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Mebtoul : « Si la crise économique venait à durer, nous assisterons à des révoltes sociales »

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La sphère informelle produit de la mauvaise gouvernance. C’est le constat établi par le professeur Abderrahmane Mebtoul qui pense qu’avec l’épidémie du coronavirus, est posée toute la problématique de la sphère informelle notamment dans la majorité des pays en voie de développement  qui représente  entre  50 à 80%  de la population occupée  sans protection sociale.

« Si la crise économique venait à durer, nous assisterons à des révoltes sociales avec des incidences politiques sur les régimes en place sans légitimité populaire. D’où l’importance stratégique de comprendre le fonctionnement de la sphère informelle », estime le professeur.

MMebtoul rappelle qu’il a eu à diriger une étude sur la sphère informelle pour le 4ème Think Tank mondial, l’Institut Français des Relations Internationales IFRI ( Mebtoul- Paris France décembre 2013) où il avait recensé quatre méthodes de calculs, chaque mode donnant un montant différent, avec un écart de 20/30%.

Tout pouvoir s’il veut améliorer  sa gouvernance  doit s’attaquer à l’essentiel, selon lui, une nouvelle régulation de l’économie algérienne s’impose, existant un théorème en sciences politiques : 80% d’actions mal ciblées ont un impact seulement de 20% sur le fonctionnement de la société avec un gaspillage financier et des énergies que l’on voile par de l’activisme, mais 20% d’actions bien ciblées ont un impact de 80%, favorisant le développement, renvoyant à une vision stratégique qui fait cruellement défaut.

Pour le professeur, c’est faute d’une compréhension l’insérant dans le cadre de la dynamique sociale et historique que certains reposent leurs actions sur des mesures seulement pénales la taxent de tous les maux, paradoxalement par ceux mêmes qui permettent son extension en freinant les réformes. Cela ne concerne pas uniquement les catégories économiques mais d’autres segments difficilement quantifiables.

« Ainsi, la rumeur est le système d’information informel par excellence, accentué en Algérie par la tradition de la voie orale, rumeur qui peut être destructrice mais n’étant que la traduction de la faiblesse de la démocratisation du système économique et politique, donnant d’ailleurs du pouvoir à ceux qui contrôlent l’information », indique le professeur qui poursuit « On peut démontrer scientifiquement que l’extension de la sphère informelle est le produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat et de la bureaucratie centrale et locale. Elle contrôle 70% des segments de produits de première nécessité ».

Selon lui,  cette sphère utilise des billets de banques au lieu de la monnaie scripturale (chèques) ou électronique faute de confiance, existant des situations soit de monopole ou d’oligopoles au niveau de cette sphère avec des liens entre certaines sphères et la logique rentière. Il y a un lien inversement proportionnel, pour le professeur, entre l’avancée des réformes structurelles, qui seules peuvent intégrer la sphère informelle, et l’évolution du cours des hydrocarbures, réformes ralenties paradoxalement lorsque le cours est en hausse alors que cela devrait être le contraire si l’on veut préparer l’ère hors hydrocarbures.  La dominance de la sphère informelle, dont l’essence renvoie au mode de gouvernance et à l’incohérence de la politique socio-économique, explique que des mesures bureaucratiques ont eu peu d’effets pour son intégration.

Il poursuit que d’une manière générale s’impose un  nouveau paradigme culturel pour nos dirigeants et   des stratégies d’adaptation réalistes, au nouveau monde  entre 2020/2030 , donc une nouvelle gouvernance,  tenant compte des nouvelles transformations du monde dans le domaine militaire, sécuritaire ( les cyber attaques)  sanitaire, économique, social  et  culturel.

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