Accueilla deuxPrésidentielle/Soufiane Djilali : Des dérapages ne sont pas à exclure

Présidentielle/Soufiane Djilali : Des dérapages ne sont pas à exclure

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Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, craint qu’il y ait des dérapages le jour du scrutin prévu pour le 12 décembre, a-t-il confié à El Watan.

Dès lors que le pouvoir avait annoncé ces élections, il était décidé à aller jusqu’au bout de sa logique malgré la forte opposition du hirak. Les deux volontés sont alors entrées en confrontation. La grande crainte est qu’il y ait des dérapages le jour du scrutin, ce qui n’est pas à exclure.

L’homme politique parle même de possible « désordre chaotique », le pouvoir ayant montré « une grande incompétence, à tel point que l’on se demande parfois s’il n’aggrave pas la situation volontairement ». Incapable d’opérer les mutations exigées par le Hirak, le pouvoir n’a pas été convaincant dans ses prises de décision, lançant sans cesse des signaux contradictoires aux citoyens, déplore-t-il.

« Aller à l’élection présidentielle dans ce climat aggravera la crise. En plus, si l’on devait se fier aux rumeurs persistantes sur le choix du futur Président, il faudrait s’attendre à une immense désapprobation populaire. »

Pour lui, il est évident que la préoccupation de l’institution militaire est de rester « maîtresse du jeu ». Ainsi, « elle n’aurait pas trouvé mieux que de remettre en selle le RND et le FLN, symboles du régime honni », s’indigne Djilali pour qui cela ne présage rien de bon.

Fausses divisions

À ce titre, il fait le constat d’un rejet des citoyens pour la campagne électoral et tout le laisse croire que « certaines franges populaires s’apprêtent à faire entendre leur refus le jour du scrutin ». Il regrette cependant les tentatives de division du Hirak par le pouvoir, en introduisant le « virus idéologique et ethnique », évoquant la stigmatisation de la Kabylie par « des apprentis sorciers », la dichotomie conceptuelle zouave/badissi et l’introduction de l’idée que des citoyens sont contre l’armée grâce à des « manifestations artificielles ».

Tout en rejetant ces fausses divisions, Djilali n’écarte pas « la pluralité des idées », mais « les partis politiques ont souffert du manque d’engagement des concitoyens ». En effet, en-dehors d’une « élite jeune, consciente et engagée », la majeure partie de la population a été indifférente aux partis, se désole le président de Jil Jadid. Même si, depuis le 22 février, ils sont de plus en plus nombreux à découvrir la politique et à s’impliquer dans la vie citoyenne. Un contexte qui pourrait favoriser le renouvellement de la classe politique, espère-t-il, à condition de sortir de l’action individuelle, « bruyante, mais inefficace » .

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