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PDG de Cosider : « dépénaliser l’acte de gestion pour libérer les initiatives »

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Le PDG du groupe public Cosider, Lakhdar Rekhroukh, a estimé, ce dimanche, que « dépénaliser l’acte de gestion » des entreprises publiques « pourrait libérer les initiative ».

« Quand on signe un contrat, on est content, on assure un plan de charges, on assure une pérennité de l’emploi pour nos employés et peut-être on crée des emplois nouveaux. Des fois, il y a de la peur, des appréhensions, des aléas, on est payé pour gérer ces aléas, mais, il y a toujours des aléas quand on signe un contrat et il y a des problèmes qu’on arrive à gérer tout au long de ces projets », a expliqué Lakhdar Rekhroukh, qui était l’invité de LSA Direct du journal Le Soir d’Algérie.

« On a fait un bon pas dans la dépénalisation de l’acte de gestion, parce qu’à un certain moment, il y a eu des textes qui ont dépénalisé l’acte de gestion, qui fait que l’action publique ne peut être engagée que par les organes sociaux. Chose qui a été remise en cause récemment en 2019, et je pense qu’il y a un travail qui est en cours », a-t-il dit, en estimant que la dépénalisation de l’acte de gestion, « c’est la chose la plus importante qui pourrait libérer l’initiative du gestionnaire public ».

« Un entrepreneur, est un gestionnaire et chaque acte est engageant et si l’acte de gestion lui-même est pénalisable, ce serait difficile pour lui demander de prendre des initiatives, parce qu’entreprendre, il y a toujours un risque, et le risque pénal y est actuellement ».

Le PDG de Cosider a rappelé que la Constitution actuelle stipule clairement qu’il n’y pas de différence entre l’entreprise publique et privée dans tout même dans le code des marchés publics. « On donne des marchés à une entreprise publique dont le gestionnaire évolue dans les mêmes contraintes et a les mêmes obligations qu’une entreprise privée. Mais, d’un autre côté, il n’a pas la liberté d’action. Il y a toujours ces appréhensions. On a les mêmes droits, mais, on n’a pas les mêmes devoirs », a expliqué Lakhdar Rekhroukh, également, président de l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP).

Selon lui, c’est ça qui fait que l’entreprise publique a une contrainte supplémentaire. « Elle évolue dans un contexte très concurrentiel, il faut avoir les procédures qui assurent la transparence, ce qui est tout à fait normal. Mais, que l’acte de gestion soit pénalisable, c’est ça qui le plus difficile », a-t-il dit.

Les entreprises du BTP souffrent du manque de plans de charges

Interrogé sur l’impact de la pandémie du coronavirus (covid-19) sur le groupe Cosider, le PDG a d’abord souligné que le groupe qu’il dirige est un échantillon très révélateur du BTP. « Au niveau du groupe Cosider, on active sur l’ensemble des métiers des travaux publics. Le bâtiment, les travaux publics, les barrages, l’hydraulique, le pipeline, les ouvrages d’art. Nous sommes à travers le territoire national, ce qui nous permet réellement d’avoir un bon échantillon », a-t-il expliqué.

S’agissant de l’impact de la pandémie sur le groupe, Lakhdar Rekhroukh l’a évalué à 25% de manque à gagner durant le premier semestre de 2020. Il a rappelé que Cosider a réalisé 208 milliards de dinars en 2019 et sur ça, le groupe n’a pas dépassé les 75% de ce qui était prévu durant le premier semestre.

« Avec la levée des contraintes (mesures de confinement, ndlr) dues à la crise sanitaire, on pensait rattraper durant le deuxième semestre mais, la crise est toujours là et, ce sera difficile de rattraper ce qui est escompté au début de l’année », a-t-il dit, en précisant que concernant les charges du personnel, celles-ci ont été diminuées à peine de 3%. Selon lui, la même situation est la même dans toutes entreprises publiques, qui ont un manque à gagner qui tourne au tour de 24% en raison de la covid-19.

Pour ce qui est de la commande publique, le PDG de Cosider a relevé un manque de plans de charges au niveau national. Il a considéré cela tout à fait normal, du fait que l’année 2019 a été difficile avec les mouvement populaire « Hirak » et en 2020, l’avènement de la crise sanitaire du coronavirus. « La commande publique, que ce soit pour Cosider ou toutes les entreprises publiques, elle est très réduite », a-t-il noté, ajoutant que « pour Cosider, on a un plan de charges assez conséquent qui nous permet de faire face à cette crise de plans de charges actuelle pour pouvoir continuer à travailler sur les deux et trois prochaines années. Je pense que les pouvoirs publics sont en train, à travers toutes ces discussions, triparties et les propositions qu’on fait, pour lancer des projets pour maintenir l’emploi et pourquoi pas en créer de nouveaux ». « Aujourd’hui, les entreprises du BTP, souffrent du manque de plans de charges », a-t-il dit.

La pandémie freine les travaux d’extension de la ligne du métro d’Alger vers l’aéroport

Concernant l’extension de la ligne du métro d’Alger d’El Harrach vers l’aéroport d’Alger, Lakhdar Rekhroukh a expliqué qu’il était nécessaire de réaliser les travaux de forage avec un tunnelier compte-tenu du contexte géotechnique, de la longueur et des délais.

Il a fait savoir que le tunnelier a été acheté en location-vente. Pourquoi? « C’est important pour nous, pour acquérir le savoir-faire et à la fin du projet, on a la faculté de le garder, s’il ne nous coûtes pas plus cher pour le réutiliser, si non, des fois, il est plus intéressant d’acheter un autre », a-t-il expliqué.

Le PDG de Cosider a précisé que le tunnelier d’un diamètre de dix mètres creuse entre 18 et 23 mètres par jours. Les travaux de forage avec cet engin ont début 2020 mais en raison de la pandémie, le tunnelier, acheté avec l’assistance technique très réduite actuellement, a fonctionné à moitié du rendement, soit dix mètres par jour. Lakhdar Rekhroukh qui a considéré que ce rendement est « pas mal », a précisé que sur les 20 expatriés (assistance technique du tunnelier), il n’y a que deux qui sont présent sur les chantiers du métro et le reste ce sont des ingénieurs algériens.

A une question sur la date de réception de la ligne du métro vers l’aéroport d’Alger, le PDG de Cosider a précisé : « Aujourd’hui, les stations sont pratiquement terminées, en dehors d’une station à Belfort qui avait un problème d’expropriation et qui vient d’être commencée. Il ne reste que la partie où passe le tunnelier et une fois qu’il est passé on va le reprendre. Il y a neuf stations et 9,6 kilomètres et sur ce tronçon, il est prévu que dans deux ans on aura terminé le génie civil, et ce dernier n’est pas tout, il faut lancer, entre temps, le système intégral (rails, courant fort, courant faible et les finitions). Il faut le lancer, mais, c’est un marché qu’on a pas encore ».

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