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Coronavirus : L’assurance ne couvre pas les pertes économiques causées par la pandémie

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Le secteur des assurances, de par le monde, n’a pas prévu des couvertures pour des catastrophes sanitaires comme le Covid-19 qui a basculé vers une crise économique impactant lourdement les entreprises, les particuliers et les ménages qui continuent de subir des pertes suite aux mesures de confinement, ont indiqué plusieurs professionnels du secteur, rapporte l’Agence officielle.

« Les compagnies d’assurances ne pourront pas rembourser aux entreprises et aux particuliers les pertes d’exploitation liées à l’épidémie de coronavirus car ces dommages ne sont pas provoqués directement pas la pandémie mais ils en sont l’une de ses conséquences », a expliqué l’expert formateur en assurances, et ancien P-dg de la compagnie d’assurances des hydrocarbures (Cash), Mokhtar Naouri.

À ce titre, Naouri précise que dans l’état actuel des choses « il n’existe pas une assurance des conséquences liées aux catastrophes sanitaires ».

Des propos corroborés par le P-dg d’alliance assurances, Hassan Khlifati, qui a affirmé que les contrats d’assurance ne prévoyaient pas ce genre d’aléas et qu’aucune offre ou produit d’assurance ou de réassurance ne couvrait les catastrophes sanitaires, même pour ce qui est des grandes compagnies mondiales d’assurances.

« Nous vivons une situation mondiale inédite car la pandémie affecte directement l’économie. Et, les assureurs à travers le monde entier ont du mal à trouver des réponses financières immédiates à cette conjoncture, compte tenu de l’urgence de la situation », a soutenu Khlifati.

Face à cette situation exceptionnelle qui pèse lourdement sur l’économie mondiale, les professionnels du secteur des assurances notent que ce sont les gouvernements qui ont adopté des mesures et des plans de sauvetage afin de sauvegarder leur économie et leurs entreprises.

L’ancien PDG de la Cash aborde à ce propos les dispositions budgétaires entreprises par l’Algérie, comme par les autres Etats à travers le monde, pour relancer l’activité économique et éviter la faillite des entreprises industrielles et commerciales, notamment les PME/PMI et les TPE.

À ce titre, il a évoqué l’engagement des entreprises de télécommunication, de l’énergie et des ressources hydriques à la continuité des services pour les entreprises victimes des pertes collatérales de coronavirus en leur accordant des différés de paiement.

Il a également souligné le soutien des banques au secteur économique en décidant le report des échéances de crédit durant cette période et le rééchelonnement des crédits en cours pour les entreprises.

Quant aux compagnies d’assurance, «elles ont prévu le renouvellement systématique des contrats d’assurance, notamment dans la branche automobile pour les régions où un confinement total a été décrété, comme c’est le cas pour la wilaya de Blida».

Dans ce même contexte, le Pdg d’Alliance Assurance fait constater que beaucoup de pays dans le monde, et même les moins nantis, ont essayé d’apporter des solutions à travers l’instauration de revenus universels, même temporaires, aux nécessiteux.

Parmi ces mesures entreprises face aux conséquences de cette pandémie, il cite les garanties des crédits par l’Etat, les allocations chômages, et le payement des congés.

« Cette panoplie de mesures d’aide et ces actions de solidarité permettant d’éviter la mortalité des entreprises, l’explosion du chômage formel et informel et surtout maintenir la cohésion sociale », a-t-il souligné.

Mais, pour les professionnels de l’Assurance, cette pandémie mondiale devrait pousser le secteur à réfléchir à un mécanisme de couverture de ce péril sanitaire.

Risques sanitaires : l’indispensable garantie de l’Etat

Pour le directeur général de Salama Assurance Algérie, Mohamed Benarbia, une assurance contre les crises sanitaires, ne serait est-ce que partiellement, permettra d’atténuer les conséquences lourdes sur les entreprises, les particuliers et les ménages.

M. Benarbia souligne cependant que la création d’une telle assurance ne pourrait se faire sans un appui de l’Etat et une réassurance publique du fait du caractère catastrophique de ce risque.

« En fait, l’implication des pouvoirs publics permettra de garantir l’équilibre du secteur des assurances », a-t-il soutenu. Il propose à cet effet un système d’assurances similaire au système de couverture des Catastrophes naturelles (Cat-Nat) dans le cadre d’un partenariat public-privé.

« Mais ce système doit être adapté aux spécificités des catastrophes sanitaires qui sont très différentes de celles des catastrophes climatiques », a-t-il recommandé.

Le directeur général de Salama Assurances a toutefois observé qu’un tel système de couvertures «ne pourra pas couvrir totalement les conséquences de ce genre de catastrophe.»

« Une gestion budgétaire d’un fonds spécial, comme le Fonds des calamités naturelles (FCN) ou le Fonds de garantie contre les calamités agricoles (FGCA), alimenté par des taxes à définir, permettra de compléter la couverture du système assurantiel à mettre en place », a-t-il suggéré.

Une proposition partagée par Naouri qui soutient la création de fonds de solidarité spéciaux pour soutenir les entreprises et les commerces confrontés à des pertes liées à ce genre de catastrophes sanitaires, voire même à un arrêt total d’activité.

« La multiplication de fonds de solidarités spéciaux pour intervenir lors des périls sanitaires est très opportune », a-t-il considéré, évoquant cependant le problème de la disponibilité des ressources pour le financement de ces fonds, qui « se pose avec acuité » durant cette conjoncture difficile marquée par une crise économique doublée d’une crise sanitaire.

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