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SNC-Lavalin soupçonnée de versement douteux à destination de l’Algérie

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La firme canadienne SNC-Lavalin est soupçonnée d’avoir fait un versement « douteux » de 7,5 millions de dollars à destination de l’Algérie.

Par le passé, SNC-Lavalin a été accusé de verser des pots-de-vin pour avoir des marchés en Algérie.

Selon le quotidien québécois « Le Journal de Montréal » qui a rapporté vebdredi l’information : « En plus d’avoir payé des pots-de-vin pour obtenir des contrats en Libye, SNC-Lavalin aurait également fait un versement douteux de 7,5 millions de dollars à destination de l’Algérie, révèlent des documents consultés par notre Bureau d’enquête ».

« Selon des documents présentés lors du procès de l’ex-vice-président de SNC Sami Bebawi, l’entreprise a déposé cette somme dans le compte d’une compagnie coquille au Panama. Ces 7,5 M$ servaient à rémunérer secrètement deux cadres, soit Raymond Fortin, présenté comme le directeur de SNC-Lavalin en Algérie, et Sami Bebawi », a précisé le quotidien québécois.

« C’était une rémunération exceptionnelle versée par SNC-Lavalin à un de ses directeurs », a expliqué le banquier Hervé Siegrist, lors d’un interrogatoire par les autorités suisses en 2012 qui a été divulgué au procès de Bebawi, cité par la même source.

Sami Bebawi, selon le même média, a été reconnu coupable, dimanche, de cinq chefs de fraude et de corruption relativement au versement de pots-de-vin en Libye.

« L’argent qui lui avait été fourni par SNC-Lavalin pour le versement des pots-de-vin en Libye a transité par une société-écran, de la même façon que les sommes à destination de l’Algérie », a expliqué Le Journal de Montréal, ajoutant que que « la date du versement à la société panaméenne Salomé Associates Corp. n’est pas précisée dans les documents de la cour. »

La façon dont ont circulé les 7,5 M$ aurait été imaginée  par un fiscaliste canadien du nom de Constantine Kyres », selon le banquier Siegrist, dont le témoignage soulève plusieurs questions sur les activités de SNC-Lavalin en Algérie.

Siegrist a révélé que « Sami Bebawi lui aurait présenté Farid Bedjaoui, un homme d’affaires algérien, diplômé de HEC Montréal, très proche des hautes sphères du pouvoir algérien ». Bedjaoui a été éclaboussé par le scandale de Sonatrach.

Pas de retour d’ascenseur

« Siegrist a expliqué aux enquêteurs suisses qu’éventuellement, Bebawi et Bedjaoui se seraient querellés pour un ‘retour d’ascenseur’ en Chine qui n’est jamais venu », a rapporté le quotidien québécois, ajoutant que « la thèse de la corruption en Algérie est également appuyée par le témoignage de l’ancien cadre de SNC, Riadh Ben Aïssa, au procès de Bebawi. »

Selon la même source « Ben Aïssa a affirmé que Sami Bebawi l’aurait convoqué au Caire, en Égypte, à la fin des années 1990. Il lui aurait alors dit vouloir instaurer en Libye un système similaire à celui déjà existant en Algérie pour SNC-Lavalin. »

« Ce système était basé sur le versement de bonus secrets pour les cadres, selon Ben Aïssa. Les pots-de-vin ont commencé à être versés en Libye peu de temps après cette rencontre », a conclu Le Journal de Montréal.

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