Le PDG d’Algérie Télécom Mohammed Anouar Benabdelouahad a révélé, dimanche 29 décembre dans un entretien à l’agence officielle, le poids de la masse salariale sur l’opérateur public, ce qui l’empêche de se développer et offrir de meilleures prestations de services à ses clients notamment un haut débit internet.
Le PDG d’AT a expliqué que l’actuel chiffre d’affaires « ne laisse pas de marge de manœuvre à l’entreprise pour faire de la recherche et du développement, pour baisser le prix de ses offres et services et pour mettre en place un système de gestion de performance », notant que « le pourcentage qui devait être dédié à la recherche et développement est consommé par la masse salariale ».
« Notre entreprise, qui emploie plus de 20.000 travailleurs, est tenue ainsi de maîtriser les charges actuelles, dont la masse salariale avoisine 40 % de son chiffre d’affaires alors que les standards mondiaux en la matière sont de l’ordre de 7% », a-t-il expliqué.
Le PDG d’AT ambitionne de doubler le chiffres d’affaires de l’entreprise sur les quatre années à venir. « Nous comptons doubler le chiffre d’affaires d’AT durant les quatre prochaines années », a déclaré M. Benabdelouahad, relevant que « ce chiffre, qui était de 750 millions de dollars il y a 10 ans, n’a pas assez évolué, n’atteignant que 997 millions de dollars en 2019 ».
Selon lui, pour qu’Algérie Télécom atteigne cet objectif, elle doit moderniser les 4 maillons de son réseau dont le réseau transport national en fibre optique avec plus de 172.000 km exploitées, mettant l’entreprise dans une « situation confortable » en matière de déploiement local, a-t-il relevé.
La modernisation touche aussi le réseau de transport international à travers ses nouveaux câbles (Medex et Orval/Arval lancés en 2019) augmentant ainsi la capacité de la bande passante de 1.5 Tbps (Térabit par seconde) à 6 Tbps extensible à 40Tbps.
Il s’agit aussi de moderniser son réseau IP au courant du premier semestre 2020 et son réseau de distribution du « dernier kilomètre » (liaison jusqu’à l’abonné).
Benabdelouahad a fait savoir que pour augmenter son chiffre d’affaires, l’entreprise doit encore baisser ses tarifs en maîtrisant les coûts de ses investissements, projetant ainsi de conquérir de nouveaux segments de marché à travers notamment la prise en charge de quelques activités comme celle qui a trait à la sous-traitance relatif au dernier kilomètre de son réseau, ouvert actuellement à l’investisseur privé.
« Nous allons utiliser nos propres moyens pour la prise en charge de ce dernier kilomètre et pourquoi pas, créer plus tard, une filiale relatif à ce réseau d’accès », a-t-il indiqué, ajoutant que certains sous-traitants « ne respectent plus le cahier des charges d’Algérie Télécom, ce qui influe sur la qualité de service, provoquant, ainsi, un taux de dérangement élevé ».
« Face à cette situation, l’entreprise va, dorénavant, être intransigeante avec ces sous-traitants, allant même jusqu’à résilier leur contrat », a-t-il averti.