Accueilla deuxDrapeau amazigh : Indignation des avocats et familles des condamnés

Drapeau amazigh : Indignation des avocats et familles des condamnés

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Une grande indignation et déception a été ressentie hier la nuit lors de la prononciation du verdict contre les 22 détenus au tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. Les familles, les avocats et militants ont tous exprimé leur étonnement et colère contre cette sentence d’une année de prison dont 6 mois fermes contre les manifestants qui ont brandi le drapeau amazigh.

« Tous les détenus emprisonné sur le territoire national, avec chef d’inculpation de l’article 79, sont relaxés, mais aujourd’hui le principe n’est plus respecté dans ce tribunal » a regretté un avocat de la défense.

Poursuivant son étonnement, il se demande « pourquoi ce tribunal fait l’exception, pourquoi ces juges se réfèrent à des injonctions et des ordres en dehors du pouvoir judiciaire ? ». Selon lui, « le juge doit rendre justice quels que soient les sacrifices à prendre », a encore indiqué un avocat de la défense qui a promet de lutter jusqu’à la libération de la justice.

Plusieurs autres avocats de la défense, ont exprimé leur déception de la décision de la justice. « Nous nous attendions à ce qu’ils soient libérés, notamment après que les juges aient décidé de recourir à une ordonnance d’envois, mais la justice en a décidé autrement », a encore regretté un autre avocat.

La mère d’un détenu, toute émue, a souligné que « ce qui s’est passé cette nuit c’est un verdit injuste ; mon fils n’a pas tué, il n’a pas vendu de drogue ni d’armes ; il a brandi le drapeau amazigh, mais le régime a peur de cet emblème, et le combat continue », a-t-elle poursuit.

La sœur de la condamnée Samira Messouci : « ce tribunal de Sidi El Gaid est une république à part ; nous avons vu les verdicts des autres wilayas, mais ce tribunal a pris une décision à part ». Selon elle, « malgré le fait que les citoyens aient démontré leur solidarité avec les juges, ces derniers abdiquent toujours aux ordres du téléphone ».  « Nous continuerons à brandir le drapeau berbère toujours »  a-t-elle affirmé.

Nous sommes choqués par ce verdict 

Brahim Tazghart, député indépendant, a pour sa part exprimé sa colère à propos de cette sentence en indiquant qu’aujourd’hui « nous avons assisté à une honte noire dans ce tribunal, au moment où nous attendions une libération des détenus, nous avons été choqués par une décision qui ne peut être prise que dans les régimes fascistes et racistes ». « C’est un système raciste mais nous allons continuer le combat jusqu’à la mise en place d’une république démocratique » a-t-il soutenu.

Ramdane Tazibt, député du Parti des Travailleurs, a indiqué que « ce que j’ai vu aujourd’hui est un procès de régime et non des détenus », ces personnes incarcérés « n’ont pas transgressé les lois ni la Constitution ». Taazibt a considéré que la condamnation d’un jeune qui a brandi l’emblème amazigh, « est un acte arbitraire et c’est une provocation contre la révolution ». Nous savons tous que la justice ne travaille pas avec indépendance ; ce qui s’est passé aujourd’hui restera comme une honte pour la justice du pays ».

Pour rappel, le Tribunal de Sidi Mhamed a condamné hier la nuit 21 sur les 42 détenus pour port de l’emblème Amazigh avec une sentence d’une année de prison, dont six mois fermes, et une amande de 30.000 dinars. Le verdict des autres détenus est reporté jusqu’au 18 novembre prochain.

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