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Epidémie du COVID 19 : près d’un milliard de personnes confinées, situation dramatique en Italie

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Elections reportées, postes-frontières désertés et, de Rome à New York en passant par Paris, près d’un milliard de personnes confinées chez elles : le nouveau coronavirus avait déjà fait 12.000 morts samedi et paralysait une grande partie de la planète.

Pays le plus touché du monde avec déjà près de 5.000 morts, l’Italie a dépassé samedi les 800 décès sur une journée, un nouveau sombre record. 

La pandémie y avait fait sa première victime il y a tout juste un mois. Première sur le Vieux Continent à avoir ensuite ordonné le confinement de toute sa population, l’Italie a encore renforcé ses mesures ce week-end, annonçant l’arrêt de « toute activité de production non essentielle » et fermant au public tous les parcs. 

Les convalescents « sont tous épuisés », a confié un infirmier, Gianluca Pupulin, dans un hôtel réquisitionné pour des soins près de Bergame, dans le nord de l’Italie.  « Je reste à la maison » est devenu le nouveau mot d’ordre des Italiens, qui depuis le 10 mars se mettent au balcon ou à la fenêtre pour chanter ou applaudir le personnel soignant, depuis imités à Paris, Madrid ou Sarajevo.

Aux Etats-Unis, les mesures de confinement pour tenter de limiter la propagation du coronavirus se succédaient désormais rapidement.  Après la Californie, New York et l’Illinois, l’Etat du New Jersey a ordonné samedi à ses habitants de rester chez eux. D’autres Etats recommandaient le confinement et d’éviter les regroupements. Même si Donald Trump a écarté la perspective d’un confinement généralisé, plus d’un tiers des Américains s’adaptaient donc à la vie sous des degrés différents d’isolement. 

Environ 100 millions étaient claquemurés chez eux, notamment dans les trois plus grandes villes du pays d’ordinaire débordantes de vie : New York, Los Angeles et Chicago. « Il s’agit d’un ennemi invisible. Mais nous serons victorieux », a déclaré le président américain au cours d’une conférence de presse à la Maison Blanche pour informer sur la pandémie, qui a causé plus de 280 décès aux Etats-Unis et touchait samedi plus 24.000 personnes.  « Alors restons chez nous, et sauvons des vies ».  A ses côtés, le vice-président Mike Pence a annoncé que son épouse et lui allaient se faire tester samedi, après le test positif d’un de ses collaborateurs, avec qui ni lui ni Donald Trump n’ont toutefois été en « contact direct ». 

La FDA, l’organisme fédéral qui supervise la commercialisation des médicaments aux Etats-Unis, a de son côté approuvé un test qui pourra être pratiqué chez le médecin traitant et donner un résultat dans les 45 minutes. 

D’ordinaire bondé, le poste-frontière d’El Paso, au Texas, était pratiquement désert samedi après l’annonce la veille selon laquelle Washington allait fermer ses frontières avec le Mexique -comme avec le Canada- pour tous les voyages non essentiels. 

Le bilan mondial a dépassé les 12.000 morts samedi. Et plus de 900 millions de personnes dans environ 35 pays étaient appelées à rester chez elles, selon une base de données tenue par l’AFP.  La plupart – environ 600 millions de personnes dans 22 pays – faisaient l’objet d’un confinement obligatoire, comme en France et en Italie, ou encore en Tunisie à partir de dimanche. Les autres étaient soumises à un couvre-feu, une quarantaine ou à des appels non coercitifs à ne pas sortir de chez soi (comme en Iran).

Les mesures de quarantaine s’étendaient en Amérique latine. Après l’Argentine, la Bolivie devait suivre dimanche, et l’élection présidentielle prévue pour le 3 mai dans ce pays a été reportée sine die samedi.  

Dès mardi, la Colombie ou encore l’Etat brésilien de Sao Paulo imposeront à leur tour des mesures de quarantaine. 

La Suisse a de son côté interdit tout rassemblement de plus de cinq personnes, mais écarté tout confinement. 

Le Royaume-Uni a considérablement renforcé vendredi sa riposte face à la pandémie, ordonnant la fermeture des pubs, restaurants, cinémas et salles de sports. La célèbre place de Picadilly Circus était inhabituellement vide samedi.

La Roumanie a interdit samedi l’accès à son territoire à la plupart des étrangers et c’est avec les visages recouverts de masques de protection et les mains gantées que le nouveau gouvernement slovaque a prêté serment le même jour.

La liste des pays touchés s’allonge sans cesse : un premier décès a été recensé samedi en Finlande et un autre sur l’île Maurice, portant à 26 le nombre des morts sur le continent africain. 

Blagues, rencontres en ligne et gestes tendres : certains cherchaient à travers le monde à adoucir l’épreuve du confinement. Comme au Liban, où trois étudiants ont eu l’idée d’utiliser un drone pour envoyer des fleurs samedi, à l’occasion de la fête des mères enfermées chez elles. « J’ai pensé à quelque chose qui permettrait aux gens de rendre leur mère heureuse de la manière la plus sûre », a expliqué à l’AFP dans la région de Jounieh, au nord de Beyrouth, Christopher Ibrahim, 18 ans, un masque sur le visage.

Aux malades et aux morts s’ajoutent désormais les autres victimes de la pandémie : les chômeurs, travailleurs licenciés ou indépendants privés de ressources.  Jusqu’à 25 millions d’emplois sont menacés en l’absence de réponse coordonnée à l’échelle internationale, a averti l’Organisation internationale du travail.

Face à cette « situation d’urgence exceptionnelle », l’Allemagne s’apprête à adopter lundi un plan d’aide économique sans précédent depuis la Deuxième guerre mondiale, en mettant un total de 822 milliards d’euros de prêts à disposition, selon un projet de loi dont l’AFP s’est procuré samedi une copie.  Autre fait impensable il y a encore un mois, la Commission européenne a validé samedi le plan français de soutien à ses entreprises, via des garanties accordées aux prêts.  Dans le même ordre d’idées, l’UE a annoncé vendredi une suspension inédite des des règles de discipline budgétaire, pour permettre aux Etats membres de contrer le ralentissement économique. De l’autre côté de l’Atlantique, les sénateurs américains et la Maison Blanche négociaient samedi un gigantesque plan d’aide qui devrait dépasser les 1.000 milliards de dollars. 

Le monde des sports était aussi durement frappé, avec déjà de nombreuses annulations. Et les appels au report des jeux Olympiques prévus à Tokyo pour fin juillet-début août se multipliaient. 

Afp

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