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Cerises : Tizi-Ouzou représente plus de 60% des potentialités nationales de production

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La wilaya de Tizi-Ouzou représente plus de 60% des potentialités nationales de production de la cerise avec une superficie totale de 772,61 ha dont 646,75 ha productifs, rapporte l’agence officielle APS.

Citée par la même source, la chargée de la filière arboricole à la Direction des Services Agricoles de Tizi-Ouzou, Chibani Khadija, a communiqué la situation relative la culture de la cerise.

Selon elle, le nombre total des cerisiers de la wilaya est de 131 247 arbres, dont 116 533 produisent des fruits, le reste sont notamment des sujets jeunes qui n’ont pas encore atteint le stade de production.

Les plus importants vergers de cerisiers sont implantés à Larbaa N’Ath Irathen qui dispose d’une cerisaie de 216 ha dont 130 ha et 19 538 arbres en production, Iferhounene avec 146 ha dont 144 ha et 25 510 cerisiers productifs, et Ain El Hammam, 132,67 ha dont 118,25 ha et 20 170 arbres en production.

Les prévisions de récolte pour cette saison sont de 15 597 qx avec un rendement moyen de 24qx/ha. Au 30 juin dernier, il a été récolté 3 148 qx sur une superficie de 446 ha et un rendement moyen provisoire de 7qx/ha.

La cerisaie menacée par les maladies cryptogamiques à Tizi-Ouzou

Cependant, selon la même source, le patrimoine arboricole fruitier de Tizi-Ouzou et notamment la cerisaie qui a fait la réputation de cette wilaya dans les années 1970, est sérieusement menacé par les maladies cryptogamiques qui prolifèrent depuis quatre années.

En effet, l’inspecteur phytosanitaire, Boukhalfa Kaci, de la direction locale des services agricoles (DSA) a indiqué à l’APS que cette saison, et pour la quatrième année consécutive, la production de cerises au niveau local, a connu une baisse importante en raison des maladies causées par des champignons parasites qui ont trouvé les conditions propices à leur multiplication en raison du changement climatique caractérisé par une forte humidité, d’importantes précipitations et des températures élevées au printemps.

La moniliose est  »l’une des maladies les plus foudroyantes » apparue ces quatre dernières années à Tizi-Ouzou. Entre mi-mars et fin avril, période de floraison des cerisiers, ce champignon prolifère en faveur de conditions climatiques qui lui sont favorables, infestant les vergers. Il cause des pertes énorme de production en détruisant les fleurs et les feuilles dont il se nourrit. « Nous avons un climat défavorable, voir fatal pour la production de cerises », a-t-il déploré.

De son côté, le subdivisionnaire agricole de Ain El Hammam, Cherif Ahmed Ali, cité par la même source, a observé que dans les quatre communes de cette Daira (Ain El Hammam, Akbil, Ait Yahia et Abi Youcef) qui est l’une des plus importantes régions de culture de la cerise de la wilaya,  »la moniliose est à l’origine d’une forte chute de la production du fruit rouge ». Selon lui,  »la production a baissé sensiblement en passant de 65 à 80 qx de fruits par hectare, à seulement 4 à 5 Qx/ha ces quatre dernières années ».

Cette situation est aggravée par le manque, voir l’absence, de pollinisation des fleurs par les abeilles, seul insecte qui transporte le pollen du cerisier, qui est un arbre auto stérile, a observé l’inspecteur phytosanitaire.  »En temps de brume et de forte humidité l’abeille ne sort pas pour butiner et si un tel climat perdure pendant 15 à 20 jours, les fleurs des cerisiers ne sont plus fécondées », a-t-il expliqué.

Nécessité d’un programme de protection phytosanitaire

M. Kaci a observé que  »le cerisier est un arbre très sensible ». Il affirme que les changements climatiques ont sensiblement affecté cet arbre qui est devenu vulnérable, puisque il fait déjà face aux maladies cryptogamiques ainsi qu’au capnode, un insecte dont les larves attaquent le système racinaire causant son dépérissement à long terme, en cas de négligence.

Avec l’apparition de ces champignons ravageurs,  »le cerisier doit bénéficier de toutes les actions d’entretien nécessaires pour sa protection, dont la fertilisation, l’irrigation, le binage. Additivement à cela, il est important d’appliquer un programme de protection phytosanitaire annuel pour cette culture et toutes les autres qui font face aux mêmes maladies », a-t-il insisté.

Ce programme phytosanitaire consistera à appliquer un traitement d’hiver pour éliminer tous les résidus d’insectes, de bactéries et de champignons. Il sera suivi au printemps (en période de végétation), d’un autre traitement préventif à base d’huiles blanches ou jaunes et de bouille bordelaise (un fongicide) afin de protéger les fleurs et les feuilles. Un autre traitement curatif pourrait être appliqué, en cas d’apparition de champignons, pendant la nouaison (formation du fruit), a conseillé M. Kaci.

En plus de ce programme de protection, il a conseillé de procéder à l’arrachage des souches d’arbres (véritables foyers de prolifération de champignons) et au rajeunissement des vergers pour remplacer les sujets âgés qui sont moins résistants aux maladies, a ajouté ce même responsable qui a indiqué que la DSA a lancé un travail de sensibilisation, de formation et d’information des agriculteurs sur ce problème.

De nouvelles variétés pour une meilleure résistance aux maladies

Pour obtenir des arbres plus résistants aux maladies et plus productifs, la DSA de Tizi- Ouzou a acquis auprès de l’Institut technique de l’arboriculture fruitière et de la vigne (ITAFV) de Tassala El Mardja, 600 greffons homologués de 17 nouvelles variétés, dont certaines sont locales (cultivées dans d’autres wilayas) et d’autres importées de pays du bassin méditerranéen notamment l’Italie et l’Espagne. Il s’agit, entre autres, de la variété Stella, Noire de Meched, Régina, Tixraine, S H Géant et Sumburste.

Remises en mars derniers aux différentes subdivisons, ces boutures greffées sur des merisiers dans des régions de cultures de la cerise, dont Ain El Hammam, Iferhounene, Larbaa n’Ath Irathen, Bouzguène, Beni Douala, Ouadhias, et Ath Yenni, « ont toutes pris et se développent bien », a indiqué M. Kaci.  »Nous allons ainsi enrichir les périodes de production de ce fruit rouge, et améliorer la qualité de notre produit avec des fruits à cher ferme et un meilleur taux de sucre », a-t-il dit.

Le but recherché par cette démarche est d’obtenir des arbres résistants aux maladies et au capnode, d’échelonner la production par la mise en place de variétés précoces et tardives, et permettre aux agriculteurs de sélectionner des variétés selon leur résistance et productivité, a-t-il souligné en précisant que l’échelonnage de la production permettra en cas de maladies cryptogamiques de sauver une des trois périodes de la production (précoce, de saison ou tardive).

Algérie-Eco/APS

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