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Chute des cours du pétrole : l’histoire « jugera » l’Arabie saoudite et la Russie

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Le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, critique le rôle de l’Arabie saoudite et de la Russie dans la chute actuelle des cours du pétrole, estimant que « l’histoire les jugera », dans un entretien aux Échos paru mercredi. « Les citoyens du monde se souviendront que des grandes puissances qui avaient le pouvoir de stabiliser l’économie de nombreux pays dans une période de pandémie sans précédent ont décidé de ne pas l’exercer. L’histoire les jugera », affirme-t-il sur le site internet du quotidien, en rappelant le risque de déstabilisation de certains pays producteurs.

L’Arabie saoudite, qui a choisi d’inonder le marché en dépit de l’effondrement de la demande avec la pandémie du nouveau coronavirus, « se fait du mal à elle-même en faisant chuter les cours » mais agit pour « des considérations politiques et diplomatiques », observe-t-il.

La Russie, qui a refusé de nouveaux accords avec l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour limiter leur production, joue pour sa part un « jeu de roulette russe » pour terrasser la production de pétrole de schiste aux États-Unis, mais « cela ne marchera pas », selon Fatih Birol. « Dès que la demande mondiale de pétrole repartira, les cours remonteront et le schiste fera vite son retour », estime le responsable de l’AIE.

Pour sortir de la crise, Fatih Birol voit soit « une relance économique généralisée après la pandémie » pour soutenir la demande, soit un accord des grands pays producteurs pour « stabiliser la production ». « Je suis en contact régulier avec le secrétaire général de l’OPEP et avec les ministres des États exportateurs. Il y a des contacts informels mais rien de concret n’en est ressorti pour l’instant », indique-t-il.

Les cours du pétrole se sont effondrés avec la pandémie du nouveau coronavirus qui fait chuter la demande mais aussi en raison de l’incapacité des pays producteurs à s’entendre. Ils évoluent actuellement sous les 30 dollars le baril. L’AIE avait dès le début de la crise exprimé sa crainte d’impacts économiques et sociaux « majeurs » pour les pays producteurs de pétrole, en particulier les plus vulnérables, comme l’Irak, l’Angola ou le Nigeria.

Afp

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