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Chitour : « l’université algérienne est à la croisée des chemins »

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Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Chems-Eddine Chitour a appelé, dimanche à Alger, à hisser la recherche scientifique au niveau des standards internationaux pour consolider la présence de l’université algérienne dans le paysage scientifique et culturel mondial.

Présidant la cérémonie d’installation des membres de la Conférence nationale des établissements publics à caractère scientifique et technologique au siège du ministère, M. Chitour a estimé que l’université algérienne est à la croisée des chemins aujourd’hui, ajoutant que son absence au niveau international en raison de sa faible performance l’empêche d’être un levier du développement durable du pays.

« La responsabilité de la promotion de l’université au vu de l’importance de son rôle pour l’avenir du pays, n’incombe pas uniquement aux pouvoirs publics mais à la communauté universitaire dans son ensemble », a ajouté le ministre dans ce sens.

Face à l’absence du paysage intellectuel et culturel mondial, le ministre a insisté sur l’impératif de « pallier cette situation à travers le travail sérieux et la rigueur comme seuls et uniques critères de réussite ».

Soulignant « l’intérêt suprême qu’accorde son département à l’enseignant universitaire et à son rôle dans les différents domaines de recherche, notamment appliqués », M. Chitour a affirmé que « l’administration de l’université doit être au service de l’enseignant ».

Réorganisation et restructuration de l’université algérienne

Il a indiqué, à ce titre, que « tous les moyens seront offerts à l’enseignant universitaire à travers la réorganisation et la restructuration de l’université algérienne sur les plans administratif, académique et scientifique », ajoutant que le président du Conseil scientifique « aura une totale responsabilité morale et scientifique dans la promotion du niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au sein de l’université ».

S’agissant de la Conférence nationale des établissements publics à caractère scientifique et technologique, installée aujourd’hui, le ministre a précisé que « cette instance aura une totale liberté de décisions », faisant savoir que « le plus important pour l’heure est de faire évoluer la recherche scientifique en Algérie du stade théorique à la pratique et de permettre aux universités algériennes d’être à la hauteur des missions qui leur sont confiées, notamment en termes de valorisation de la recherche scientifique, quel qu’en soit le domaine ».

Dans ce contexte, le ministre a prôné la valorisation des thèses de fin d’études sur le terrain pour que l’université algérienne « puisse avoir, d’abord, une autonomie en matière de recherche scientifique ».

« A partir de l’année prochaine, l’université n’importera plus de produits chimiques, fabriqués par des start-ups algériennes », a-t-il soutenu exhortant « les chercheurs à travailler sur des projets structurels, dans un premier temps afin de réduire l’importation qui coûte au trésor public entre 200 et 300 millions DA ».

Un brevet d’invention sanctionnera la meilleure invention

Le ministre a indiqué qu’un brevet d’invention sanctionnera la meilleure invention lors d’un salon qui sera organisé à la fin de chaque année universitaire pour l’encouragement de la recherche scientifique, ajoutant que les lauréats seront dotés des moyens matériels nécessaires à la commercialisation de leurs inventions.

Concernant les publications scientifiques en Algérie, le ministre a déploré l’absence de « vision claire » dans ce domaine, affirmant que son secteur s’attellera à permettre à toutes les universités de publier 5 à 6 revues scientifiques de haut niveau.

Par ailleurs, le ministre a annoncé des sessions de formation au profit des « petits génies » parmi les élèves du lycée des mathématiques de Kouba outre la relance des Olympiades des mathématiques en vue de revaloriser cette matière en Algérie.

Conférence nationale des établissements de recherche à caractère scientifique et technologique

L’installation de la Conférence nationale des établissements de recherche à caractère scientifique et technologique, regroupant 60 enseignants chercheurs dans les différents domaines, intervient en application du décret exécutif n 213-19 du 30 juillet 2019, fixant les missions de cette Conférence.

Présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, cette Conférence aura un rôle majeur dans la mise en oeuvre de la politique nationale, en particulier les programmes en partenariat avec le secteur socio-économique, ou encore ceux pouvant faire l’objet de valorisation des résultats de la recherche, d’innovation et de transfert technologique.

Le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique mise beaucoup sur cet organe pour identifier les moyens qui permettront le développement de la coopération inter-établissements de recherche nationaux et internationaux et d’un réseau national de l’information scientifique et technique.

L’Etat accorde de l’importance au domaine de la recherche scientifique à travers la création de 36 établissements publics à caractère scientifique et technologique du secteur de l’enseignement supérieur et d’autres relevant à d’autre secteurs comptant plus de 2600 chercheurs permanents, ainsi que près de 3100 membres du personnel de soutien à la recherche.

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