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Des entreprises publiques et privées refusent de réintégrer d’ex-détenus du Hirak

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Des entreprises publiques et privées refusent de réintégrer dans leurs postes d’emploi des ex-détenus du Hirak, a fait savoir lundi 2 mars 2020, Kaci Tansaout, coordinateur national du Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

« D’anciens détenus sont dans une situation très précaire. Leurs familles ont souffert durant leur détention. Leur situation n’a pas changé. Il y a une raison à cela : les entreprises publiques et privées refusent de les reprendre, s’ils ne peuvent pas présenter de jugement final de leur verdict. Par exemple, Brahim Daouadji, détenu de Mostaganem, bataille ferme avec la direction de l’éducation de sa wilaya pour être réinstallé dans son poste, mais sans résultat à ce jour. Il en est de même pour Kamel Ould Ali, employé aux Impôts de Tizi Ouzou. Seul Khebani Abdelbasset, cuisinier à la wilaya de Tizi Ouzou, a pu reprendre du service. De nombreux ex-détenus connaissent cette même situation désagréable, après leur libération. Nous devons tout faire pour qu’ils soient réhabilités et retrouvent leurs emplois et leur dignité », a-t-il signalé dans un entretien accordé au journal El Watan d’aujourd’hui.

Des manifestants poursuivis pour « utilisation de téléphones portables pour communiquer via des lives »

Sur les arrestations lors des marches du premier anniversaire du Hirak, Kaci Tansaout a indiqué : « Effectivement, il y a eu plusieurs arrestations vendredi et samedi derniers, jour de la célébration de l’an I du Hirak. Si des manifestants ont été relâchés, deux d’entre eux (une jeune fille d’origine franco-algérienne et un enseignant de Bordj Menaïel, Boumerdès) ont été placés en détention préventive à la prison d’El Harrach ».

Selon lui : « Les chefs d’inculpation sont : incitation à attroupement non armé et utilisation d’un téléphone portable pour communiquer avec des personnes via des lives (Facebook). »

« Il faut préciser que les procès des manifestants arrêtés ces derniers mois se poursuivent. Dernièrement, le tribunal de Baïnem (Bab El Oued) a condamné 21 manifestants arrêtés lors de la première marche nocturne (20 novembre 2019) à une amende de 50 000 Da. Des détenus de la prison d’El Harrach, Saïd Madi, Kamel Ouarab et Oussaidene Ahmed ont été remis en liberté. Ils sont condamnés à 6 mois de prison, dont 4 mois ferme et 2 mois de sursis. Ils quittent la prison après avoir purgé leur peine. Yacine El Ouareth et Toufik Kerfa, incarcérés aussi dans la même prison, ont été libérés après avoir purgé leur peine d’emprisonnement de 3 mois. Ils ont été arrêtés le 24 novembre 2019 (marche nocturne à Alger) et condamnés à un an de prison ferme par le tribunal de Bab El Oued, puis à 3 mois de prison ferme lors du procès en appel à la cour du Ruisseau. Je tiens aussi à parler du cas de deux détenus, Saeddine Youcef Islam et Zouhir Houari, poursuivis dans l’affaire du policier qui a gazé des manifestants à la Grande-Poste le 17 mai 2019. Après une harassante bataille juridique, leur affaire est requalifiée de criminelle à correctionnelle… », a-t-il détaillé.

1345 manifestants ont fait l’objet de poursuites judiciaires

Sur le nombre de détenus d’opinion et politique encore en prison, le coordinateur du CNLD a indiqué : « Soyons clair, nous ne disposons pas de chiffres exacts sur les détentions arbitraires. Nous recevons régulièrement des informations sur des détenus par l’intermédiaire de leurs codétenus ou leurs avocats. Nous savons que des procès sont programmés, cette semaine et l’autre… Nous allons faire cette semaine le décompte avec l’aide des avocats. Il y a un manque d’informations effarant sur les détentions. »

Selon El Watan du 8 février, le coordinateur du CNLD avait fait état de « 142 détenus d’opinion et politiques (à travers le territoire national) encore en détention et de 1345 poursuites judiciaires, toutes liées au hirak. »

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