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Conseil des ministres: Les raisons probables du maintien de la fermeture des frontières

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Au moment où l’union européenne ouvre son territoire aux algériens et à quelques pays favorablement jugés sur leurs gestions de la pandémie de coronavirus, l’Algérie décide au contraire de maintenir ses frontières fermées aux trafics routiers, aériens et maritimes.
Cette décision prise lors du dernier conseil des ministres est quelque peu troublante ne serait-ce que du fait qu’elle déroge au sacro-saint principe de réciprocité, auquel étaient attachés tous les dirigeants algériens qui se sont succédé à la tête du pays. C’est la première fois qu’un gouvernement algérien ne l’applique pas et cela ne va pas sans poser des questions sur la ou les raisons profondes de cette exception.

La première qui vient en tête et que corroborent de nombreux médecins et citoyens ordinaires qui s’expriment régulièrement sur la toile est que les bilans journaliers de la pandémie sont sous évalués pour donner l’impression d’une parfaite maîtrise de la situation.

Une impression de maîtrise vite démentie par les échos peu réjouissants qui nous parviennent régulièrement des hôpitaux qui croulent sous le nombre de malades nécessitant diverses formes de prises en charge. Elles nous parviennent également de certaines localités subitement submergées de malades nouvellement contaminés (cas de Sétif, Biskra et Batna) et des médias qui rapportent des cas, de plus en plus fréquents, de contaminations et décès ayant affectés de plus en plus de citoyens, personnels soignants y compris.

Il est évident qu’ouvrir ses frontières en pareilles circonstances, peut se retourner contre l’Etat que si il a fourni des chiffres et des données inexacts ils seront vite détectées lorsque les voyageurs algériens seront en contact avec les citoyens des pays où ils se trouveront. Les autorités algériennes risqueraient alors d’être confondues de publication mensongère de chiffres sur la situation sanitaire qui prévaut dans leur pays.

Et même si on se fie aux derniers chiffres que d’aucuns considèrent comme sous estimés, la situation sanitaire qui prévaut dans le pays reste tout de même alarmante.

Rien n’arrête en effet la propagation du Covid-19 auquel un coupable relâchement de la vigilance semble avoir donné des ailes.

L’accélération a commencé il y’a deux semaine  en passant de 119 cas confirmés vendredi 19 juin à 283 cas le 23 juin en atteignant un pic de 336 cas hier, et la progression continue dans des villes comme Sétif, Alger, M’Sila, Biskra, Constantine, Ouargla et Béchar.

La gravité de la situation sanitaire est telle qu’aucun gouvernement ne peut le cacher aussi bien aux algériens qu’aux partenaires étrangers. C’est sans doute ce qui explique la décision du conseil des ministres de reconduire la fermeture des frontières jusqu’à meilleure maîtrise de la pandémie. Aucun véhicule, aucun avion et aucun navire ne traversera les deux cotés des frontières algériennes jusqu’à parfaite maîtrise de la situation sanitaire. Une maîtrise qui prendra certainement beaucoup de temps car elle requiert des mesures de protection précises et draconiennes que le gouvernement aura beaucoup de mal à imposer aux citoyens qui pour diverses raisons manifestent une certaine réticence à respecter ces mesures. Ceux qui attendent une rapide ouverture des frontières pour enfin voyager devront, pour quelque temps encore, prendre leur mal en patience.

 

*Les contributions publiées par Algerie-Eco ne reflètent pas nécessairement la ligne éditoriale de notre journal.

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