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OPEP et Russie réduisent leurs productions sans assurance d’une forte remontée des prix

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Le monde regorge de pétrole et de gaz invendus au point où on ne sait plus comment les stocker. Toutes les cuves de stockage sont pleines et de nombreux tankers ont été convertis à grand frais à cet usage, nous apprennent les médias spécialisés.

Cette tendance à l’accumulation forcée n’a aucune chance de s’arrêter dans ce contexte d’arrêt total de l’économie mondiale causé par les mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus qui a cloué au sol les plus gros consommateurs d’énergie que sont les avions, mis à quai les navires et fermé pratiquement toutes les industries du monde. C’est dans ce contexte de trop plein d’hydrocarbures, aggravé par une réduction drastique de la demande mondiale d’énergies que le cartel pétrolier OPEP, auquel s’est jointe la Russie a pris ce dimanche la décision de réduire leur production globale de 9,7 millions de barils/jours. Si le geste paraît fort, il peut paraître insuffisant au regard des quantités de pétrole et de gaz invendus du fait de la contraction de la demande qui, elle est en constante régression du fait de la prolongation de l’arrêt de l’économie mondiale.

Cette décision de réduire la production de pétrole a été voulue par les États Unis d’Amériques, qui voulaient sauver les firmes de pétrole et de gaz de schistes, qui ne s’en sortaient plus avec des prix aussi bas, de la faillite. Si l’effet d’annonce peut effectivement provoquer une certaine remontée des prix, il est toutefois peu probable que la hausse soit spectaculaire. Elle pourrait relever les cours de quelques 5 à 6 dollars au maximum et pas pour longtemps estiment tous les experts qui se sont exprimés sur la question. Si une remontée spectaculaire des prix a tout de même lieu, elle sera l’œuvre des effets d’annonce du cartel, mais elle sera très vite effacée par la triste réalité de l’économie mondiale. Les quantités d’hydrocarbures supplémentaires qui viendraient des exploitations de pétrole et gaz de schiste ayant repris leurs activités, replongeront le marché dans une dramatique situation de trop plein qui tirera à nouveau les prix vers le bas, estiment ces mêmes experts.

Pour ces derniers il ne saurait y avoir de retournement favorables des cours du pétrole tant que l’économie mondiale ne reprendra pas son cours normal, avec au minimum, les mêmes niveaux de performances d’avant la pandémie. Les seuls indicateurs sérieux de remontée des prix à prendre en considération, disent-ils, sont la reprise des vols aériens, des transports terrestres et maritimes, les gros complexes industriels et autres gros consommateurs d’énergies, et on est bien loin de tous ces prés requis!

Tant que de tels événements n’auront pas lieu, les cours du pétrole n’évolueront que sous l’effet d’éphémères manipulations boursières qui ont du reste commencés dès l’annonce de l’entente entre les plus grands producteurs de pétrole que sont les USA, la Russie et l’Arabie Saoudite. Les cours avaient gagné une dizaine de dollars supplémentaires en dépit d’un marché surabondant. L’annonce de l’OPEP a pour l’instant fait à peine frémir les bouses. Le baril de Brent qui était de 31,99 dollars hier soir à News York a même régressé de 4,90%. C’est dire que la remontée des prix escomptée pour les mois de mai et juin prochains n’est pas du tout gagnée d’avance!

 Pour l’instant, on est bien loin d’une remontée rapide et spectaculaire. C’est même le contraire qui tend à se produire avec les confinements et les mises à l’arrêt des unités industrielles qui tendent à affecter tous les pays du monde.

Cette prévision de stagnation des prix à des niveaux toujours aussi bas, en dépit de la décision conjointe de  la Russie et de l’OPEP, ne manquera pas de pénaliser l’Algérie qui a décidé de réduire de 200.000 barils/jour sa quotte part de production. Elle ne pourra désormais vendre qu’environ 900.000 barils/jours, ce qui lui procurera, à peine, une vingtaine de milliards de dollars de recettes au prix très hypothétique de 35 dollars le baril, à supposer qu’elle puisse son quota (800 à 900.000 barils/jour) dans un tel contexte de concurrence généré par le recul de la demande mondiale.

 Avec un niveau de recettes aussi bas, la situation économique et sociale du pays sera, à l’évidence, intenable.

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