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En 2019, l’Afrique abritait seulement 4% des IDE de la France

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Fin 2019, l’Afrique n’abritait que 4% des investissements directs étrangers (IDE) de la France. Cela tranche avec l’idée partagée surtout en Afrique francophone selon laquelle la région est le principal siège des intérêts de la France à l’étranger.

A la fin de l’année 2019, l’Afrique n’abritait que 4% du stock des investissements français dans le monde, a appris l’Agence Ecofin des données officielles publiées par la Banque de France. Si on prend en compte le chiffre publié de 1360 milliards d’euros pour la période analysée, cela fait un total de 54 milliards d’euros que la France possédait au titre d’investissements en Afrique au 31 décembre 2019.

Dans une perspective globale, le continent noir n’est que le cinquième lieu de présence des investissements directs étrangers (IDE) de la France dans le monde. Les intérêts économiques français sont d’abord présents dans les pays européens (67%). Viennent ensuite l’Amérique du Nord (17%), l’Asie (8%) et l’Amérique latine (5%). Cette information tranche avec l’idée globale selon laquelle l’Afrique est la mamelle nourricière de la France.

En outre, selon des données complémentaires publiées par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), c’est la Hollande, pays dont on ne parle jamais en Afrique, qui fin 2018 (dernières données disponibles), détenait le plus important stock d’IDE.  Mais si individuellement la Chine n’est que le cinquième investisseur direct étranger en Afrique, le réseau d’intérêts chinois qui passe par Hong Kong aujourd’hui nationalisé, et Singapour, y détenait 89 milliards $ de stock d’investissements étrangers. Cela fait de l’empire du Milieu le premier vrai bénéficiaire des valeurs produites sur le continent. 

Enfin, les IDE français en Afrique ont beaucoup reculé depuis 2014. A cette date-là, leur stock était de 60 milliards $. Il était déjà égalé par le réseau d’intérêts chinois, et était devancé par le stock d’investissement du duo américano-britannique (136 milliards $).

Chargé d’un important passé colonial, la France est souvent désignée comme la principale responsable des misères des pays, notamment d’Afrique francophone au sud du Sahara. Très peu au sein de l’opinion publique de la région savent que le gros des intérêts économiques en Afrique est aujourd’hui contrôlé soit par les Chinois, soit par des investisseurs institutionnels anglo-saxons.

En même temps, la politique étrangère de la France en Afrique ne semble pas justifier le volume des intérêts qu’elle y possède. Bien que la Françafrique soit aujourd’hui en voie de disparition, Paris est toujours très présent dans la prise des grandes décisions concernant notamment ses anciennes colonies que ce soit sur le plan sécuritaire, économique et surtout la plus critiquée, monétaire.

Cette omniprésence alimente les arguments sur le sentiment généralisé anti-français dans cette partie de l’Afrique. Dans des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Ghana où les intérêts français sont les plus importants du continent et le Kenya où ils sont en croissance, ce rejet de la France est moins partagé au sein de l’opinion publique, peut-on remarquer.

Ecofin

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