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Algérie : Quatre syndicats internationaux dénoncent la répression

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Quatre syndicats internationaux, en l’occurrence, l’IndustriALL , la CSI, l’UITA et l’ISP, ont appelé, vendredi 4 octobre, les autorités algériennes « à mettre fin à la violation des droits fondamentaux de l’Homme et du travail en Algérie. »

Les quatre syndicats internationaux ont adressé une lettre au ministre du travail Hassan Tidjani Haddam, laquelle lettre a été signée par les responsables de ces syndicats que sont Valter Sanches, Rosa Pavanelli, Sharan Burrow, Sue Longley.

« Nous vous écrivons au nom de d’IndustriALL Global Union, l’Internationale des services publics (ISP), de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (UITA), et de la Confédération syndicale internationale (CSI) pour vous faire part de notre profonde préoccupation face aux pressions et intimidations croissantes contre les syndicats indépendants, de nombreux syndicalistes ont été condamnés à la prison et de nombreux militants, journalistes et opposants politiques ont été arrêtés en Algérie », ont écrit les quatre organisations internationales.

Les syndicats ont condamné avec « la plus grande fermeté les actions de l’armée pour étendre son contrôle à pratiquement tous les secteurs de la société algérienne et les arrestations qui constituent une tentative d’écraser les syndicats indépendants et le mouvement de la société civile pour la démocratie dans ce pays. »

En conséquence, ils ont appelé « les autorités algériennes à libérer immédiatement toutes les personnes détenues pour leur engagement civique et syndical », estimant que « les droits syndicaux sont devenus pratiquement inexistants en Algérie. Les autorités doivent mettre fin au harcèlement des syndicalistes et garantir le droit à la liberté d’association, sans violence ni menaces. »

Les quatre syndicats condamnent la restriction de l’accès à Internet

En outre, les quatre organisations internationales ont également condamné fermement « le fait que l’accès à Internet est limité à empêcher les manifestants de communiquer et d’organiser des rassemblements, alors que les médias sociaux ont été inondés de fausses nouvelles et de trolls électroniques visant le mouvement protestataire. »

« La liberté de la presse est sévèrement restreinte et un important site Web d’information a été fermé (TSA, ndlr). Nous rappelons que l’OIT a affirmé à maintes reprises l’importance de la liberté de réunion et du plein exercice des droits civils et politiques comme partie intégrante de la protection du droit à la liberté d’association », ont ajouté les syndicats.

Les autorités algériennes doivent se conformer aux recommandations de l’OIT.

Compte tenu de cette situation désastreuse, les quatre organisations syndicales ont estimé qu' »il est impératif que les autorités algériennes se conforment aux recommandations de la mission de haut niveau de l’OIT dans le pays en mai de cette année, et il est tout aussi important que le gouvernement s’acquitte de ses obligations internationales comme le prévoit clairement la série des recommandations formulées en juin par la Commission des normes ».

Parmi ces recommandations citées dans le communiqué des quatre syndicats :

« -S’assurer que l’enregistrement des syndicats est, en droit comme dans la pratique, conforme à la convention no 87;

-Procéder d’urgence à l’enregistrement de la CGATA et du SESS et traiter les demandes en suspens d’enregistrement de syndicats libres et indépendants qui répondent aux conditions énoncées dans la loi et permettre aux syndicats de se constituer et fonctionner librement;

-Annuler la décision de dissoudre le syndicat SNATEG;

-Fournir systématiquement et promptement aux organisations syndicales toutes les informations détaillées et nécessaires pour leur permettre de prendre des mesures correctives ou de remplir des formalités supplémentaires en vue de leur enregistrement;

-Modifier l’article 4 de la loi no 90-14 afin d’éliminer les obstacles à la constitution par des travailleurs d’organisations, de fédérations et de confédérations de leur choix, indépendamment du secteur auquel elles appartiennent;

-Modifier l’article 6 de la loi no 90-14 afin de reconnaître le droit de tous les travailleurs, sans distinction d’aucune sorte, de constituer des organisations syndicales;

-Prendre toutes les mesures appropriées pour s’assurer que, quelle que soit l’affiliation syndicale, le droit à la liberté syndicale peut être exercé dans des conditions normales de respect des libertés publiques et dans un climat exempt de violence, de pression et de menaces;

-S’assurer des droits à l’impartialité de l’enquête et à la régularité de la procédure afin de garantir la primauté du droit;

-Réintégrer les agents de l’administration destitués sur la base d’une discrimination anti-syndicale,

-S’assurer que le nouveau projet de Code du travail est adopté sans autre délai et est conforme au texte de la convention no 87.

De plus, nous demandons la réintégration de tous les employés du secteur public licenciés uniquement en raison de leur appartenance ou de leurs activités syndicales. »

En outre, les quatre organisations internationales ont appelé « les autorités algériennes à garantir la libération inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées pour avoir tenté d’exercer leurs droits syndicaux et civiques et à garantir leur sécurité et leur bien-être », a conclu le communiqué.

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