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Mebtoul : « La décroissance impacte le taux de chômage et le risque de tensions sociales »

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Le Président de la république a présidé un conseil des ministres le 26 juillet 2020 afin d‘évaluer les effets économiques et sociaux de la pandémie de la COVID-19, qui  se font lourdement sentir en Algérie, plongeant le pays dans la récession,  selon les données officielles du gouvernement, à l’instar de la majorité des pays du monde. Commentant les résultats de ce conseil des ministres, le professeur Abderrahmane Mebtoul estime qu’il est important dans le cadre d’une vision stratégique de relance économique, d’analyser l’impact de la baisse du taux de croissance en Algérie par exemple, sur le taux de chômage qui s’ajoute au taux officiel au 31 décembre 2019, en distinguant les emplois dans les segments productifs et les emplois improductifs tenant compte de la forte pression démographique, plus de 43 millions d’habitants en 2020 et plus de 50 millions horizon 2030 qui nécessitera un taux de croissance entre 8 et 9% pendant plusieurs années afin d‘atténuer les tensions sociales.

Le professeur rappelle que fin mai début juillet, la banque mondiale anticipait une récession pour l’Algérie en 2020  de  moins 6,4% , le FMI  plus de 5% et la Banque africaine de développement (BAD) plus de 4%. Selon les données de l’ONS publiées le 25 juillet 2020, au 1er trimestre 2020, l’économie algérienne a enregistré une croissance négative de -3,9 %,  contre une croissance positive (+1,3%) à la même période de 2019.

« Les possibles conflits sociaux « représentent un risque pour la stabilité intérieure des pays, à un niveau rarement vu au cours des dernières décennies », peut-on lire dans ce rapport du cabinet britannique de conseil en gestion des risques. Le second semestre 2020 s’annonce explosif, selon un cabinet d’étude des risques. De nombreux pays en Afrique et en Amérique latine pourraient connaître d’importantes mobilisations populaires en raison de la crise économique induite par la Covid-19. Chaud devant ! La mise à l’arrêt d’une partie de l’économie mondiale risque de fortement augmenter les tensions sociales dans de nombreuses parties du monde dans les années à venir. Les conflits sociaux « représentent un risque pour la stabilité intérieure des pays, à un niveau rarement vu au cours des dernières décennies », indique l’organisme », écrit M.Mebtoul

Au total, 37 pays ont été identifiés « qui feront face à des troubles majeurs durant le second semestre 2020 ». La deuxième partie de l’année s’annonce compliquée au Nigeria, en République démocratique du Congo, en Iran, en Ethiopie, au Bangladesh, au Pakistan, au Chili, en Algérie,  ou encore en Egypte. Des pays où d’importantes tensions sociales existent déjà et où les rapports entre les gouvernants et les gouvernés sont difficiles.

Pour Mebtoul, la saison s’annonce notamment explosive en Afrique subsaharienne. Le nombre de manifestations risque d’augmenter « en raison du déclin économique, de la pauvreté et de l’incapacité à garantir des approvisionnements alimentaires adéquats », selon Verisk Maplecroft. D’importantes manifestations ont traversé récemment le Mali,  où le pouvoir est contesté, notamment par l’imam Dicko. Sans surprise, en Amérique Latine, les troubles devraient notamment augmenter au Venezuela, en proie depuis de nombreuses années à une forme larvée de conflit civil entre le gouvernement Maduro et l’opposition.

Ces 37 pays font état d’un « faible taux de récupération », qui risque de les empêcher de traverser facilement les années à venir, et qui les place face à un risque social pouvant éclater sur une période allant jusqu’à trois ans, continue à expliquer le professeur. Ce « faible taux de récupération » est défini par différents facteurs, comme le dynamisme économique, la force des institutions étatiques, la connectivité numérique, la sensibilité de la population, ou encore le risque de catastrophes naturelles ou d’attaques terroristes. Pour autant, ajoute-t-il, d’autres pays plus riches devraient encore connaître d’importants mouvements sociaux. Ce serait notamment le cas des Etats-Unis, selon Verisk Maplecroft. Le pays a connu d’importantes mobilisations liées au mouvement Black Lives Matter, depuis la mort de George Floyd, un homme noir tué lors d’une intervention de police à Minneapolis. Les protestations pourraient reprendre sur fond de chômage de masse lié à la crise économique, prévoit M. Mebtoul.

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