AccueilénergieHydrocarbures : "Pas avec une loi qu'on en découvrira plus" (Attar)

Hydrocarbures : « Pas avec une loi qu’on en découvrira plus » (Attar)

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L’expert en énergie Abdelmadjid Attar a indiqué, ce dimanche, que « ce n’est pas en faisant une loi qu’on va découvrir plus » d’hydrocarbures.

« Le gros problème auquel est confrontée l’Algérie est davantage économique qu’énergétique. Avec les faibles réserves qu’on a actuellement, il faudra un beau jour donner la priorité au marché et la consommation internes, donc de ne plus tabler sur leur exportation », a expliqué l’ancien PDG de Sonatrach sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale.

Selon lui, c’est la « rente » tirée des exportations d’hydrocarbures qui est, aujourd’hui, en danger, ajoutant qu’il n’y a, par contre, pas de souci à se faire en matière d’approvisionnement énergétique interne, tout en espérant qu’on développe l’usage des énergies renouvelables et surtout l’efficacité énergétique.

« En réalité, la situation actuelle c’est la rente, donc, le problème est dans l’économie, qu’il faut absolument diversifier. Cela fait des années que tout le monde le dit, mais, le résultat est là : On est toujours à une dépendance presque totale des recettes des hydrocarbures », a-t-il relevé.

De nouveaux Hassi-Messaoud, Hassi-R’mel et Berkine, « c’est fini » 

Selon lui, ce n’est pas en calculant un pourcentage qu' »on évalue le potentiel d’un domaine minier, et ce n’est pas en faisant une loi qu’on va découvrir plus », a-t-il dit.

« Un domaine minier c’est quoi? C’est une histoire géologique. Il y a des endroits où il y a toutes les conditions favorables pour qu’il est du pétrole et il y a des endroits où il ne peut y avoir d’hydrocarbures, par exemple le Hoggar. Il y a d’autres en droits où il y a que du gaz naturel comme la partie ouest du Sahara, à quelques exceptions près et il y a des endroits où on peut rien trouver », a-t-il expliqué, ajoutant que « la seule région qui demeure vraiment inconnue, parce qu’elle est très complexe sur le plan géologique, c’est le nord du pays, qui est très complexe dans son sous-sol et en surface. On peut encore trouver du pétrole dans le nord mais pas de grands gisements ». « De nouveaux Hassi-Messaoud, Hassi-R’mel et Berkine « c’est fini » », a-t-il dit.

Des éventuels gisements énergétiques que pourraient receler les zones offshore, l’expert en énergie a estimé que « c’est possible ». Il a dit qu’il ne connaît pas bien la géologie de l’offshore. « Je connais des gens qui connaissent parfaitement l’offshore, ils disent qu’il n’y pratiquement pas de chance de découvrir du gaz et du pétrole dans notre offshore, qui est complètement différent de celui de la Tunisie, de la Libye, de l’Egypte…etc. Il ne faut pas comparer une région à une autre comme ça, et parce qu’on a trouvé en mer dans le nord du Mexique qu’on va trouver dans le golf d’Alger, d’Annaba ou de Béjaïa », a précisé M. Attar.

« Il y a des travaux, ce qui est normal. Parce qu’il faut faire des travaux, et tant qu’on n’a pas la certitudes qu’il n’y a pas d’hydrocarbures, il faut tenter », a-t-il indiqué, rappelant que jusqu’à maintenant, il n’y a que trois forages et de la sismique qui ont été fait ». Selon lui « il faut aller voir de quoi est constitué ce sous-sol », précisant qu' »on a très peu de données géologiques concrètes, c’est-à-dire, qu’on a pris des échantillons, on les a analysé…etc, mais, statistiquement et géologiquement, il y a très peu de chance d’en trouver des hydrocarbures en offshore ».

Si on a laissé croire qu’il y avait encore assez de pétrole et de gaz à exploiter, « c’était pour rassurer la population »

Démentant les propos de responsables assurant qu’il reste encore 70% du territoire encore inexplorée, M. Attar a considéré que ces derniers « racontent des histoires ». Il a expliqué que c’est « parce que j’ai passé ma vie à faire de l’exploration ».

Selon lui la baisse de la production d’hydrocarbures est « inévitables ». « Quand on a un gisement qui commence à produire, et une montée en cadence pendant 4 ou 5 ans, après c’est ce qu’on appelle le plateau, 5, 10 et 15 ans, ça dépend de la taille du gisement, puis c’est le déclin. Vous savez que Hassi R’mel et Hassi Messaoud sont en déclin. Ils produisent depuis plus de 50 ans. Même les récentes découvertes (1990), notamment, de Hassi Berkine, ça y est elles ont dépassé le plateau et sont en déclin, ce qui est naturel », a-t-il précisé.

« A partir du déclin, on utilise les nouvelles technologies pour améliorer les taux de récupération, et ce n’est pas pour produire plus mais, pour maintenir le niveau de production », a-t-il encore expliqué.

Pour lui, si on a laissé croire qu’il y avait encore assez de pétrole et de gaz à exploiter, « c’était pour rassurer la population ». « Lorsque j’ai dit le contraire, on m’a traité de ‘pétropessimiste' », a-t-il dit

Évaluant, les quantités « probables et possibles » de gaz conventionnel encore inexploitées, l’invité de la chaîne III les a estimé à environ 4.000 à 4.200 milliards de mètres cubes. Pour ce qui concerne les ressources pétrolières, il a mis en avant des quantités de 1,5 milliards de tonnes.

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