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Sous pression, l’Opep pourrait continuer à limiter sa production d’or noir

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Coincés entre un ralentissement de la croissance mondiale, des stocks abondants et des prix toujours fragiles, l’Opep et ses partenaires, réunis jeudi et vendredi à Vienne, devraient une nouvelle fois prolonger la réduction de leur niveau de production de brut.

Cette réduction, fixée à 1,2 million de barils par jour (mbj) depuis décembre 2018 par rapport au niveau d’octobre de la même année, a déjà été reconduite jusqu’en mars 2020 lors de la dernière conférence de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en juillet.

Elle pourrait être prolongée « jusqu’à juin, à l’occasion du prochain sommet« , selon Tamas Varga, analyste chez PVM, voire même « jusqu’à la fin de l’année 2020 » selon d’autres analystes comme Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

L’organisation a déjà envoyé un signal fort : sa commission économique a indiqué jeudi dernier que le marché du pétrole serait « équilibré » en cas de maintien en 2020 des limitations actuelles de production.

Le contexte économique mondial invite les pays du cartel à la prudence : la guerre commerciale pèse sur la croissance chinoise, très gourmande en pétrole, tandis que celle de l’Europe, autre zone de forte demande, reste faible.

Les niveaux de production des pays non-OPEP battent des records: les États-Unis, premier producteur mondial depuis 2018, extraient de grandes quantités de pétrole de schiste, le Brésil et le Canada ont également augmenté leur production et d’autres comme la Norvège projettent de le faire.

De plus, les États-Unis disposent de stocks énormes, de l’ordre de 452 millions de barils, selon les derniers chiffres publiés mercredi dernier par l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA).

Cette offre pléthorique d’or noir restreint la marge de manœuvre de l’OPEP qui, selon les analystes, n’a d’autre choix que de faire le dos rond afin d’assurer son objectif de maintenir « des prix équitables et stables aux producteurs » – sa mission déclarée.

Les cours sont relativement stables depuis la précédente réunion, tournant autour des 60 dollars le baril pour le Brent la référence européenne -, hormis un pic en septembre à la suite des attaques contre des installations pétrolières saoudiennes.

Si ce niveau semble confortable pour la Russie – son budget 2019 est calculé sur la base d’environ 42 dollars le baril -, il est trop faible pour d’autres comme l’Arabie saoudite dont le budget nécessiterait un cours bien plus élevé, et ce malgré un coût de production parmi les plus faibles du globe.

En amont du sommet, les doutes planent surtout sur la position de la Russie. Le deuxième producteur de pétrole mondial, avec qui l’OPEP est associée depuis fin 2016 via l’accord OPEP+, a soufflé le chaud et le froid ces dernières semaines.

La Russie dépasse régulièrement ses limites de production imposées par l’accord, de même que l’Irak ou le Nigéria, premier producteur de pétrole d’Afrique, dont les budgets dépendent très largement du cours de l’or noir.

A l’inverse, l’Arabie saoudite fait figure de bon élève en matière de quota : elle reste en-dessous des limites et a rappelé à l’ordre ses partenaires en septembre. La réduction de la production de l’OPEP, et donc sa stratégie, « repose sur les épaules saoudiennes« , résume M. Lipow.

Le Royaume pourrait vouloir « aller plus loin dans les coupes« , estime Neil Wilson, analyste de Markets.com, pour maximiser les revenus de l’introduction en Bourse de la compagnie pétrolière nationale, Aramco, prévue ce mois-ci.

L’opération a été décalée à plusieurs reprises et se ferait à un niveau de valorisation plus faible qu’espéré initialement, autour de 1.700 milliards de dollars.

Les attaques contre certaines de ses installations en septembre, revendiquées par les rebelles du Yémen, ont mis en lumière sa vulnérabilité – les capacités de production ont été un temps divisées par deux – et ravivé les tensions avec Téhéran, accusé par Ryad de « parrainer » ces attaques.

Afp

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