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Le pétrole entame l’année en hausse, dopé par les craintes d’un embrasement au Moyen-Orient

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Les cours du pétrole ont vivement bondi vendredi après la mort à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani, tué dans un raid américain qui fait craindre aux marchés une escalade dans la région et une perturbation de l’offre d’or noir dans le monde.

Le baril de Brent coté à Londres a clôturé en hausse de 3,64%, à 68,66 dollars son plus haut niveau depuis septembre -, tandis que le baril de WTI la référence à New York, s’est apprécié de 3,2%, à 63,03 dollars, un niveau plus vu depuis mai.

Qassem Soleimani et un dirigeant pro-iranien ont été tués tôt vendredi dans un raid américain à Bagdad, trois jours après une attaque inédite contre l’ambassade des États-Unis.

Ce raid de l’armée américaine a suscité les appels à la « vengeance » de l’Iran et a attisé les craintes d’un conflit ouvert entre Washington et Téhéran.
Les investisseurs craignent que l’Iran ne réplique « en visant des installations pétrolières ou des infrastructures de transport dans la région« , a expliqué auprès de l’AFP Thina Margrethe Saltvedt, analyste pour Nordea Markets.

Plus que des craintes de perturbations en Iran, dont les exportations d’or noir sont déjà sous embargo américain, c’est la possibilité d’un conflit plus large qui toucherait « l’Irak, l’Arabie saoudite et d’autres pays » qui inquiète les marchés, a renchéri Cailin Birch, pour The Economist Intelligence Unit. Mais, selon elle, « une véritable guerre entre les États-Unis et l’Iran est peu probable » même si ces nouvelles tensions vont compliquer le dialogue entre les deux pays. « Le plus gros risque est de voir Téhéran s’attaquer aux flux de navires dans le détroit d’Ormuz« , par où circule un tiers du brut transitant par voie maritime dans le monde, a estimé pour sa part Bart Melek, spécialiste des matières premières pour TD Securities.

Le marché pétrolier avait ces derniers jours peu réagi à la situation irakienne, des analystes estimant alors que l’offre de pétrole n’était pas encore menacée.

Vendredi, le ministre du pétrole irakien a d’ailleurs voulu se montrer rassurant en affirmant que la production du pays était normale, a rapporté l’agence Bloomberg.

Pour l’instant, la hausse est donc avant tout alimentée par les craintes d’escalade et non par une quelconque perturbation de l’offre d’or noir. Mais le marché est d’autant plus sensible aux tensions au Moyen-Orient qu' »il se souvient très bien de l’attaque de drone surprise en Arabie saoudite à l’automne« , a rappelé Thina Margrethe Saltvedt.

A la mi-septembre, une attaque sur des installations pétrolières saoudiennes avait réduit de moitié la production du pays, faisant bondir les cours de presque 15% en une seule journée.

Le marché « a peur que quelque chose de similaire puisse avoir un impact massif sur l’offre et les prix« , a ajouté Mme Saltvedt.
Par ailleurs, ce bond des cours intervient dans un contexte où ceux-ci ont récemment été portés par « les baisses de production de l’Opep » décidées en décembre, par « des données macroéconomiques solides aux États-Unis » et par l’apaisement des tensions sino-américaines, susceptibles de « soutenir la demande de pétrole à moyen terme« , a relevé Carlo Alberto De Casa, analyste pour ActivTrades.

Le bond des prix de l’or noir a aussi été alimenté vendredi par le plongeon des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernière, de 11,5 millions de barils, alimentée entre autres par un bond des exportations américaines à un niveau record.

Afp

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