Plusieurs mesures d’urgence ont été décidées lors du Conseil interministériel, présidé mardi par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, pour traiter les problèmes du complexe sidérurgique Sider-El Hadjar, selon un communiqué des services du Premier ministre.
Cette réunion, à laquelle ont pris part les ministres de l’Intérieur, de l’Energie, de l’Industrie et des Mines, des Travaux publics et des Transports, le secrétaire général du ministère des Finances, un représentant du ministère de la Défense nationale et les responsables des entreprises des secteurs de l’industrie et des mines et des transports concernées par le dossier, vise « la réhabilitation de l’activité du complexe d’El Hadjar, ce fleuron de l’industrie nationale et cet acquis qu’il importe de protéger », a précisé M. Bedoui, insistant sur le rôle et la responsabilité qui incombent à tous les travailleurs et les responsables du complexe en vue de le préserver.
Pour traiter immédiatement les différentes entraves au fonctionnement de ce complexe, relancer son activité selon les normes en vigueur, développer ses capacités de production et promouvoir le produit national, il a été décidé d’introduire l’obligation pour toutes les entreprises en charge de la réalisation des projets publics d’approvisionner leurs chantiers « exclusivement » en fer produit localement, essentiellement à partir du complexe d’El Hadjar.
Cette condition sera dorénavant introduite dans les cahiers des charges relatifs à tout projet financé par le Trésor public, ajoute le communiqué, précisant qu’afin de mettre en œuvre cette décision, prise par le Gouvernement après avoir procédé à un minutieux diagnostic de la situation actuelle au niveau du complexe et écouté différentes propositions, le complexe d’El Hadjar a été chargé d’assurer des points de vente de ses produits à travers l’ensemble du territoire national.
Dans ce cadre et afin d’assurer un suivi quotidien de l’état de mise en œuvre de ces mesures d’urgence prévues au profit du complexe El Hadjar et des mines d’Ouenza et Boukhadra, il a été décidé la création d’une commission interministérielle présidée par la ministre de l’Industrie et des Mines et composée des secteurs de la Défense nationale, de l’Intérieur, des Finances, de l’Energie, du Commerce, des Travaux publics, des Transports, des Ressources en eau, du Travail et de la Formation professionnelle, a indiqué le communiqué.
Cette commission, qui sera représentée au niveau des wilayas de Annaba, Tebessa, Souk Ahras, Guelma et El Tarf, doit être « pragmatique » et doit présenter, chaque mois, ses rapports périodiques qui seront examinés lors de la réunion interministérielle, ajoute-t-on de même source.
Des cellules de veille seront mises en place au niveau des wilayas concernées sous la supervision du ministre de l’Intérieur. Elles se chargeront de l’observation quotidienne et de l’anticipation des solutions pour garantir un approvisionnement régulier du complexe El Hadjar et une exploitation optimale des richesses minières pour le développement de la région.
Toutes les wilayas ont été appelées à adapter leur organisation aux spécificités économiques qu’elle recèlent, et ce au service de leurs habitants au premier degré.
Par ailleurs, il a été décidé lors de la réunion de mobiliser toutes les entreprises intervenantes, dont l’entreprise des Mines de Fer de l’Est (MFE), le complexe El Hadjar et la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) et le groupe LOGITRANS pour garantir l’approvisionnement régulier du complexe en matière première et éviter toute perturbation dans l’opération de production, en renforçant les capacités logistiques à travers la mobilisation d’un train de fret supplémentaire et des camions de transport terrestre.
Il a été convenu, en outre, d’accélérer l’examen de la demande déposée par le complexe d’El Hadjar auprès de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) en vue de lui permettre de faire face à ses dépenses financières, et régler notamment de ses dettes envers les tiers.
Par ailleurs, le ministre des Transports a été chargé d’accélérer le processus de modernisation et de dédoublement de la nouvelle ligne minière Est, afin de valoriser les investissements publics lancés et garantir leur durabilité et maintenance.
Un intérêt particulier sera également accordé au facteur humain à travers la formation continue au profit des ressources humaines à l’effet de les qualifier pour mener à bien leur rôle dans le développement national. Ainsi, il a été décidé de réhabiliter l’Institut national des mines de Bordj El Bahri, au profit du secteur, et de l’exploiter avec les capacités universitaires et des écoles spécialisées au service du développement national.
Enfin, il a été décidé de tenir une session du Conseil des Participations de l’Etat (CPE) afin d’examiner les questions relatives au développement des activités des mines et de la sidérurgie.
APS