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Mebtoul : « L’Algérie doit réviser toute la politique socio- économique et la gouvernance »

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Face à la baisse drastique des recettes de Sonatrach, aux tensions sur les réserves de change  et  budgétaires, s’impose pour l’Algérie, une révision de toute la politique socio- économique et de la gouvernance. C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmane Mebtoul. Pour lui, certes la situation du passé est alarmante, il ne suffit pas de critiquer éternellement le passé, mais de trouver des solutions opérationnelles pour l’avenir de la population algérienne.

« C’est que les gouvernants n’ont pas tiré la leçon de la crise, ni celle de 1928/1929, au moment où l’interdépendance des économies était faible, ni celle plus proche de nous de 2008 où toutes les économies sont interconnectées. Nous  assistons  à une  économie mondiale  toujours fragile,  où selon un rapport publié en novembre 2019 par l’Institut international des finances (IIF) », indique MMebtoul.

Selon le professeur, pour le cas Algérie, malgré une entrée en devises de plus de 1000 milliards de dollars et une importation de biens et services d’environ 935 milliards de dollars entre 2000/2019, sans compter les dépenses en dinars (monnaie locale), le taux de croissance n’a jamais dépassé 2%, 83% tiré essentiellement par la dépense publique via les hydrocarbures.

La pandemie du coronavirus, entrainera incontestablement selon lui, une décroissance de l’économie mondiale durant toute l’année 2020 avec des ondes de chocs durant l’année 2021, si elle est circonscrite vers le mois de septembre 2020, la rente de Sonatrach  dépendant de facteurs exogènes qui lui échappent totalement devra revoir son management stratégique pour  réduire ses couts.

Pour atténuer la chute des réserves de change, le professeur propose trois solutions. La première solution est de recourir à l’emprunt extérieur même ciblé. Dans la conjoncture actuelle où la majorité des pays et des banques souffrent de crise de liquidité c’est presque une impossibilité sauf auprès de certaines banques privées mais à des taux d’intérêts excessifs et supposant des garanties. La deuxième solution,  est d’attirer l’investissement direct étranger : nous sommes dans le même scénario d’autant plus que selon la majorité des rapports internationaux de 2019, l’économie algérienne dans l’indice des libertés économiques est classée vers les derniers pays ( bureaucratie, système financier sclérosé, corruption ) , la seule garantie de l’Etat algérien sont les réserves de change en voie d’épuisement (moins de 60 milliards de dollars en mars 2020). La troisième solution,  est de rapatrier les fuites de capitaux à l’étranger. Il faut être réaliste et distinguer les capitaux investis en biens réels visibles des capitaux dans des paradis fiscaux investis dans des obligations anonymes. Pour ce dernier cas, explique le professeur, c’est presque une impossibilité. Pour le premier cas cela demandera des procédures judiciaires longues de plusieurs années sous réserve de collaboration étroite des pays concernés.

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