et à l’investissement suffisante pour leur permettre de savoir ce qui fonctionnait et qu’il était temps d’intensifier les efforts. « Nous savons qu’il existe des solutions qui ont fait leurs preuves, et il faut maintenant cibler les financements et les partenariats pour les mettre à l’échelle. Nous avons besoin que les donateurs et les organisations multilatérales commencent à signer des chèques beaucoup plus importants pour beaucoup moins d’interventions afin que nous puissions voir les choses avancer », a-t-il affirmé.

D’autres champions ont indiqué que le renforcement du secteur agricole en Afrique passait par le renforcement de ses chaînes de valeur agricoles. Patricia Zoundi, la championne de PME qui a créé Canaan Land, une entreprise basée en Côte d’Ivoire qui forme des femmes dans les zones rurales afin de développer une agriculture durable et inclusive, a déclaré : « Nous avons une coopération Nord-Nord. Nous avons une coopération Sud-Sud. À présent, il est temps d’avoir une coopération entre les PME. À cette table ronde, je vois trois représentants de PME avec lesquelles je peux collaborer en marketing. [Elles offrent] quelque chose dont j’ai besoin dans ma chaîne de valeur. »

Atsuko Toda a clôturé la session en rassurant les champions de PME sur le fait que les idées échangées seraient traduites en messages importants destinés à réinventer les politiques, ce qui entraînera une mutation accélérée des systèmes alimentaires de l’Afrique. « Il y a tant de choses à partager, tant de solutions ayant fait leurs preuves à appliquer plus largement, à faire évoluer et à consolider par le biais de partenariats et de financements. »

Source : communiqué de la B.A.D

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