Accueilla deuxPrésidentielle : Quand les prétendants content fleurette au "Grand Sud"

Présidentielle : Quand les prétendants content fleurette au « Grand Sud »

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Le Sud algérien, ses paysages féeriques et ses populations aux coutumes ancestrales, a toujours inspiré les promesses passionnées des hommes politiques briguant un réservoir électoral inexplicablement moins vide qu’ailleurs. Et les candidats à la Présidentielle n’ont pas dérogé à cette tradition.

Le Sud, le Sud, le Sud et rien d’autre. Le tien, le mien, celui qu’on veut nôtre. Des étendues sablonneuses à perte de vue parsemées d’un dixième de la population algérienne et recouvrant des gisements qui permettent au pays de réaliser 98% de ses revenus d’exportation.

Le Sud, le puits qui s’assèche, le chômeur qui prie, mais toujours cette surprenante détermination à traverser des centaines de kilomètres pour rejoindre le bureau de vote. Des taux de participation aux élections qui laissent cois : entre 60 à 70% à la Présidentielle de 2014 pour les wilayas méridionales, au-dessus de la moyenne située à 51%.

La région rêvée donc pour entamer sa campagne électorale à grands renforts de déclarations enamourées et de promesses n’engageant que la poignée de personnes comprenant le staff du candidat, des curieux et des journalistes (qui ne consacreront plus au Sahara que d’envoûtants documentaires culturels en attendant le prochain scrutin).

Cinq pinsons, cinq chansons

Le pourfendeur des importateurs, Abdelmadjid Tebboune, développera en particulier les secteurs agricole et agroalimentaire, s’il est élu. Il élèvera ainsi le Sud au rang « d’acteur principal dans la réduction de la facture d’importation », évoquant la production de sucre, de blé et d’huile. Il fera d’Adrar « une zone de transit et de libre échange avec l’Afrique » et réalisera, à cet effet, une ligne ferroviaire la reliant au Mali.

Le corbeau du Printemps noir, Ali Benflis, promet, quant à lui, de « mettre fin à l’injustice dont souffrent les régions du Sud », parlant tout de suite après de « marginalisation dans l’accès aux plus hauts postes de responsabilité ». Vers un système de quotas minimums ? Il compte, par ailleurs, bâtir un « grand pôle universitaire » à Tamanrasset ainsi qu’un pôle économique consacré aux industries de l’énergie solaire.

Le romancier nouvellement économiste, Azzedine Mihoubi, souhaite « faciliter le troc » et créer une agence nationale pour le développement du Sahara gérée par des enfants de la région. Ça promet ! Son programme poétiquement intitulé « Le rêve du désert » entend booster l’investissement au Sud, notamment dans les énergies renouvelables, et l’arrimer à sa dimension africaine. Chose surprenante, ce programme régional mentionne un « appui à la femme au foyer ».

L’islamiste parce qu’il en faut bien un, Abdelkader Bengrina, a promis de réussir le tour de force consistant à assurer « une répartition démographique équitable sur l’ensemble du territoire national, notamment le Sahara ». La concentration démographique dans le Nord a ainsi laissé un Sahara inexploité, déplore-t-il, sans préciser comment l’État procéderait pour y offrir des conditions de vie acceptables.

Le lièvre du corbeau, Abdelaziz Belaid, regrette lui aussi la marginalisation du Grand Sud, promettant de le développer dans tous les domaines. Enfin du concret ! Il a énuméré avec cette facilité propre aux hommes politiques la réalisation non pas d’une, mais de plusieurs lignes ferroviaires, ainsi que le développement de l’agriculture, de l’industrie agroalimentaire et du tourisme. Tout un programme.

Un début de campagne qui promet une campagne riche en promesses, à défaut de réelles indications sur les solutions réalisables.

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