Des dons émanant tant d’opérateurs économiques ou encore de simples citoyens que de pays amis de l’Algérie continuaient samedi d’affluer pour faire face au Coronavirus qui continue de ravager chaque jour le monde entier.
Ainsi, un élan de solidarité s’est manifesté en cette conjoncture sanitaire et économique difficile, pour l’ensemble des pays du monde, où toutes les activités tournent au ralenti. Cependant, pour mieux encadrer et organiser cette opération, les pouvoirs publics ont pris, dès le départ, des mesures.
A cet effet, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, avait émis, en application des directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, une instruction à l’adresse des membres du gouvernement et des walis à l’effet d’assurer les meilleures conditions d’encadrement et de gestion des dons issus de l’élan de solidarité exprimé par les particuliers et les opérateurs économiques aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Concernant les ressortissants algériens à l’étranger, les partenaires économiques de l’Algérie, les associations et Organisations non gouvernementales (ONG) étrangères souhaitant effectuer des dons, ils seront orientés vers les postes consulaires et diplomatiques qui auront pour missions de recenser ces dons et d’arrêter les modalités de leur acheminement après en avoir informé le Ministère des Affaires Etrangères.
Les contributions en numéraires seront versées sur les comptes dédiés à cet effet (les comptes qui avaient été communiqués auparavant).
Les dons en nature se verront orientés en priorité pour satisfaire les besoins exprimés par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, notamment pour les matériels et équipements médicaux.
S’agissant des dons à l’intérieur du pays, et après avoir encouragé les initiatives engendrées par l’élan de solidarité exprimé par l’ensemble des composantes de la société, l’instruction du Premier ministère s’attache à définir les règles devant présider à l’harmonisation, sur le terrain, de l’action des pouvoirs publics et de tous les acteurs impliqués, conformément à une démarche claire.
Au sujet des matériels et équipements médicaux, tous les dons relevant de cette catégorie doivent être acheminés vers la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH) qui en assurera le stockage et la comptabilité sous la supervision du ministère de la Santé. Ce dernier communiquera aux wilayas les lieux de stockage et veillera à la distribution des dons selon les priorités nationales arrêtées.
Concernant les autres dons en nature, l’encadrement de l’opération de recensement de ces dons, leur stockage et leur distribution au niveau local est du ressort du wali territorialement compétent qui mettra en place un module dédié au sein de la commission de wilaya. Tout don, quelque soit sa nature, devra être acheminé et stocké selon les modalités définies par le wali territorialement compétent.
Les départements ministériels recevant des dons en nature doivent aviser la cellule nationale de crise, qui dispose d’un module dédié en son sein, qui en fixe la destination.
La distribution des dons en nature se fera, en priorité, au profit des familles nécessiteuses préalablement identifiées au moyen du dispositif initié sous le contrôle des ministères de l’Intérieur et de la Solidarité nationale et associant les comités de quartier, de village ou de groupement d’habitations installés conformément à l’instruction du Premier ministre précédemment émise à cet effet.
Les ministres de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire et celui de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme sont chargés, chacun en ce qui le concerne, d’inviter leur service à l’effet d’appuyer l’action du module dédié aux dons de la cellule nationale de crise.
Par ailleurs, à titre exceptionnel et dérogatoire, le ministère du Commerce et les responsables des services de sécurité et des douanes ont été instruits en vue de mettre les produits alimentaires, d’entretien et d’hygiène non périmés et ayant fait l’objet de saisie à la disposition des walis territorialement compétents, qui en assureront la gestion.
Enfin, et partant du constat que la distribution des dons en nature renvoie parfois des images attentatoires à la dignité des citoyens nécessiteux en provoquant des regroupements aussi anarchiques que dangereux pour leur santé, les walis ont été instruits en vue de sensibiliser les autorités locales, ainsi que toute la chaîne de solidarité impliquée, à l’effet de bannir ce genre de pratiques.
Les walis ont été instruits pour sensibiliser toutes les autorités locales, notamment les P/APC, de la nécessité d’encadrer ces opérations individuelles en associant activement les comités de quartier, de village et de regroupement d’habitations et plus particulièrement les donateurs eux-mêmes en les intégrant dans cette organisation.
Dans le souci de la préservation de la dignité des citoyens, notamment les familles nécessiteuses et en détresse, il y a lieu de privilégier les lots alimentaires et de produits d’entretien et d’hygiène, à acheminer aux domiciles des familles concernées.
Les responsables des comités de quartier, de village et de regroupent d’habitations doivent être impliqués dans ces opérations, de même qu’est interdite toute opération de médiatisation de nature à stigmatiser les familles et les personnes en situation de précarité sociale.
APS