Accusé d’avoir tué sa femme, l’ancien ministre de la défense nationale, le général à la retraite, Khaled Nezzar a répondu, dimanche 7 juin, à son fils Sofiane Nezzar, qu’il a présenté comme étant « atteint de troubles psychiatriques graves ». Selon Sofiane Nezzar, l’assassinat de sa mère, Barket Fatma-Zohra, aurait eu lieu durant les années 1990 dans leur maison à Hydra, à Alger.
« La vilenie des fabricants de calomnies me pousse encore une fois à réagir, cette fois, suite à un abus de faiblesse qui provoque dégoût et répulsion et dont est victime mon fils Sofiane, resté à Alger, atteint de troubles psychiatriques graves. Des personnes malintentionnées se rendent, ainsi, coupables d’une exploitation criminelle de son état de vulnérabilité psychique pour l’amener à publier des insanités sur les réseaux sociaux, proférant d’insensées accusations contre sa propre famille », a écrit Khaled Nezzar dans sa réponse publiée sur le journal électronique Algérie Patriotique de son autre fils Lotfi.
« Ces divagations, colportées à l’époque par les affidés du FIS jusque dans les couloirs de la 17e chambre du tribunal de Paris où se déroulait le procès contre le félon Habib Souaïdia et ses mentors français, trouvent aujourd’hui écho chez certaines personnes portées par une impulsion vengeresse fiévreuse et font dire à mon fils malade que ma défunte épouse, mère de mes quatre enfants, serait morte assassinée », a-t-il ajouté.
« Atteint de troubles bipolaires et d’addiction, mon fils Sofiane a été admis dans plusieurs structures de soins psychiatriques à Paris et Genève et interné à maintes reprises à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja où le professeur N. Arfi a établi le compte rendu médical suivant, en date du 30 juillet 2019 : ‘M. Nezzar Sofiane, âgé de 40 ans, aux antécédents d’hospitalisation au niveau de notre service, la dernière remontant à 2016. De ces antécédents psychiatriques, on note un suivi depuis l’âge de 33 ans pour trouble bipolaire de type 1, émaillé de plusieurs hospitalisations, mis sous différents traitements, à savoir : lithium, Abilify, quétiapine, et Risperdal 4 mg/l, et récemment sous Tegretol LP, à raison de 800 mg. La dernière hospitalisation en mai 2016, dans les suites d’un épisode mixte, avec caractéristiques psychotiques, s’est accompagnée d’une humeur dépressive et une irritabilité importante, de gros troubles du comportement et un fort potentiel de dangerosité avec passage à l’acte auto et hétéro agressif.' », a précisé Khaled Nezzar.
« C’est le cœur lourd que je me vois obligé de divulguer ces faits qu’il me pèse de devoir étaler sur la place publique pour dénoncer l’ignoble utilisation de cette infirmité pour propager d’abjects mensonges sur ma famille et moi-même. (…) Faible, inconscient, manipulable et dépendant, mon fils Sofiane a été entraîné dans une voie destructrice pour lui et pour toute sa famille, dans des agissements qui ne sont pas aléatoires, mais déterminés par un plan préétabli », a-t-il poursuivi.
« (…) Tout en m’élevant contre ces attaques récurrentes qui me ciblent depuis de longues années, je réitère mon appel à la réouverture des dossiers, tous les dossiers, soit dans le cadre d’un débat national, soit devant les tribunaux lorsque la justice sera enfin à nouveau libre et indépendante, pour que cette vaine rhétorique et cette prééminence du débat amoral, qui dépeignent la misère intellectuelle de leurs générateurs, laissent place à l’éclosion de la vérité et aux arguments qui se fondent sur la raison, la décence et la bonne foi », a encore écrit le général à la retraite. (…)
Les accusations de Sofiane Nezzar contre son père
Entre mercredi et jeudi derniers, Sofiane Nezzar a posté sur Facebook trois publications à travers lesquelles il a accusé son père (Khaled Nezzar) d’avoir assassiné sa mère, Barket Fatma-Zohra, et son frère Lotfi d’avoir été son complice. Le crime aurait eu lieu durant les années 1990 dans leur maison à Hydra, à Alger.
Jeudi après-midi, Sofiane Nezzar a fini par supprimer ses publications. Mais, elles ont été repérées par des internautes qui ont fait des captures d’écran et les ont partagées.
« Maman, tu es la première victime du criminel sanguinaire Khaled Nezzar. Ton meurtre a été maquillé et dissimulé par sa bande de criminels, eux aussi », avait écrit Sofiane Nezzar sur son compte Facebook.
Dans un autre statut, il accuse carrément son frère Lotfi d’avoir participé au maquillage du crime. « Lotfi, tu es un criminel qui a maquillé la mort de ma mère », a-t-il accusé. « Lotfi Borgeaud, c’est toi qui as évacué le corps sans vie de ma mère assassinée par vous. C’est toi qui as évacué la dépouille du lieu du crime vers Aïn Naâdja avec vos complices. Tu es un criminel qui a maquillé la mort de ma mère. Tu ne peux pas vouloir me loger et être un assassin. Criminel », a asséné le fils de Khaled Nezzar.
« Au néocolon, Lotfi Borgeaud. Je ne loge pas ici car j’y vis. J’y ai grandi avec ma mère parce que c’est sa maison qui est sous (Fredha). Je compte y faire grandir mes filles. Par contre vous, vous avez fait loger une balle dans la tête de ma mère », a encore écrit Sofiane Nezzar.
Jeudi dernier, Lotfi Nezzar a démenti l’information selon laquelle les biens de la famille Nezzar ont été saisis. Le fils de Khaled Nezzar a souligné, dans une mise au point adressé au journal Liberté, que l’article publié « comporte des passages inexacts, formulés à partir d’informations infondées qui me mettent en cause personnellement, portent atteinte à la considération de ma famille et confondent des éléments des sociétés Divona et SLC de sorte qu’elles tendent à tromper vos lecteurs et, plus généralement, l’opinion publique. (…) ».
Mardi 2 juin, le quotidien Liberté avait rapporté que les biens de la famille de Khaled Nezzar, ont été mis sous séquestre par un juge, après qu’une enquête ait été ouverte suite à des plaintes déposées par l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE) et la Direction générale des impôts (DGI).
Selon Liberté, les biens des Nezzar placés sous séquestre concernent « une résidence située à Hydra, de terres agricoles sises à Bouchaoui et d’une palmeraie de plusieurs centaines d’hectares située dans la wilaya de Biskra. »
Pour rappel, Khaled Nezzar et son fils Lotfi ont quitté le pays depuis plusieurs mois. Un mandat d’arrêt international a été émis contre eux par le tribunal militaire de Blida. Le général Khaled Nezzar a été condamné à une peine de 20 ans d’emprisonnement par contumace par le tribunal militaire de Blida pour « complot contre l’armée », affaire dans laquelle ont été également condamnés Mohamed Mediene, Saïd Bouteflika, Athmane Tartag et Louisa Hanoune.