AccueilAfriqueSommet Russo-africain : Moscou veut marquer son grand retour en Afrique

Sommet Russo-africain : Moscou veut marquer son grand retour en Afrique

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Les travaux du 1er forum économique Russie-Afrique ont débuté mercredi à Sotchi (Russie), en présence d’une cinquantaine de chefs d’États et de Gouvernements de pays africains, dont le chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah à la tête d’une importante délégation composée du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, le ministre des Finances, Mohamed Loukal et le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab.

L’objectif par l’organisation de ce sommet russo-africain est sans nul doute de marquer le grand retour de la Russie sur le continent africain. Ce retour a été amorcé il y a près de vingt ans par le président russe Vladimir Russe, et ce, après une décennie de désengagement.

Le sommet servira de plateforme permettant la mise en place de conditions favorables pour le développement des relations géostratégiques, sécuritaires, économiques et commerciales entre la Russie et l’Afrique.

Pour faire face aux sanctions imposées par les Occidentaux notamment après l’occupation de la Crimée en 2014, la Russie doit trouver de nouveaux débouchées. Ce qui explique ce regain d’intérêt de Moscou pour les pays africains. Aussi, pour ne plus laisser ce marché prometteur aux Chinois que les Russes accusent d’entraîner les pays africains dans le surendettement.

Lundi, Vladimir Poutine a accusé dans la presse certaines anciennes puissances coloniales de pratiquer « l’intimidation » et « le chantage » pour conserver leur influence sur le continent. Il a affirmé en revanche que la Russie ne demande « aucune contrepartie » à ses partenaires.

De la coopération soviétique avec l’Afrique

Pour Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe de Moscou, cité par RFI (Radio France International) : « Non seulement la Russie n’a pas de passé colonial comme la France, la Belgique ou d’autres, mais elle a une histoire de lutte anti-coloniale sur laquelle elle essaie de capitaliser ».

« L’URSS avait beaucoup investi en termes financiers, en termes militaires, en termes d’influence. »

M. Dubien estime qu' »entre des Occidentaux qui ont un passé ou un passif colonial, qui sont regardants sur les droits de l’homme, et des Chinois qui sont un peu envahissants, les Russes ont une des cartes à jouer. »

« Les Russes peuvent proposer plusieurs choses : des coopérations économiques, la formation d’élites, voire des pactes sécuritaires, pour des dirigeants qui s’inquiètent parfois pour leur avenir à la tête de leurs États respectifs. »

De son côté, le chercheur spécialiste de la Russie, Arnaud Kalika estime qu' »aujourd’hui, s’il ne s’agit donc pas à proprement parler d’un retour sur le continent africain, la Russie reste à la traîne. Son départ brutal et sa décennie d’absence ont laissé des traces. (…) ».

L’Algérie et l’Égypte, principaux partenaires de la Russie en Afrique

Selon Arnaud Kalika cité par TV5 Monde, « il s’agit essentiellement pour Moscou de répondre à un besoin en ressources naturelles et de pallier les sanctions économiques occidentales qui frappent la Russie depuis l’épisode ukrainien de 2014. »
« Nain économique du continent, Moscou a finalement plus besoin de l’Afrique (…) que l’Afrique n’a besoin de la Russie. »

À noter que, les échanges entre la Russie et l’Afrique s’élèvent aujourd’hui à 20 milliards de dollars dont 12 milliards pour la seule Afrique du nord (deux tiers des exportations russes en Afrique sont réalisées avec l’Algérie et l’Égypte, essentiellement des contrats d’armement), mais, loin des plus de 200 milliards de dollars chinois et des 275 avec l’Union européenne.

« Nous sommes en train de préparer et de réaliser des projets d’investissement avec des participations russes qui se comptent en milliards de dollars », a affirmé Vladimir Poutine lundi 21 octobre dans un entretien avec l’agence de presse Tass.

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