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Ali Benouari : « Sans réformes, nous allons droit vers un choc économique et financier sans précédent »

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Les dernières précisions de la Banque Mondiale (BM) qui annoncent une éclaircie économique pour les années 2021 et 2022 pour l’Algérie, font débat. Pour l’ex ministre Ali Benouari, depuis la disparition du Ministère du Plan, il y a plus de vingt ans, les économistes, les politiques et les médias Algériens ont pris l’habitude de se fier aux études et prévisions des organismes étrangers, tels la Banque mondiale (BM) et le FMI pour asseoir leurs propres analyses et prévisions.

D’où l’importance accordée par certains médias aux prévisions récentes de la Banque mondiale (BM), qui annoncent une éclaircie économique pour les années 2021 et 2022.

« Il semble curieux que la Banque Mondiale ait gardé ses projections macroéconomiques pour 2021 et 2022, au moment où elle vient de réviser à la baisse toutes ses projections pour 2020, par suite de la crise économique et sanitaire qui sévit dans notre pays et dans le monde entier. Ces projections macro-économiques avaient été établies avant la brutale chute du prix du pétrole et l’apparition du coronavirus. Elles sont basées sur une hypothèse aléatoire, qui est le prix du pétrole, qui exerce une influence déterminante sur notre équilibre budgétaire et sur notre balance des paiements. Toutes les autres hypothèses de travail sont donc influencées par cette variable, ce qui devrait nous conduire à fortement relativiser la signification et la portée économique de telles projections », explique M. Benouari

Selon lui, les multiples conséquences de la baisse du pétrole et de la crise sanitaire actuelle nous amènent à penser, en particulier, que le rétablissement de nos équilibres financiers seront certainement plus compliqués pour notre pays que pour les pays qui ont une économie diversifiée.

Surtout, ajoute-t-il, si l’on tient compte d’autres problèmes récurrents, qui concernent l’environnement microéconomique dans lequel baignent nos entreprises.

Ali Benouari fait des suggestions. Il nous faut, selon lui, des réformes à grand spectre, destinées, entre autres, à faciliter l’investissement et la création de richesses, à rompre avec la corruption, le marché noir et la bureaucratie qui étouffent notre génie créateur. C’est ce qu’on appelle « réformes structurelles ».

« La loi de finances ne peut être que l’exécution de la tranche annuelle des objectifs planifiés. Il faut qu’elle cesse d’être le tableau de bord et l’outil de gestion uniques car, ce faisant, elle fausse complètement les perspectives et devient aussi inutile qu’une navigation sans boussole. Le chantier est vaste, mais seules de vraies réformes de structures permettront de construire une économie innovante et productive. Demain se prépare aujourd’hui car les réformes ne pourront pas produire leurs effets avant 5 ans, au mieux », précise-t-il.

Pour M. Benouari, sans réformes, nous allons droit vers un choc économique et financier sans précédent, dans un avenir pas trop lointain.

« La BM parle d’actions urgentes à prendre, sans s’appesantir dans son dernier rapport sur leur contenu. Mais on aura compris qu’il s’agit de s’attaquer aux causes des dysfonctionnements structurels qui perturbent le fonctionnement de notre économie », ajoute-t-il.

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