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Situation économique du pays : le président Tebboune s’exprime

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a accordé un entretien au journal français L’Opinion paru dans son édition de ce lundi 13 juillet 2020. Le président Tebboune s’est exprimé sur la situation économique du pays qu’il a qualifié de « difficile ».

« La situation est difficile. Pendant des années, nos ressources ont été bradées et détournées. Puis nous avons vécu une période d’instabilité et nous devons aujourd’hui faire face à une double crise sanitaire et économique alors que notre pays ne peut se départir de sa fonction sociale qu’une partie de la population a encore besoin de l’aide étatique pour se loger, se nourrir, se soigner. Cela implique de mieux gérer nos ressources et de générer des valeurs plus » a expliqué le chef de l’Etat.

A une question de savoir pourquoi a-t-il procédé à un remaniement ministériel, le président Tebboune a justifié cela par : « Le rajeunissement du gouvernement figurait parmi mes promesses de campagne. Les jeunes ministres sont au travail et donnent satisfaction ».

« Pour certains secteurs vitaux comme les hydrocarbures, les mines et l’agriculture, il fallait mieux l’expérience. L’objectif est de valoriser toutes ces ressources alors que nous avons perdu 60% de nos revenus pétroliers. Les réserves de changement sont estimées à 58 milliards de dollars, sans oublier les apports annuels des hydrocarbures estimées cette année à 27 milliards de dollars, ce qui nous permet d’accomplir les réformes sereinement », a-t-il ajouté.

« Nous avons combattu la grande corruption. La surfacturation nous coûtait des dizaines de milliards de dollars par an. Et nous avons réduit le train de vie de l’État et de ses entreprises publiques. Ces économies devraient représenter 20 à 21 milliards de dollars à la fin de l’année. Enfin, nous lançons de nouvelles productions comme l’exploitation du gisement de fer de Ghara Djbilat dans la wilaya de Tindouf et de zinc à Oued Amizour dans la wilaya de Bejaia, qui s’ajoutent également d’autres gisements à l’étude. Cela nous permet de réduire nos importations d’acier et d’autres produits dérivés mais aussi d’exporter de la matière première », a encore expliqué le président de la République.

Les entreprises française appelées à jouer leur rôle dans la nouvelle Algérie

Affichant ses ambitions, le président de la République a expliqué : « Nous souhaitons substituer autant que possible les importations par de la production locale afin de créer des plus-values, y compris dans le domaine des hydrocarbures. Nous voulons réaliser plus de valeur ajoutée dans la chaîne automobile, l’agriculture et l’agroalimentaire, l’industrie lourde », a-t-il dit, en rappelant que « dans la loi de finances complémentaire de 2020, nous avons autorisé l’importation d’usines de moins de cinq ans. Beaucoup d’unités de production sont en train de mettre la clé sous la porte en Europe. Elles peuvent avoir une seconde vie en Algérie. Notre objectif est de fabriquer ses produits finis. »

« L’abrogation du 51-49 (obligation d’une majorité algérienne dans le capital des entreprises) nous permet d’attirer de nouveaux investissements. Nous étudierons, si nécessaire, l’ouverture du capital de certaines entreprises publiques. Nous relançons aussi le port d’El-Hamdania, en banlieue d’Alger, en partenariat avec la Chine. Ce port permettra de ravitailler le pays et les pays enclavés d’Afrique. Nous prolongerons aussi notre chemin fer vers le Mali et le Niger pour offrir une voie alternative au transport par la route, via la trans- saharienne. Nous souhaitons développer la filière sidérurgie à travers la production de rails. La relance économique nous permettra d’accomplir les réformes politiques et démocratiques », a-t-il détaillé.

Interrogé sur les entreprises françaises, le président Tebboune a indiqué : « Plus de 450 entreprises françaises opèrent dans le pays et se fondent même dans le paysage algérien. Elles sont appelées à jouer leur rôle dans la nouvelle Algérie. Pour rassurer les investisseurs, nous allons interdire toute réglementation d’une durée de vie de moins de dix ans car l’instabilité des réglementations a nui à l’essor des activités. »

L’Algérie a souffert de la maladie de l’ex-président Bouteflika

Interrogé sur la place qu’il souhaitait redonner à l’Algérie dans le concernant des nations, surtout que la la diplomatie algérienne a pâti de l’affaiblissement du président Bouteflika, particulièrement lors de son dernier mandat. Le chef de l’Etat a indiqué que « l’Algérie a souffert de la maladie de l’ex-président et surtout du gaspillage des gangs qui l’entouraient. »

« Elle doit retrouver sa place et son influence naturelle. Nous restons un leader tiers-mondiste, un des pays majeurs du mouvement des non-alignés. Nous souhaitons accentuer notre africanité et renforcer nos actions diplomatiques en Méditerranée, au sud du Sahara et dans le monde arabe », a-t-il dit.

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