AccueilActualitéNationalHirak : 81 détenus recensés (CNLD)

Hirak : 81 détenus recensés (CNLD)

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Le Coordinateur national du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), Kaci Tansaout, a fait savoir que 81 détenus d’opinion et politiques ont été recensés depuis le début des arrestations liées au Hirak fin juin dernier.

« Nous avons recensé 81 détenus. Il y a en outre les 13 manifestants arrêtés entre le 1er et le 5 mars dernier et poursuivis pour «destruction de biens publics», que nous n’avons pas intégrés. Nous verrons avec les avocats comment faire », a-t-il précisé dans un entretien publié dans le journal d’El Watan de ce lundi 7 octobre 2019.

« On est actuellement à 107 jours de détention. Avant l’expiration du délai légal (4 mois = 120 jours), nous saurons quelles seront les décisions qui seront prises. Il y aura sûrement des décisions venues d’en haut. En attendant, plus de 80 familles souffrent le martyre », a-t-il ajouté.

Concernant les détenus qui ont décidé d’entrer en grève de la faim, le Coordinateur du CNLD a précisé que « ce sont les prisonniers arrêtés lors de la marche du vendredi 13, qui ont affiché leur intention d’entamer une grève de la faim, comme nous l’a précisé l’avocat Abdelghani Badi. La décision a été prise par ces six détenus après la confirmation par la cour d’Alger des mandats de dépôt. Les autres prisonniers arrêtés entre le 21 juin et le 5 juillet ne se sont pas joints à cette action. Selon les avocats, ils disent faire confiance à la mobilisation citoyenne pour les libérer. »

« De véritables kidnappings »

Évoquant la chasse à l’homme opérée par les policiers dimanche devant le tribunal de de Sidi Mhamed où un sit-in de solidarité était prévu pour soutenir les militants présentés devant le juge d’instruction, le Coordinateur du CNLD a fait remarqué que « des agents en civil ont ciblé « les personnes connues du CNLD, du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), du Réseau de lutte contre la répression et des parents des détenus. »

« Mourad Amiri, qui devait se présenter au procès l’opposant à l’actuel ministre de l’Intérieur, a été embarqué de force devant le tribunal et emmené avec son ami Tahar Achiche au commissariat de Cavaignac. Heureusement, les avocats du collectif de défense ont compris qu’il y avait volonté de condamner Amiri en son absence et ont donc agi (en boycottant l’audience, ndlr) », a-t-il relaté, ajoutant que, « malgré la répression, le sit-in de solidarité avec les militants a pu se tenir après l’arrivée de Mohcine Belabbas, Ali Laskri, Abdelouahab Fersaoui… »

Revenant à l’arrestation des militants du RAJ vendredi dernier, placés hier en détention provisoire par le tribunal de Sidi Mhamed, Kaci Tansaout a qualifié leur interpellation dans une cafétéria à Alger Centre de « véritables kidnappings ».

Malgré des dossiers médicaux graves

Au sujet du traitement réservé à certaines personnes interpellées et placées en détention, Kaci Tansaout a cité d’abord le cas du jeune atteint du cancer Bilal Ziane, placé en détention avant que le juge ne le libère et le place sous contrôle judiciaire. « C’est toujours délicat pour un cancéreux, dont la séance de chimiothérapie, programmée le 28 octobre, peut coïncider avec l’obligation de se présenter à la police », a-t-il dit.

Il a cité ensuite les cas : « du malade mental, Maâti Salah, mis en détention alors qu’il se trouvait par hasard sur le trottoir, et malgré le dossier médical présenté par son frère, la cour d’Alger a décidé de confirmer, contre toute logique, son mandat de dépôt »; « l’étudiante, Dahmani Nour El Houda, qui a été arrêtée avec une pancarte dans son sac »;  » Chebili Smaïl, étudiant en 6e année de médecine à l’université de Tizi Ouzou, placé en détention alors qu’il portait le drapeau Amazigh comme cache-col ! L’arrestation de ce jeune étudiant, brillant et estimé de son entourage, a eu lieu à 18h30, à la fin de la marche. »

Par ailleurs, le Coordinateur du CNLD a fait savoir que des concertations auront lieu entre « les différents collectifs, le RAJ, les avocats pour programmer des actions », et que « les avocats ont décidé de faire plus de pressions sur les juges ».

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