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Mme Ulrike Maria Knotz : « la suppression de la règle 51/49 va dans le bon sens »

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L’ambassadeur de la république fédérale d’Allemagne en Algérie, Madame Ulrike Maria Knotz, en fin de mission après deux ans de sa nomination à ce poste, s’est exprimée dans un entretien au journal Le Quotidien d’Oran. Elle a abordé plusieurs dossiers notamment économiques marquant les relations bilatérales algéro-allemandes. Madame Ulrike Knotz a évoqué climat des affaires, l’industrie automobile, les énergies renouvelables…etc.

A une question sur le climat des affaires en Algérie qui souffre « de cadre légal volatil, d’une bureaucratie particulièrement lourde, d’un système bancaire peu performant et de restrictions liées à l’importation ». Mme Knotz a estimé : « Ces éléments contraignants sont largement discutés parmi les experts et les acteurs économiques algériens et internationaux. Le Président Tebboune s’est engagé à œuvrer à une amélioration du climat des affaires. A mon avis, la composition de la nouvelle équipe gouvernementale reflète bien cet intérêt particulier pour l’économie. »

« En ce qui concerne les investisseurs étrangers potentiels, la suppression de la règle 51/49 (à l’exception des «secteurs stratégiques») va dans le bon sens. J’espère que d’autres étapes suivront, qui rendront l’Algérie, qui dispose d’un énorme potentiel dans de nombreux domaines en dehors du secteur des hydrocarbures, encore plus attrayante. Investissement étranger signifie : création d’emplois, revenu fiscal, transfert de technologie, formation à haut niveau, conquête de nouveaux marchés », a-t-elle expliqué.

Interrogée sur la nouvelle démarche de l’Algérie concernant l’industrie automobile et l’importation des véhicules neufs, Mme Knotz a indiqué : « Il est vrai que les mesures prises par les autorités dans le secteur de l’automobile en 2017 et 2019 étaient inattendues. Pour un investisseur, des conditions-cadres stables, c’est-à-dire la prédictibilité, sont l’alpha et l’oméga d’un projet et plus importantes que d’éventuels avantages fiscaux ou un subventionnement. C’est maintenant au président Tebboune et au gouvernement de convaincre les investisseurs potentiels à faire leurs calculs de manière fiable en Algérie et à l’abri des surprises. »

Concernant le domaine des énergies renouvelables, la diplomate a rappelé que « le partenariat énergétique algéro-allemand existe depuis 2015 ». « Il est bien présent à Alger avec un bureau composé de plusieurs experts allemands et algériens. J’ai noté avec grand intérêt la création d’un nouveau portefeuille ministériel pour la Transition énergétique et les Energies renouvelables ».

« Une transition énergétique algérienne pourrait ouvrir la voie à un échange technologique de haut niveau, contribuer à la diversification de l’économie et créer un nombre important de nouveaux emplois. Elle est également d’une grande importance pour la stabilité du budget de l’État algérien, lorsqu’on sait que celui-ci dépend outre mesure des revenus de l’exportation du pétrole et du gaz naturel (le niveau desquels devient de plus en plus incertain) et que les quantités disponibles à l’exportation diminuent. S’il était possible de couvrir une partie de la consommation d’énergie domestique à partir d’énergies renouvelables, cela pourrait remédier à la situation », a-t-elle relevée.

Mme Knotz a affirmé que « l’Allemagne sera disponible pour intensifier et approfondir la coopération dans ce domaine. C’était également un sujet durant mon entretien avec le président de la République. »

S’agissant de la commission mixte entre l’Algérie et l’Allemagne ne s’est pas réunie depuis février 2017. L’ambassadeur d’Allemagne en Algérie a rappelé : « Lors de la dernière session de la commission économique mixte, il était convenu que la session suivante se tiendrait à un rythme bisannuel, donc en 2019 ».

« Il est vrai que nous sommes en 2020 et que la commission ne s’est pas encore réunie. Mais ce report se comprend facilement – l’évolution politique en 2019 a également entraîné des changements de cadres dans les ministères responsables, et dans une telle situation, les partenaires étrangers sont généralement en mode d’attente. Aujourd’hui, c’est malheureusement la situation pandémique mondiale qui paralyse les échanges internationaux depuis le printemps dernier », a-t-elle expliqué.

Et d’ajouter : « L’Allemagne était présente officiellement à plusieurs salons à Alger depuis 2017. En dehors des réunions formelles, la concertation au niveau du travail quotidien continue : malgré la crise que nous traversons, la nouvelle directrice générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie algéro-allemande (AHK) a repris les affaires en main fin juin. Par ailleurs, j’ai moi-même eu l’occasion de discuter avec le ministre du Commerce, Monsieur Rezig, les potentialités et les perspectives de nos échanges commerciaux bilatéraux et européens ».

Pour ce qui est des ressortissants algériens en situation irrégulière en Allemagne, la diplomate a indiqué : « Les personnes qui se trouvent illégalement en Allemagne devraient être renvoyées dans leur pays d’origine, bien qu’il y ait, bien sûr, des cas où les personnes concernées se soustraient à leur expulsion. En 2019, 575 citoyens algériens ont été renvoyés d’Allemagne, 457 ont su se soustraire ».

« Les rapatriements sont par ailleurs réglementés sur la base d’un accord de 1997 et se déroulent en bonne coopération entre nos deux services de police. La coopération dans le cadre du programme de retour volontaire OIM en Algérie se poursuit également; la grande majorité des rapatriés volontaires OIM vient de l’Allemagne », a-t-elle conclu.

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