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Réserves d’or détenues par l’Algérie: Transformer la richesse virtuelle des réserves de change en richesses réelles

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Selon le dernier rapport du Conseil Mondial de l’Or (WGC) publié  en janvier 2020, reprenant le classement des pays de la région MENA (Moyen Orient, Afrique du Nord) en terme de réserves d’or, l’Algérie est classée en 3ème position l’Algérie vient après l’Arabie Saoudite et le Liban avec des réserves d’or s’élevant à 173,6 tonnes, le même volume qu’en 2009.

1.En tête du classement mondial, ce sont les États-Unis d’Amérique qui restent indétrônables avec des réserves d’or estimées à 8.133,5 tonnes. Les USA sont suivis par l’Allemagne qui avec 3.370 tonnes puis par l’Italie qui détient 2.452 tonnes. La France a une réserve qui s’élève à 2.436 tonnes. La Russie se positionne à la 5e place en ce début d’année 2020 portant ses réserves totales à 2.270,56, (73 millions d’onces),   renforçant  ses réserves d’or monétaire de 159 tonnes en 2019,  tandis que la Chine avec des réserves d’or estimées à pas moins de 1.948 tonnes,( 62,64 millions d’onces) se classe dans  le top 6 mondial ayant  acquis en 2019 environ 100 tonnes d’or. L’Algérie est  suivie par la Libye avec 116,6 tonnes,  par l’Irak avec 96,3 tonnes puis l’Egypte qui détient une réserve aurifère estimée à 79 tonnes. Le World Gold Council dans ses Perspectives 2020  s’est penché sur les 4 scénarios macro-économiques d’Oxford Economics, qui comprennent une décélération mondiale, une récession initiée par les États-Unis, un ralentissement plus prononcé en Chine ou une amélioration de l’économie des marchés émergents.  Les banques centrales du monde ont activement acheté de l’or pour leurs réserves en 2019, i s’étant  accru de 12% entre janvier et septembre 2019.   Le WGC s’attend à voir les grandes dynamiques, qui ont démarré durant ces dernières années être toujours présentes cette année 2020. En particulier,  que les incertitudes financières et politiques combinées avec les taux bas sont susceptibles de doper la demande d’investissement pour l’or ». Les achats nets d’or des banques centrales devraient rester robustes, les investisseurs, et notamment les banques centrales, devant  faire face à davantage de risques géopolitiques, tandis que ceux qui étaient déjà présents devraient persister au lieu d’être résolus. Toujours selon le World Gold Council dans son rapport 2020,  historiquement, lorsque les taux réels sont négatifs, le rendement mensuel de l’or est 2 fois supérieur à sa moyenne historique.

2.Pour l’Algérie,  dans plusieurs contributions parues entre 2009/ 2017( voir mebtoul-première contribution)   suite aux  différents rapports du CMO, je notais que l’Algérie déjà en 2009, était classée à la 22ème place mondiale, avec le même volume de 173,6 tonnes d’or et toujours avec  le même montant en janvier 2020. Pour déterminer la valeur intrinsèque du lingot de un (1)  kilogramme d’or, il faut multiplier le prix de l’once d’or par 32,15, puis appliquer le taux de change euro/dollar.  Le 23 janvier 2020, l’once d’or est coté   à environ (variant selon la qualité) à 1574,56 l’once  et 50,529  dollars le kg  avec une appréciation   depuis 2018,   puisque la cotation était le 08 février 2018 l’once d’or est coté à 1. 314,10, dollars, donnant en moyenne pour l’Algérie de 8,77 milliards de dollars  soit en moyenne 14%  des réserves de change fin 2019 clôturées entre  60/62 milliards de dollars.  Où est la production additionnelle de la mine d’or d’Amesmessa ? Face à ces données récentes l’opinion algérienne a besoin d’être éclairée, sur la situation du stock de réserves algériennes d’or, qui n’a pas bougé depuis 2009, alors que l’Algérie s’est lancée dans l’exploitation d’un gisement d’or à Amesmessa devant éviter de mauvaises interprétations. La société productrice d’or est une entreprise qui peut soit vendre à la Banque d’Algérie pour accroitre son stock d’or, soit l’exporter ou la vendre directement aux bijoutiers. Il semblerait que la première option ait été écartée. puisque le stock d’or est resté inchangé depuis 2009. Rappelons que le 30 janvier 2010 dans une déclaration à l’APS le directeur général de l’entreprise d’exploitation des mines d’or (ENOR) avait déclaré officiellement : « Le gisement d’Amesmessa, situé à 460 km à l’Ouest de Tamanrasset, va bénéficier d’un plan de développement avec pour objectif de hausser graduellement sa production aurifère à trois tonnes d’or annuellement. Et pour cette période, s’agissant des exportations de l’entreprise entre 2009/2010, elles ont été de l’ordre de 848,49 kg d’or, tandis que le marché local a consommé seulement 208,78 kg d’or. En février 2018 selon le Ministre de l’Industrie  et des Mines de l‘époque, l’Entreprise d’exploitation des mines d’or « ENOR » (filiale du groupe Sonatrach) devait connaître en 2018, une production aurifère qui devrait atteindre 286kg, soit une importante régression de plus de 560 kg par rapport à 2009/2010.

3.Cette situation de l’ENOR  explique le déficit structurel entre 2010/2019 qui normalement aurait du générer des profits où face à des déclarations contradictoires  de responsables au plus haut niveau,  un audit de cette entreprise  s’avère nécessaire. Cependant, il faut éviter toute mauvaise interprétation et préciser que le stock d’or ou les devises d’une manière générale ne créent pas de richesses, étant un moyen d’échange. Autrefois, les tribus d’Australie utilisaient les barres de sel du fait de sa rareté comme moyen d’échange. Au contraire la thésaurisation et la spéculation dans les valeurs refuges comme l’or, certaines devises ou certaines matières premières est nocive à toute économie. Avoir des réserves de change en devises ou en or est ne traduit pas forcément la richesse d’une Nation. Il existe des pays ayant peu ou pas de réserves de change détenues par les banques centrales mais connaissant un important développement, le capital argent ayant été transformé en capital productif. C’est une condition nécessaire mais pas suffisante pour sécuriser l’investissement et surtout pour des pays rentiers éviter un dérapage plus important de la valeur du dinar par rapport aux devises où existe une corrélation d’environ 70% entre la valeur actuelle du dinar, et ce stock de devises via la rente des hydrocarbures.

En résumé, posséder un important stock d’or ou d’importantes réserves de change surtout, si cela  ne provient  pas de la création réelle de valeur mais d’une rente,  c’est loin donc d’être une condition suffisante d’un développement durable. Le problème central pour l’Algérie est de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle passant par un développement hors hydrocarbures se fondant sur l’entreprise créatrice de richesses, le tout conditionné par une nouvelle gouvernance et la valorisation du savoir.

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